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PEA SOUP [piːsup]
n. et adj.

Rem.

1. Aussi écrit avec un p et un s majuscules au sens 1; parfois écrit avec un trait d’union ou en un seul mot. (Hapax, par adaptation morphologique). Pissoupe, pisoupe. 2. Le plus souvent invariable au pluriel. 3. L'emploi adjectival est rare. 

1

n. et rareadj. Péjor., vieilli Surnom injurieux employé par les anglophones pour dénigrer les Canadiennes françaises et les Canadiens français, considérés comme des êtres inférieurs sur les plans social, économique, politique, culturel et intellectuel.

Se faire traiter de pea soup. (Dans des injures). Maudit pea soup! (En composition). French (Canadian) pea soup.

 adj.

Un accent pea soup.

 (Spécial., sans valeur péjorative). Surnom donné autrefois à des équipes sportives canadiennes-françaises ou à des athlètes canadiens-français (notam. en hockey, crosse, curling, boxe ou lutte).

Les Pea Soup.

Rem.1. À partir des années 1960, frog* a commencé à supplanter pea soup comme surnom injurieux à l’égard des Canadiens français; ces deux appellations ont toutefois vieilli. 2. Pea Soup est le titre d’un documentaire de Pierre Falardeau et de Julien Poulin datant de 1978.

 canuck (sens 1); frogPepsi (sens 3); porteur* d’eau (sens II.2).

Toutes les fois qu’un anglais, irlandais ou écossais, a obtenu une situation de M. Chauveau, c’est par ce qu’il a murmuré contre les français […]. Le grand chemin aux offices depuis les quatre dernières années, a été de crier éternellement Round toe et Pea Soup et autres choses semblables, contre toute la section du peuple de l’origine du Premier ministre de la province, et d’écrire des lettres injurieuses dans le Chronicle de Québec, sous le titre Opinions du Peuple. 1871, Le Canadien, Québec, 12 juin, p. [2].

Nous avons fait la connaissance, il y a deux ans, d’un compatriote qui ne voulait plus manger de soupe aux pois, parce que les Américains l’avaient appelé, une fois, Pea soup. Ainsi, sans s’inquiéter si ce que les Yankées [sic] critiquent mérite la critique, vous voyez des Canadiens, qui ont été éternuer aux États seulement une demi-douzaine de fois, avoir honte des usages et des coutumes du Canada et les renier complètement. 1881, Le Quotidien, Lévis, 13 septembre, p. [2].

Qui nous a assuré la possession des cantons de l’est dont nous nous énorgueillissons [sic] à si bon droit? Est-ce l’homme de profession? le commerçant? le savant? le capitaliste? Nullement, quel est-il donc? C’est le pauvre défricheur, ce misérable, ce déshérité de la nation, ce mangeur de galette, ce pea soup comme disent les anglais. 1883, Le Nord, Saint-Jérôme, 1er mars, p. [2].

Les « Canayens » sont sur la voie du succès et n’auront nullement besoin d’avoir recours à la brutalité pour triompher des Beachers [équipe de hockey]. Nos hommes sont bien préparés et n’attendent que le moment d’entrer en scène pour prendre une éclatante revanche […]. Les Beachers craignent nos « Pea Soup » […]. 1913, Le Devoir, Montréal, 4 juillet, p. 4.

Autrefois on se battait entre villages voisins; il n’était pas prudent pour un « pea soup » d’errer le soir du côté de « Goose Village », car ceux qui aimaient la soupe aux pois devaient être d’une autre humanité que ceux qui mangent des biscuits beurrés en buvant du bouillon à la cuiller. […] Cependant, nous autres « peas soup », nous avons un sacré fun quand nous voyons débarquer ces immigrants anglais, mal foutus, mal habillés, puant la misère et qui prétendent venir nous civiliser!!! 1923, Le Matin, Montréal, 14 avril, p. [1].

