COCO2 [koko]
n. m.
Fam.Tête.
(Considérée comme la partie supérieure du corps de l’homme). Se cogner, se frapper le coco. Se gratter le coco. Avoir mal au coco. (Considérée comme le siège de la pensée, de l’intelligence). Avoir, se mettre, se rentrer qqch. dans le coco.
Se forcer le coco : se creuser les méninges.
Ici, Thomas ôta son bonnet de peau de renard, et montra à ses auditeurs une éminence, grosse comme la moitié du poing, qui embellissait son crâne chevelu. Cette bosse était entrouverte par le milieu où le sang était coagulé. – Une chance que vous avez le coco dur, père Thomas, remarqua un jeune soldat[,] sans quoi il y en avait assez pour vous envoyer ad patres. 1867, J. Marmette, « Charles et Éva », dans Revue canadienne, t. 4, p. 333.
[...] il ne faut pas que tu te mettes dans le coco l’idée que pour être rouge il faut croire tout ce que dit la Patrie. 1881, Le Vrai Canard, Montréal, 5 mars, p. 2.
Tu sauras que dorénavant, les dames électrices n’accepteront que des « jobs » de foreman dans tous les départements. Mets-toi ça dans le coco avec ta tuque par-dessus. 1940, La Presse, Montréal, 4 mai, p. 64 (chron. humor.).
Marcel avait toujours la tête dans le dos et cela irrita sa sœur. « R’garde pas en arrière de même, là, tu vas tomber! Quand on monte, on r’garde par en haut pis quand on descend, on r’garde par en bas, c’est pourtant pas difficile à comprendre! Si tu regardes par en haut la prochaine fois que tu vas descendre l’escalier, tu vas te pèter le coco pis on va être obligé de ramasser ton jaune à’p’tite cuiller! » 1980, M. Tremblay, Thérèse et Pierrette à l’école des Saints-Anges, p. 226.
Tu veux savoir pourquoi, mon flô, qu’on l’appelle Olive? T’as l’air curieux! M’a va te l’dire. R’gardes-y le coco! Pareil comme une olive. [...] Pis quand [...] i s’fâche, i’ devient vert. J’te l’dis, mon flô, une vraie olive verte! 1983, R.-G. Bujold, La Brèche-à-Ninon, p. 49.
Fam.Crâne chauve, tondu.
2012, Helpaeatcontu, Avoir un coco [photo], CC BY-SA 3.0, Wikimedia Commons. https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Bald_Man%27s_Nape.jpgAvoir un coco.
Coupe de cheveux rase, très rase.
Se faire faire un coco.
– Morin : Comment se fait-il que tu n’aies pas plus de cheveux que ça, Prosper? [...] – Prosper : Ben, c’est que l’été passé, j’me suis fait donner un « coco » à la Yul Brynner pour me renforcir les cheveux... 1963 env., A. Brie, Chez Miville, sketch « Prosper et Ti-Gus. La révolte », p. 1 (radio).
VieilliChapeau melon.
2006, Cornischong, Chapeau melon (« coco ») [photo], CC BY-SA 3.0, Wikimedia Commons. https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Meloun.jpgIl fait un fret noir! Je vous dis que le monsieur de la ville il aura pas chaud aux oreilles en berlot c’te nuit avec son coco puis son petit par-dessus de Montréal. 1935, J. Narrache, Le départ pour la messe de minuit, [25 décembre], p. 2 (radio).
Jacqueline gravit les marches de l’hôtel, tremblante d’émotion. [...] Son tour était venu. Comme dans ses rêves : le prince charmant, en grande tenue, lui servant d’escorte. Le chapeau melon dominait par surcroît, il n’avait pas été prévu, et elle avait failli pouffer de rire en apercevant le coco. 1951, R. Viau, Au milieu, la montagne, p. 192.
Histoire
De (noix de) coco « fruit du cocotier », attesté en français depuis 1555 et lui-même emprunté au portugais, par l’intermédiaire de l’italien et de l’espagnol (v. RobHist et TLF, s.v. coco1); a pu cependant être remotivé à partir de coco « œuf » (v. coco1; v. également ci-dessus sens 1, ex. de 1980).
1Depuis 1867. Hérité de France; attesté comme terme familier, populaire ou argotique depuis 1840 environ, mais considéré comme vieux de nos jours (v. DFNC 1991 : « sorti de l’usage à la fin du XIXe siècle»; GLLF, s.v. coco2, et ColArg, s.v. coco1); relevé en outre en angevin et en provençal (v. FEW cŏccum 2, 825). 2Depuis 1963 environ. N’a pas été relevé comme tel ailleurs qu’au Canada. Cp. néanmoins coco déplumé « tête chauve », relevé dans quelques dictionnaires depuis le dernier tiers du XIXe s. (v. Larousse 1866, Besch 1892 et TLF). 3Depuis 1906 (BPFC 4/7, p. 269).