COCO4 , COCOTTE [koko, kɔkɔt]
n.
Fam.(Souvent comme terme d’insulte). Personne dépourvue de finesse, de savoir-vivre; personne bête, imbécile.
Tu parles d’un coco! Maudit coco! Espèce de cocotte! (En fonction attribut). Être, avoir l’air coco.
Rem.Comme en France, coco peut désigner également un individu étrange, bizarre (p. ex. dans c’est un beau coco, un drôle de coco), et s’employer comme hypocoristique (mon petit coco).
épais, épaisse (sens I.4); innocent, innocente.
En arrivant à Montréal [...] les officiers [français] furent reçus sur le quai par trois ou quatre citoyens qui les invitèrent à venir déjeuner au Richelieu. Le menu était excellent et faisait honneur au maître d’hôtel. Celui-ci avait fait plus que son devoir, mais le comité de réception avait fait un grave péché d’omission. Il avait oublié de commander le vin. [...] Les Français ont dû se dire : les Montréalais se sont montrés joliment coco [sic]! 1881, Le Vrai Canard, Montréal, 6 août, p. 3.
Un groupe d’écoliers causaient de l’affaire de Saint-Eustache : – C’est égal, il a été assez coco d’avouer, fait l’un, j’aurais pas desserré les lèvres moi, y s’serait tanné de me badrer. – Peuh! dit l’autre, avec un air de pitié, quand on est assez bête d’attendre que la police soit arrivée dans la maison pour laver son butin sale, c’est ben bon pour lui, fallait qu’y soit plus fin. 1903, Les Débats, Montréal, 1er mars, p. 1.
Quant à Ovide, c’est un chanteur dépareillé. Seulement, c’est du classique que nos cocos comprennent pas. C’est un génie, tout le monde le disait quand il était petit. 1948, R. Lemelin, Les Plouffe, p. 139.
– Symphorien : [...] Alors, tenez-vous bien parce que je vous emprunte votre escabeau. (En disant cela, il s’empare de l’escabeau sur lequel se trouve Basile et Basile tombe dans l’arbre et l’arbre s’écrase sur Symphorien.) – Fabien (fâché) : Non, mais y est-y bête. Y est-y coco! Y est-y tata! – Basile (se relevant en colère) : As-tu déjà vu une linotte semblable? Es-tu après devenir fou? As-tu perdu la boule? 1968, M. Gamache, Cré Basile, 24 décembre, p. 21-22 (télév.).
Histoire
Depuis 1881. Hérité de France; attesté dans la langue générale au XIXe s. (c’est un fameux, un joli coco « c’est un homme bête, un imbécile », v. Littré, s.v. coco2, et Besch 1892); relevé en outre dans les parlers du Nord et du Nord-Ouest (v. FEW kŏk- 2, 862b, VassPic et VerrAnj). Cet emploi découle vraisemblablement de coco « individu étrange, bizarre; personnage peu recommandable », attesté en français depuis 1792 et lui-même sans doute issu de coco « œuf » (v. TLF et DDM5, s.v. coco3, et RobHist, s.v. coco2; v. aussi coco1).