PIOUI [piwi]
n. m.
1. Variante graphique : (jusqu’au début du XXe siècle) piwi. 2. (Chez les ornithologues) parfois écrit avec une majuscule.
(Surtout chez les spécialistes et les observateurs d’oiseaux). Nom donné à un oiseau de la famille des Tyrannidés, dont la seule espèce présente au Québec est le pioui de l’Est (Contopus virens), un oiseau au plumage gris brunâtre, teinté de vert olive, et au chant remarquable, particulièrement pendant la période nuptiale.
2008, Jim Conrad, Pioui (« contopus virens ») [photo], Domaine public, Wikimedia Commons. https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Eastern_Peewee-Yucat%C3%A1n.jpgRem.1. L’appellation pioui de l’Est est celle qui a été retenue par la Commission internationale des noms français des oiseaux (CINFO). 2. Anciennement, cette espèce était aussi appelée moucherolle verdâtre par les spécialistes. 3. On relève le mot dans plusieurs toponymes (surtout des noms de lacs), mais ce n’est pas un indice d’un usage populaire du mot, puisque ces noms de lieux paraissent être pour la plupart des créations toponymiques récentes faites à partir du nom de l’oiseau. 4. Une autre espèce de pioui, le pioui de l’Ouest (Contopus sordidulus), est présente dans la partie occidentale du continent nord-américain (voir NFOM).
Parmi les oiseaux qui prennent exclusivement leur nourriture au vol, se trouvent les moucherolles qui comprennent le tyran de la Caroline (3) (tritri) et le Moucherolle verdâtre (4) (piwi); leur nourriture consiste principalement en mouches. [Notes de traduction : (3) Tyrannus Caroliniensis, Baird. (4) Contopus virens, Cabanis.]. 1880, Le journal d’agriculture illustré, vol. 3, no 9, p. 140 (texte traduit de l’anglais).
Une heureuse coïncidence me fit apercevoir simultanément les trois oiseaux les plus brillants de nos passereaux : le gros‑bec à poitrine rose, le tangara écarlate et le loriot de Baltimore. Salué à mon arrivée, par la modulation plaintive d’un pioui. 1938, W. Gaboriault, Le Devoir, Montréal, 7 mai, p. [14].
Le Sansonnet est notre meilleur oiseau moqueur. Il imite à s’y méprendre, non seulement les chants et les cris d’une foule d’oiseaux, mais même le coassement des grenouilles et plusieurs bruits de leur entourage. Parmi les oiseaux qu’il imite le mieux et le plus souvent, mentionnons le Pioui ou Moucherolle verdâtre, le Pluvier kildir, l’Étourneau des prés, le Merle‑Chat, le Merle d’Amérique, l’Oiseau‑bleu, le Pic Doré et le Geai bleu. 1950, V. Gaboriault, La Patrie, Montréal, 23 juillet, p. 31.
Le fait des Viréos et de certaines Fauvettes est bien connu; souvent on a peine à les entrevoir à la cime des arbres où la nerveuse recherche de l’insecte est entrecoupée de chants courts et sans apprêts. En cette matière, les attitudes des moucherolles sont remarquables. […] le Pioui (Contopus Virens) entre deux becquées d’insectes happées [sic] au vol, revient à sa branche dégarnie de feuilles, pour sa plaintive mélopée. 1963, Le jeune scientifique, vol. 1, no 7, p. 151.
Le Pioui de l’Est [...] a [...] la taille d’un Moineau [...]. Son chant est fort distinctif. Il se compose de sifflements agréables, lents et doux : pi‑ou‑oui et pi‑ah, qu’il lance tout le long du jour durant la nidification. 1972, R. Cayouette et J.‑L. Grondin, Les oiseaux du Québec, p. 68.
Il est neuf heures. Je suis assis dans la pergola de moustiquaires. Les arbres pétillent d’oiseaux. Ils virevoltent, passent de branche en branche, bruissent, grignotent. Au fond de l’érablière, en contre-haut, un Pioui fait des trous dans l’air. 1992, P. Morency, Lumière des oiseaux, p. 183.
C’est en ce site de Saint-Vallier de plus en plus reconnu que débuta la saison d’automne… ou se termina la saison d’été, pour les plus pessimistes. Pour les dizaines de limicoles en migration, faisant une pause sur les rives du Saint-Laurent, c’est l’automne. Pour le pioui qui chante dans les boisés à proximité des chalets, ce serait encore l’été. 1994, Le bulletin ornithologique, vol. 39, no 3, p. 71.
L’allure de la forêt a souvent bien changé après la tempête [de verglas]. Les arbres ont été étêtés. Ça va poser un problème pour les espèces d’oiseaux qui nichent à la partie supérieure de la strate arbustive, comme le pioui de l’est, par exemple. 1998, La Presse, Montréal, 17 janvier, p. G12.
Des peuplements de pruches du Canada ainsi que d’érable à sucre accompagnés de divers feuillus nobles sont également présents [sur le mont Rigaud]. De plus, des espèces fauniques à statut précaire telles que le Pioui de l’Est, désigné préoccupant au Canada […]. 2021, Le Reflet (site Web), Delson, 22 mai.
(En apposition). VieilliMoucherolle pioui.
6‑11 juin. – Arrivée des oiseaux suivants : goglu, viréo à tête bleue, fauvette de wilson, fauvette de blackburn, fauvette d’Amérique, fauvette jaune, moucherolle pioui. 1954, Gazette des campagnes, Kamouraska, 17 juin, p. 5.
Histoire
Depuis 1880 sous la graphie piwi, dans un texte traduit de l’anglais, et depuis 1934 sous la graphie francisée pioui, dans un ouvrage ornithologique de langue anglaise (Birds of Canada, de P. A. Taverner : « Eastern Wood Pewee. Le Pioui de l’Est. Myiochanes virens. » et « the Western Wood Pewee (le Pioui de l’Ouest) Myiochanes richarsoni richarsoni; cité dans NFOM, s.v. pioui). D’après l’anglais nord-américain pewee (aussi peewee, pee‑wee), forme onomatopéique ayant servi à nommer différents oiseaux, notamment des moucherolles nord-américains, dont les espèces de piouis (v. Craigie, DARE, Gage 1997, Mathews, OED (en ligne) 2023‑02 et Webster 1993).