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ASPOR [aspɔʀ] ou  HORSE-POWER [ˈɔʀspɔwœʀ]
n. m.

Rem.

Variantes graphiques : haspor, hasport, asport, hasparaspar; (d'après diverses prononciations) ​​​​​hosporhospar, hosparre, horsport, horspor, orsport, orspor, horseport, horsepor, orseport, orseporhorsepâille (voir GPFC), ouasporjaspor. Voir Histoire.

  

Rural et vieilli Manège à plan incliné et à tablier roulant, actionné par un cheval ou un bœuf, qui fournit une énergie mécanique permettant de faire fonctionner divers instruments (p. ex. une batteuse, une scie circulaire).

Aspor simple, actionné par la force d’un seul animal. Aspor double, actionné par la force de deux animaux.

2016, D. Jarvis, « Horse power » (« aspor ») [photo], CC BY-SA 2.0, Wikimedia Commons. https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Poland-01518_-_Horse_Power_(31803048201).jpg

Aspor de moulin à battre. Battre son grain au aspor, avec le aspor.

 Par méton. Tablier roulant de cet appareil.

Mettre un cheval, un bœuf sur le aspor.

Parmi les machines les plus indispensables et les plus nouvelles, nous nous permettons de signaler à l’attention des cultivateur [sic], un moulin à moudre les grains, mu par un Horse‑Power d’un cheval [...]. 1882, La Gazette de Joliette, 12 janvier, p. 3.

L’été, on faisait d’la terre, on labourait, on harsait. Puis, on faisait les foins et les récoltes; ensuite, v’naient les labours d’l’automne et on faisait encore d’la terre jusqu’aux premières neiges. L’hiver, on charriait du bois ou ben on mettait Blond sur le haspor du moulin à battre et marche, marche, marche, toute la sainte journée, pour batte [sic] l’grain d’la récolte. 1922, D. Potvin, Le vieux cheval : récit d’un vieux colon, Le Terroir, juillet, p. 119.

Dans ce temps‑là, tout le long de l’hiver, la plupart du temps quand il venait une tempête, on pouvait pas aller dans le bois, les habitants battaient leur récolte. Qu’est‑ce que ça voulait dire? Qu’on s’en allait dans la batterie. On y amenait un bœuf ou un cheval qu’on faisait monter sur ce qu’on appelait dans ce temps‑là le waspor; ça veut dire horse‑power. […] C’était la pesanteur du bœuf ou du cheval qui actionnait la batteuse, reliée au horse‑power par une courroie. Et si vous aviez vu descendre un cheval de cœur quand ça faisait une heure qu’il était sur la plateforme du horse‑power, vous vous seriez aperçus qu’il avait développé un réel effort. Quand il avait passé une heure là‑dessus, ça faisait trois quart d’heure qu’il avait la broue sur le dos, en plein hiver. Lui aussi savait qu’après ça, il aurait une bonne portion, ça lui coûtait pas. 1963, Saint‑Séverin (Beauce), AFEUL, J.‑Cl. Dupont 13.

[...] mon pére [...] a acheté un « aspar » avec un cheval qui marchait sur un plancher roulant en montant; y avait une grande roue du côté gauche et une strappe sur la roue qui prenait sur une p’tite roue dans le côté du moulin. Ça marchait ben c’te moulin‑là. 1972, Dolbeau (Lac-Saint-Jean-Ouest), dans V. Tremblay, Mémoires de vieillards, no 752, p. 27.

Le hospor, c’est une grosse machine qui donnait le pouvoir pour faire marcher soit un moulin à battre ou une scie ronde ou un dry saw. Et pis c’était pas perfectionné comme un moteur à gazoline aujourd’hui ou un tracteur. C’est les travaillants qui contrôlaient la vitesse des chevaux qui marchaient dans le hospor. 1980, Saint‑Mathieu (Saint‑Maurice), AFEUL, S. Fournier 16.

 (Variante, par aphérèse). Spor. (DulBon, PPQ 862, Lavoie 1100).

Histoire

Depuis 1855. De l’anglais horse‑power (v. p. ex. Funk 1909, OED, Craigie, Webster 1986). L’adaptation du mot anglais dans la langue orale (cp. horse‑power1, qui appartient plutôt à la langue technique) a donné lieu à de nombreuses variantes, notamment par étymologie populaire (p. ex. horsepâille paraît avoir été constitué d’après paille, v. GendrPhon 62).

Version du DHFQ 1998
Trésor de la langue française au Québec. (1998). Aspor ou horse-power2. Dictionnaire historique du français québécois (2e éd. rev. et augm.; R. Vézina et C. Poirier, dir.). Université Laval. Consulté le 25 avril 2024.
https://www.dhfq.org/article/aspor-ou-horse-power