Dans cette pénible vie d’écolier catholique dans une école publique et neutre, Arthur était souvent obligé de se servir de ses deux petits poings pour avoir la part congrue que l’on mesurait avec parcimonie aux pauvres petits « canucks ». Bien des fois, il serait revenu à la maison égratigné et en retard. Devant les inquisitions de sa mère, il répondait : « Maman, c’est choquant de se faire appeler pea soup’; tant qu’ils m’appelleront comme ça, je vais les battre. » 1943, H. Morisseau, Le Père Arthur Paquette, p. 51.

Longtemps je n’ai su mon nom, et qui j’étais, que de l’extérieur. Mon nom est « Pea Soup ». Mon nom est « Pepsi ». Mon nom est « Marmelade ». Mon nom est « Frog ». Mon nom est « dam Canuck ». Mon nom est « speak white ». Mon nom est « dish washer ». Mon nom est « floor sweeper ». Mon nom est « bastard ». Mon nom est « cheap ». Mon nom est « sheep ». Mon nom… Mon nom… [/] En CECI le poème n’est pas normal [/] L’humiliation de ma poésie est ici [/] une humiliation ethnique[.] 1970, G. Miron, L’homme rapaillé, p. 127.

Puis arrivèrent des familles italiennes dont les enfants, fréquentant l’école francophone […], se joignirent à notre équipe de boxeurs. Alors là, vu notre nombre écrasant, les anglophones subissaient d’épouvantables raclées. Nous étions une douzaine contre quatre ou cinq, vous vous rendez compte? Il leur fallait vraiment du cran pour continuer de nous traiter de « pea soup » et de « spaghetti », car ils savaient très bien, ces « têtes carrées », que nous allions leur sauter dessus en moins de temps qu’il n’en fallait pour dire Churchill. Un vrai massacre! 1981, A. Rufiange, Un voyou parmi les stars, p. 23.

Entendez-moi bien : je parle l’anglais comme un Basque l’espagnol (ou une vache le catalan), c’est-à-dire juste assez pour que les anglophones me reconnaissent à mon accent pea soup et suffisamment pour m’arrêter devant les panneaux STOP dans le WASP island. 1996, J. Blanchette, Le Devoir, 22 mars, p. B1.

Le succès d’Expo 67 nous a donné confiance en nous, comme individus et comme peuple. On n’est pas si « nonos » que ça! La culture québécoise fleurit à travers la chanson, l’artisanat, la cuisine, les arts, le théâtre, notre télévision. […] Le temps des victimes est fini! On a réussi Expo 67, on peut réussir n’importe quoi! Notre estime nationale est en hausse! Le barrage hydroélectrique de la Manic ralliera tous les tenants du nationalisme traditionnel, comme mon père. Lui, ancienne victime-née-pour-un-petit-pain, cesse d’être un Canadien français, un pea soup, un colonisé, pour devenir un Québécois. 2004, J. Bertrand, Ma vie en trois actes, p. 270‑271.

 adj. (Hapax). (En parlant du français canadien). Caractéristique du registre populaire.

Edmond : Je vais être franc avec toi Hervé. Je trouve que t’avais un métier, une bonne job « steady ». Je me demande si tu fais bien. Clément : Ça c’est parlé [sic] en canadien français « pea-soup ». Ah! P’pa, tu me décourages. 1975, Cl. Jasmin, La Petite Patrie, 6 avril, p. 53 (télév.).

 (Variante). Rare Pea(-)souper n.

Le statut de minoritaire était une réalité marquée de la vie pour les Canadiens français de toutes les façons imaginables. On faisait moins d’argent. Notre langue était la deuxième langue du pays. […] On nous injuriait constamment en nous lançant les noms de « Pepsi », de « Peasouper », et de « Frog », le pire de tous. 1977, Le Quotidien du SaguenayLac-St-Jean, Chicoutimi, 23 mars, p. B1.

