PIWIT [piwit]
n. m.
1. La prononciation du t final est supposée, étant conforme aux tendances habituelles d’adaptation phonétique des emprunts à l’anglais faits en français québécois. 2. Variantes graphiques : peeweet, pe‑wit, pi‑wit. 3. (Chez les ornithologues) parfois écrit avec une majuscule.
Disparu (Chez les spécialistes). Nom donné au moucherolle phébi (Sayornis phœbe), espèce proche de celles des piouis.
2009, Cephas, Piwit (« sayornis phoebe ») [photo], CC BY-SA 3.0, Wikimedia Commons. https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Sayornis_phoebe_CT3.jpgRem.Anciennement, cette espèce était aussi appelée moucherolle noirâtre et moucherolle brun par les spécialistes.
Le moucherolle noirâtre [/] Le pe‑wit. (Pee‑wee Flycatcher.) [titre] C’est le premier des Moucherolles qui se montre au printemps. Précurseur des beaux jours, il annonce au jardinier qu’il peut, sans craindre des gelées nuisibles, confier à la terre les semences printannières [sic]. […] Il se perchera sur une branche d’arbre, au‑dessus d’un cours d’eau, et passera la matinée à gazouiller sa douce psalmodie pe‑wee, pe‑wittitee, pe‑wee, et happant au vol les insectes, puis regagnant sa branche. 1861, J. M. LeMoine, Ornithologie du Canada, vol. 2, p. 157.
Le Moucherolle brun. […] Ce moucherolle est un de nos plus communs. […] On lui donne souvent dans nos campagnes le nom de Pi‑wit, par allusion à son cri qui semble articuler ces deux syllabes. 1870, L. Provancher, Faune canadienne : Les oiseaux, Le Naturaliste canadien, vol. 3, no 1, p. 12 (cité dans NFOM, s.v. pioui).
Sans doute, l’hirondelle n’est pas le seul oiseau insectivore de notre province; il y en a beaucoup d’autres, dont chaque espèce a sa mission spéciale. On compte, entre autres : […] Le grimpereau, le troglodyte, la fauvette, le goglu, la moucherolle (spécialement le piwit) […]. 1900, Le journal d’agriculture et d’horticulture, Montréal, 22 avril, p. 472‑473.
Le Peeweet est le Moucherolle brun, Sayornis fuscus, Baird, le Phœbe bird des Anglais. L’abbé Provancher dit que ce Moucherolle est un de nos plus communs, et qu’on lui donne vulgairement le nom de Piwit à cause de son cri qui semble articuler ces deux syllabes. 1916, F.‑X. Burque, L’ornithologie au domaine Lairet en 1916, Le Naturaliste canadien, vol. 43, no 5, p. 72.
(Variantes). Pewee ou piwi.
La moucherolle noirâtre ou pewee. – Pewee. – (Sayornis Fuscus, Baird). 1864, J. M. LeMoine, Tableau synoptique de l’ornithologie du Canada, p. 8.
Histoire
Depuis 1861 dans un ouvrage québécois; la forme pewit figure dès 1807 dans l’Histoire naturelle des oiseaux de l’Amérique septentrionale, de l’ornithologue français L. P. Vieillot (v. NFOM, ibid.). Il s’agit d’un emprunt à l’anglais américain pewit (parfois écrit peewit), forme d’origine onomatopéique désignant divers moucherolles, plus particulièrement le moucherolle phébi (v. DARE, Mathews et Webster 1993); également en usage en Grande-Bretagne, pe(e)wit y désigne plutôt le vanneau huppé (Vanellus vanellus) (v. OED (en ligne) 2023‑02, s.v. peewit). Pewee, depuis 1864, de l’anglais pe(e)wee, nom attribué à diverses espèces de moucherolles, dont le moucherolle phébi (v. DARE, Mathews, s.v. pewee/pewit, OED ibid., s.v. peewee, et Webster 1993, s.v. pewee). Plus récent en anglais que la forme similaire pewit, pe(e)wee (qui a donné pioui en français), le mot partage néanmoins avec celle‑ci une partie de son sémantisme dans les variétés nord-américaines d’anglais, ce qui s’est répercuté en français, où la forme sans t final piwi, adaptée de l’anglais pe(e)wee, est non seulement attestée comme nom du pioui (anciennement moucherolle verdâtre), mais aussi comme celui du moucherolle phébi, ainsi qu’en témoigne l’Encyclopédie universelle du XXe siècle (1908, t. 10, s.v. piwi) : Au Canada, Nom vulgaire du moucherolle brun (sayornis fuscus) et du moucherolle verdâtre (contopus virens).