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HACHIS [ˈaʃi]
n. m.

  

Mets composé de restes de viande (surtout de bœuf) ou de grillades de lard, de pommes de terre en morceaux et d’oignons, cuits dans un bouillon.

Un hachis de bœuf. Un hachis de viande.

Rem.En France, hachis a le sens de « préparation de viande ou de poisson hachés très menu, utilisée soit comme farce, soit comme mets séparé » (voir Histoire).

 chiardfricasséegibelotteragoûtstew.

De notre temps, tous les élèves, du plus petit au plus grand, connaissaient la manière de faire des tranches dorées. C’était la première leçon de cuisine – si nous en exceptons toutefois le hachis – que nous apprenions en faisant nos excursions [...]. 1901, Ch.-E. Rouleau, Légendes canadiennes, p. 13.

De temps en temps, elle tournait la tête du côté de la porte du « fourni » et prêtait l’oreille aux bruits monotones qui venaient du poêle; deux fois, elle se leva pour aller soulever le couvercle d’un chaudron où mijotait le hachis du souper qui répandait dans toute la maison une appétissante odeur de viande et de légumes trop cuits. 1925, D. Potvin, Le Français, p. 10.

Le hachis de chantier, là, je préparais ça, je coupais toute ma viande par petits cubes, là, pis il y avait du gravy là-dedans, et puis, je hachais de l’oignon, pis je le mettais là-dedans. Ça prenait la moitié, la moitié d’eau, autant de patates comme de viande. Pis je me coupais des patates en cubes, pis je faisais bouillir ça, là, pour qu’il soit bien cuit. Et puis, je servais ça comme ça, pour manger avec du porc froid, et puis, je mettais de la tête fromagée […]. 1975, Québec, AFEUL, J. Dufresne 3 (âge de l’informateur : n. d.).

Je me souviens d’Adélia, ma sœur, qui s’assoyait sur une chaise berçeuse et, les deux pieds sur la palette du poêle, elle épluchait des oignons et les patates pour le hachis du soir fait avec le reste de la viande de la soupe du midi. Nous appelions ce mets un chiard. 1981, J.-Ph. Michaud, Kamouraska, de mémoire..., p. 38.

Deux semaines avaient passé; le bout rosé des mauvaises langues atteignit enfin mon père. La colère rendit ses yeux gris charbon. Au souper, il ne toucha pas à son hachis aux cubes de pommes de terre sillonnés de tiraille de bœuf, et nous ordonna d’aller jouer dans les bancs de neige. 1988, R. Lemelin, dans Le Soleil, Québec, 24 décembre, p. A2.

 AcadieAppât fait notam. de hareng haché menu, utilisé pour la pêche au maquereau.

Pour attirer le poisson, on répand à la surface de l’eau un hachis composé de hareng salé et de coques, et aromatisé avec de la mélasse. 1920, Frère Marie-Victorin, Croquis laurentiens, p. 172.

Histoire

Depuis 1855 (DictBarb 5 : Chia p[our] hachis – ragout de viandes hachées). Découle du sens de « préparation de viande ou de poisson hachés très fin », attesté en français depuis 1538 (v. FEW a. frq. hâppia 16, 146b; v. aussi TLF). On trouve un emploi voisin de celui connu au Québec dans le parler de l’île de Jersey : hachie n. f. « étuvée » : Eune hachie d’mouton auve dé l’ouognon. Eune hachie d’mouothue [= morue] et d’pommes dé tèrre. (v. LeMJers, s.v. hachie).

Version du DHFQ 1998
Trésor de la langue française au Québec. (1998). Hachis. Dictionnaire historique du français québécois (2e éd. rev. et augm.; R. Vézina et C. Poirier, dir.). Université Laval. Consulté le 3 octobre 2024.
https://www.dhfq.org/article/hachis