 (Dérivé). Rare, plais. Peasoupville ou par traduction Peasouptown n. pr. Montréal.

Les journaux de Toronto font des éloges du National [équipe de crosse de Montréal]. Ils apprennent aux amateurs d’Ontario que les Frenchmen sont braves, que les Habitants sont rapides à la course et que les Peasoup de Peasoupville méritent d’être considérés par tous les clubs de la ligue comme des adversaires redoutables. 1906, Le Canada, Montréal, 25 septembre, p. 6.

Les « Beavers » et les « Skeeters» [équipes de baseball] se sont battus comme des lions hier après-midi. Il n’y eut pas d’effusion de sang, mais on se servit tout de même d’arguments frappants, et le hasard, voulut que Montréal remporta la victoire. […] c’est le second blanchissage que les « Beans » reçoivent depuis leur arrivée dans « pea soup town ». 1908, La Patrie, Montréal, 19 mai, p. 2.

 (Par traduction de pea soup).

 Rare Soupe aux pois n.

Trois grands gaillards, postés en sentinelle, gardaient le passage conduisant au bureau de votation. Comme Deschamps s’approchait, ces braves se mirent à ricaner et le plus gros de la bande l’apostropha d’un  Que veux-tu maudite soupe aux pois? 1918, A. Laberge, La Scouine, p. 62‑63.

Tout à coup, le soldat l’aborda : – Écoute, mon maudit soupe aux pois, t’es trop vite avec ta gueule. Certain que je t’ai suivi. Y faut ben que quelqu’un t’la ferme. [/] Marius tremblait. Il était sans défense devant la violence physique. – Je ne sais pas ce que vous voulez dire, dit-il en anglais. 1963, H. MacLennan, Deux solitudes, p. 92 (texte traduit).

 Mangeur, fam. mangeux de soupe aux pois n. m.

Rem. La forme au féminin n'a pas été relevée en ce sens dans la documentation consultée.

L’élément d’origine anglo-saxonne a introduit aux États-Unis cette spirituelle (?) habitude de marquer son mépris aux nationalités étrangères, en leur décochant, comme une insulte, le nom de leur prétendu mets favori. L’Italien est un macaroni-eater, (mangeur de macaroni); l’Allemand un mangeur de choucroute; l’Espagnol un mangeur d’oranges; l’Irlandais, un mangeur de pommes de terre; le Canadien français, un mangeur de soupe aux pois […]. 1900, Edm. de Nevers, L’âme américaine, t. 2, p. 38 (note).

Après la disparition de ces « mangeurs de soupe aux pois », comme quelques-uns les appellent avec dédain, l’Angleterre verrait le Canada prendre une mentalité américaine, des mœurs américaines, et desserrer les liens qui l’unissent au monde britannique. 1912, H. de la Rouvière, Le premier congrès de la langue française en Amérique, Études, t. 132, p. 789.

L’élément canadien-français est très bien représenté sur l’alignement de nos clubs universitaires. Les champions juniors de [19]37‑38 étaient presque tous des mangeurs de soupe aux pois […]. 1938, Le Droit, Ottawa, 14 décembre, p. 11.

[…] elle se vit tout à coup en robe de mariée dans le temple de Little Cove au côté d’Henri. Elle sursauta. Un papiste! Dans le temple de Little Cove. Et un pea soup en plus. Qu’eut dit feu son oncle le pasteur s’il avait su qu’elle passerait la journée avec un mangeur de soupe aux pois. Un type qui a fait la prison! 1982, M. Vaillancourt, Ottawa ma chère!, p. 101.

À Ottawa, they don’t speak french, langue de l’intelligentsia européenne que l’on vous fit un devoir de maîtriser [en parlant de la reine]. Ils n’ont rien entendu des propos échangés. Cela leur est musique barbare, dialecte tiers-mondiste, borborygmes de mangeurs de soupe aux pois. 1984, M. Ouellette-Michalska, La maison Trestler, p. 245.

