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PALETOT [palto]
n. m.

  

Long manteau de ville pour hommes, porté pour se protéger du froid, des intempéries.

Paletot d’hiver, de printemps. Paletot de chat sauvage.

Rem.En France, paletot se dit d’un manteau court (emploi connu au Québec); en parlant d’un manteau long pour hommes, on dit pardessus (également connu au Québec).

Le docteur prit le papier qu’il mit dans son portefeuille, boutonna son paletot jusque sous son menton, s’assura que ses pistolet [sic] étaient dans ses poches, souhaita le bon soir au juge, enfonça sur ses yeux son chapeau à larges bords et sortit, en jetant un coup d’œil rapide de chaque côté de la rue. 1849, G. Boucher de Boucherville, « Une de perdue, deux de trouvées », dans ALBum littéraire et musical de La Minerve, p. 240.

Imaginez donc, Lambert, le pauvre forgeron, passant à bride abattue à travers le village, dans le paletot de fourrure du docteur Dupire, dans son cutter, et avec sa jument... Quel bonheur!... Enfilant la pesante pelisse de chat sauvage, Lambert sauta dans la voiture et, ramassant les rênes, il lança la fine jument sur la route blanche et molle... 1932, Fr. DesRoches, Pascal Berthiaume, p. 50.

– Pierre (léger effort dans la voix : il retire son pardessus) : Aaaaah! On y est pas encore habitué, à nos paletots plus lourds. – Louise : Il fait froid, ce matin. 1943, R. Choquette, Métropole, 30 novembre, p. 5 (radio).

Lucien est un clochard classique. [...] Il porte un étrange paletot léger, sorte d’imperméable triste à grandes poches, où on voit toujours des sacs de papier brun. En fait ce manteau de demi-saison lui sert de garde-manger, de maison, etc. Il fait de Lucien, une sorte de clown insolite. 1964, Cl. Jasmin, Blues pour un homme averti, p. 27 (indication scénique).

Aux paletots de coupes classiques éternellement actuelles s’ajoute cette saison toute une variété de manteaux courts ou trois quarts. [...] La mode affectionne les lainages rustiques, la microfibre, le cachemire et le cuir brossé. Pour la ville aussi bien que la campagne, les stylistes privilégient les manteaux trois quarts et pour les sorties très habillées le paletot long demeure le préféré. 1992, Le Soleil, Québec, 20 octobre, p. C4.

RarePaletot d’auto : manteau court et léger d’allure plutôt sport.

Rem.Se rencontre surtout dans des annonces; suggéré par l’OQLF pour remplacer l’anglais car coat (voir OLF-Hab2 66).

Histoire

Depuis 1849. Emploi hérité de France qui se maintient également en Belgique (v. BaetBrux 349, MassBelg et BALBelg). En France, le mot désignait au XIXe s. un vêtement qui pouvait être plus ou moins long (v. G. Straka, dans Cahiers de l’Institut de linguistique de Louvain, vol. 9, no 1-2, 1984, p. 255, qui relève des exemples tirés d’œuvres littéraires où le mot désigne un vêtement long); les dictionnaires français de cette époque donnent cependant du mot une définition assez vague où il est peu question de longueur (v. par ex. Littré et Larousse 1866). De nos jours, le mot désigne en France un manteau plutôt court (v. Logos 1976 qui fait la distinction avec pardessus; v. aussi TLF, Robert 1985 et PLar 1993; GLLF, DupréEnc et ReyDAngl3 donnent le mot comme vieilli); cet emploi est attesté depuis le début du XIXe s. (paletot est défini par « habit-veste » dans Boiste 1819, d’après TLF). Paletot d’auto, depuis 1959 (Le Devoir, 19 janvier, p. 14, et 18 novembre, p. 12).

Version du DHFQ 1998
Trésor de la langue française au Québec. (1998). Paletot. Dictionnaire historique du français québécois (2e éd. rev. et augm.; R. Vézina et C. Poirier, dir.). Université Laval. Consulté le 26 avril 2024.
https://www.dhfq.org/article/paletot