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OVERALL [ovœʀɑl]
n. f. ou m.

Rem.

1. Nombreuses variantes à l’oral, dont certaines présentent une finale en [ɑj]. 2. Parfois invariable en nombre. 3. Variantes graphiques over-all, over alloverhall, ovraleovrâle, etc.

1

Fam.(Général. au pluriel). Salopette en toile de coton résistante (le plus souvent bleue), de coupe ample et pourvue de nombreuses poches, que les travailleurs manuels portent comme vêtement de travail ou de protection.

Une paire d’over-alls. Des vieilles overalls. Bavette, bretelles, poches d’overalls. S’habiller, se mettre en overalls pour aller travailler. Coton à overalls (voir sens 2).

Rem.En France, les vêtements de toile bleue que portent les travailleurs manuels (de type salopette, combinaison ou autre) sont couramment appelés bleu(s) de travail.

Un homme s’avança dans la maison. [...] Vêtu d’une chemise bleue, d’un overall de même couleur, vêtements affreusement déchirés, cet homme à l’air hagard, épouvanté et épouvantable, n’était autre qu’un pauvre gueux qui cherchait sa route. 1934, Cl.-H. Grignon, Le déserteur et autres récits de la terre, p. 213.

Ti-Jean était toujours habillé comme les bûcherons, des grandes culottes, des grands frocs, il va chercher le chat, toujours, pis il déboutonne ça, pis il rentre ça dans son froc pis dans sa bavette d’overall, pis il se rattache. 1959, Sainte-Jeanne-d ’Arc (Drummond), AFEUL, C. Laforte 751 (âge de l’informateur : n. d.).  

On s’attendait à ce que la clientèle du Théâtre-Midi ne soit composée que d’étudiants entre deux cours ou de vieilles filles « instruites ». « Clichés que tout cela », dit Anne Le Dain, « [...] j’ai réussi à ramener au spectacle une trentaine de gars des chantiers de la Place Desjardins. Pas des freluquets. Des costauds en overalls avec boîtes à lunch, casques et des cols de chemise qui devaient au moins faire du 16. » 1973, Actualité, mai, p. 10.

– Tu devrais porter un crayon sur l’oreille. [...] Pour ressembler au Grand Phonse, dit-il. T’en souviens-tu? Le Grand Phonse avait toujours un crayon sur l’oreille. – Bien sûr, dit Amadou. [...] Je me rappelle même le pied-de-roi qui sortait de la poche de ses over-all [sic]. 1974, J. Poulin, Faites de beaux rêves, p. 104-105.

Et je suis allé voir les acteurs, les chanceux, se disperser dans le parc Lafontaine. [...] Ils étaient beaucoup plus sérieux que sur la scène; ils parlaient d’aller manger au restaurant [...] ou d’aller se coucher [...], et j’en fus étonné, presque déçu. [...] Je les regardais sortir, solitaires ou en groupe, une petite malle à la main, un chandail sur l’avant-bras comme le commun des mortels. Des dieux en overalls! 1992, M. Tremblay, Douze coups de théâtre, p. 53.

Par ext., VieilliVêtement rappelant cette salopette par la coupe ou le tissu.

Fig.

Je sais que ça vous choquera pas si on se parle comme deux vieux voisins accotés sur la même pagée de clôture ou ben assis sur le perron de la même boutique. Je prendrai pas le temps d’habiller mes phrases en habits à queue; je vais vous parler avec des mots en overalls1942, É. Coderre, Les commentaires de Jean Narrache, sketch « Le cultivateur et Jean Narrache », p. 2; radio.

2

(Par méton., général. au sing.). VieilliToile de coton épaisse et résistante, général. de couleur bleue, qui sert notam. à fabriquer des vêtements de travail.

Culottes d’overall. Un tablier en overall.

Rem.De nos jours, ce type de tissu est plutôt nommé jean(s) ou denim, comme en France.

Que la ménagère sache encore confectionner les vêtements, au moins ceux de semaine, et les réparer lorsqu’ils se brisent. Qu’elle file sa laine et la tisse pour fournir [...] de bons habits à son homme. [...] Que de fois aujourd’hui on voit des cultivateurs eux-mêmes habillés pour leur travail de ce coton résistable [sic] qu’on appelle « over all ». Rien n’a l’air si pauvre. C’est par là qu’on juge souvent de la qualité de son épouse. À coup sûr on peut dire que cette femme n’est pas économe. 1926, G.-M. Bilodeau, Pour rester au pays, p. 58-60.

Y [ton père] veut avoir une froque d’ovrale, les culottes en pareil, avec une poche à clous pis une poche à pied-de-roi. 1953, Y. Thériault, Maria Chapdelaine, 27 novembre, p. 5 (radio).

Les hommes, eux, étaient chaussés de leurs bottines de travail, ou de leurs bottes de caoutchouc, d’un pantalon d’étoffe du pays, de la veste à carreaux ou de la « froque d’ovrâle » (veste de coutil). 1972, R. Fournier, La marche des grands cocus, p. 130.

Histoire

1Depuis 1880 (BAnQQ, AP-G 24/1, fonds A. Caron, p. 212 : 1 paire over all); une première fois, en 1787, dans l’inventaire des biens d’un lieutenant-colonel anglais, mais probablement au sens de « pantalon à l’usage des militaires » (BAnQQ, gr. Ch. Voyer, 22 novembre : une paire overhauls drap gris neuf). De l’anglais overalls (v. Mathews; Webster 1986, s.v. overall2). 2Depuis 1896 (Rinfret 149 : « Désigne une étoffe brune »).

Version du DHFQ 1998
Trésor de la langue française au Québec. (1998). Overall. Dictionnaire historique du français québécois (2e éd. rev. et augm.; R. Vézina et C. Poirier, dir.). Université Laval. Consulté le 18 avril 2024.
https://www.dhfq.org/article/overall