Trop de vacheries que je suis obligé d’endurer au sujet des sans-dessein de Canadiens qui déclarent la guerre sans même avoir une arme à feu sous la main. Les pea soups. […] Ça veut dire « mangeux de soupe aux pois ». Le comble de la faiblesse pis de l’incapacité. Encore plus insultant que damned French Canadians. 2015, A.‑M. Sicotte, Les tuques bleues, t. 2, p. 546‑547.

2

n. et rare adj. Péjor., vieilli Qui manque de courage, qui se laisse faire; peureux, poltron, servile.

Avoir l’air pea soup.

 pisseux, pisseuse (sens I.2); pissou (sens 2).

Prenez par exemple, mon cousin Aldéric, c’est un gars pea-soup! Il travaille à $ 6.00 par semaine dans une boucherie, puis il se laisse engueuler par le patron, puis il fait de l’over-time sans dire un mot… 1939, Gr. Gélinas, Le train de plaisir, 12 avril, p. 5 (radio).

Depuis que j’ai l’âge de raison que je me fais dire à tout bout de champs [sic] : La police va te poigner, la police va te couper les oreilles… puis elle va t’emmener devant le juge… À c’t’heure, c’est rendu que c’est plus fort que moi : je suis pas capable de voir un casque à palette sans avoir un frison [sic] sur l’épine dorsale… C’est comme une souris… je sais qu’elle me mordra pas… mais j’ai peur pareil… Je sais ben que je suis rien qu’un pea soup… Seulement que c’est que vous voulez! 1943, Gr. Gélinas, La vitrine brisée (sketch), Fridolinons ’43, p. 2 (radio).

C’est l’ensemble de la conjoncture qui nous intimide et, surtout, nous trompe. La peur n’est donc pas réductible au manque de courage, d’idéalisme ou de confiance en nos talents. […] De telles hésitations devant l’inconnu [= l’éventualité de la séparation du Québec] peuvent, en effet, s’interpréter comme les lenteurs d’un jugement prudent plutôt que comme les défaillances d’un esprit trop peasoup pour s’imaginer bon comptable. Il y a donc une peur d’un autre ordre, et un autre type de calcul dans la tête d’une partie de l’électorat québécois. 1973, M. Lalonde, Maintenant, no 131, p. 10.

À côté de la porte des toilettes, un groupe composé de trois hommes et d’une femme absorbés dans une virulente discussion attira son attention. [/] – Gang de pea soup, vous avez le front de me raconter que vous n’avez rien fait pour aider cette fille-là! s’écria la femme. […] – Woh, Nathalie. Ça sert à rien de se mesurer à eux, tu le sais autant que nous. 1999, D. Charest, L’échafaudage, p. 53.

Oui nous sommes tous des moutons noirs. Nous nous faisons avoir sur toute la ligne. Les hausses du prix de l’essence me semblent être un traquenard pour faire empocher encore plus les pétrolières. C’est vrai… les vacances d’été arrivent à grand pas. Quelle chance pour elles, la manne arrive. Qu’attendons-nous pour boycotter les grosses pétrolières et nous approvisionner chez les plus petits. […] Il est temps que nous agissions… Sommes-nous vraiment des « pea soup » comme disaient nos anciens vétérans. 2008, Le Journal de Québec, 29 avril, p. 14.

Si mon cœur, qui avait alors 20 ans, avait été le seul à voter [au référendum québécois de 1980], il aurait voté Oui sans hésiter, mais c’est ma tête qui cochait Non; c’est ma tête qui ne saisissait pas tous les enjeux. J’étais trop « pea soup » et je refusais de confier mon avenir à une partie politique de roulette russe. 2018, C. Potvin, Le Quotidien, Saguenay, 29 juin, p. 12.

