GUÉDILLE1 [ɡedij] ou
GUEDILLE [ɡədij]
n. f.
Variantes graphiques : (d’après des prononciations populaires) guidigne, goudille, gadille, etc.
Morve, goutte qui pend au nez, salive qui coule de la bouche.
Avoir la guédille au nez.
Es-tu fou, Joseph? demande le père Thomas, le bougon entre les doigts, la guedille à la lèvre inférieure [...]. 1876, A.-N. Montpetit, « Neuf jours chez un trappeur », dans L’Opinion publique, Montréal, 20 juillet, p. 345.
Le vieux avançait lentement [...]. Une goutte d’eau, une guédille, lui pendait constamment au bout du nez. Elle se détachait et tombait sur son pardessus [...], mais il s’en formait de suite une autre qui glissait à son tour et allait rejoindre la première. Son nez était comme ces glaçons qui pendent aux toits et fondent lentement au soleil. 1942, A. Laberge, Scènes de chaque jour, p. 169.
[...] les souvenirs ressortent, affluent épais comme guedille, ça vient gros, déferle, ordures grapillées dans les recoins pas propres de la mémoire [...]. 1972, G. La Rocque, Après la boue, p. 135.
Guédilleux, guédilleuse n. Celui, celle qui a la morve au nez. (1983, enq., FTLFQ).
Histoire
Depuis 1876. Héritage des parlers de l’Anjou et du Poitou où le mot, d’origine obscure, est attesté sous les formes gadille, guedille et guédille (v. FEW a. nord. gaddr 16, 5b, et 21, 419b; MinVienne). Pour le dérivé guédilleux, cp. gadilloux, de même sens, en Anjou (v. FEW 21, 419b).