Histoire

1Depuis 1871. Appropriation par les Canadiennes françaises et les Canadiens français du surnom pea soup qui leur a été attribué par les anglophones nord-américains au XIXe siècle en raison de leur habitude de manger de la soupe aux pois, plat traditionnel. Le surnom est attesté en anglais depuis 1866 (dans un emploi adjectival : I want none of your d[amned] peasoup excuses, or promises, dans A. L. Spedon, Canadian Summer Evening Tales, p. 71); voir aussi OED (en ligne), s.v. pea soup, sens 2 : « North American slang (derogatory). A French Canadian », et OED‑Suppl 1982, s.v. pea‑soup et pea‑souper : « A French Canadian ». En anglais, le mot désigne également le français parlé au Canada dans un emploi adverbial : to talk pea-soup (v. OED (en ligne), id.; OED‑Suppl 1982, id.; PartrSlang, s.v. pea-soup : « talk pea-soup, to talk French-Canadian; loosely, French »). L’association entre la soupe aux pois et les Canadiens français remonte sans doute au début du XIXe siècle; DictCan (s.v. peasoup) l’atteste dans un texte de 1833 : We left in bark canoes early one morning, and were paddled up to Dow’s great swamp by Canadian voyageurs, hardy fellows who can accomplish 100 miles a day, on pea-soup and pork … lighten their labours with their simple boat songs. Plusieurs dictionnaires anglais soulignent cette association, p. ex. Gage 1984, s.v. pea soup : « a thick soup made from dried peas, meat, and other vegetables and, in Canada, associated especially with Quebec ». Cette habitude alimentaire a frappé le chanteur et compositeur français A. Larrieu, qui en a fait l’objet d’une chanson (v. Visions canadiennes, 1918, p. 8‑9). Les stéréotypes liés à l’alimentation sont souvent à l’origine de surnoms ethniques (v. I. L. Allen, Unkind Words, 1990, p. 47‑53); c’est notamment le cas du nom de rosbif que les Français donnaient aux Anglais autrefois et de macaroni qu’ils donnaient aux Italiens (v. PRobert 2019). Pea()souper, depuis 1949 (La Patrie, Montréal, 2 janvier, p. 87 : Toronto doit accepter […] la nomination du pea‑souper Del Bissonnette comme gérant des Maple Leafs). Peasoupville, depuis 1906. Soupe aux pois, depuis 1918. Mangeur, mangeux de soupe aux pois, depuis 1900. 2Depuis 1939. Découle de l’attraction paronymique de pissou (v. pissou, sens 2, sous Hist.). Cependant, le manque de courage attribué aux Canadiens français par certains anglophones dans les premières décennies du XXe s., notamment dans le contexte de la Première Guerre mondiale, a pu jouer un rôle dans la naissance de cet emploi. L’association entre pea-soup et le champ sémantique de la lâcheté est bien évidente dans cette citation de 1937 : En 1915, Asselin s’enrôla, non pas pour gagner sa vie, ainsi que ses ennemis l’ont laissé entendre, mais bien pour lancer un défi à la fière Albion, dont quelques fils émigrés au Canada prétendaient que les « pea-soups » étaient tous des « chiennes ». Asselin ne fut jamais lâche. Il a toujours aimé le combat et le bon combat (En avant, Saint-Hyacinthe, 30 avril, p. 3). De plus, le stéréotype négatif du Français peu courageux est assez largement répandu aux États-Unis depuis le XXe s. (v. A. S. Rosenthal, 1999, p. 904).

Nouvelle entrée de la deuxième édition

Dernière révision : décembre 2023
Pour poursuivre votre exploration du mot pea soup, visionnez notre capsule vidéo Dis-moi pas!? sur le site Web du Trésor de la langue française au Québec
Trésor de la langue française au Québec. (2023). Pea soup. Dictionnaire historique du français québécois (2e éd. rev. et augm.; R. Vézina et C. Poirier, dir.). Université Laval. Consulté le 20 mars 2025.
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