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Transcription phonétique

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Signes phonétiques
Principes de transcription phonétique
 

Signes phonétiques

Voyelles

[i]       bidou, banique, rôtie

[iː]      seal, chesterfield, grilled-cheese

[y]      bureau, allure, goglu

[u]      sous-marin, acoustique, gadoue

[uː]     suit

[e]      épinette, antépisode, dîner

[ɛ]      belle-angélique, aiguise-crayon, faux-filet

[ɛː]     graisse, arène

[ø]      polisseuse, poudreux, bardasseux

[œ]     beurrée, abreuvoir, liqueur, zipper

[o]      tôle, motoneige, cavreau

[ɔ]      orignal, chaudière, gibelotte

[ə]      chevreuil, poudrerie

[a]      aboiteau, panache, accotage

[ɑ]      pâté, entailler, chiard, bardi-barda

[ẽ]      ain, fin finaud, loup-marin

[œ̃]     un, brun

[ɔ̃]      longe, maskinongé, adon

[ɑ̃]      ennimer, brunante, rang

 

Consonnes

[p]      poulamon, trempette, rampe

[t]       tourtière, patate, tarte

[k]      cruchon, accoter, portique

[b]      babiche, abander, herbe  

[d]      divan, adidou, marinade

[g]      guédille, sagamité, ragoût

[f]       fin, affiche, séraphin

[s]       souper, traversier, mitasse

[ʃ]       chiard, achigan, sloche, relish

[v]      valeur, couverte, encaver

[z]      zigonner, désabrier, bazou

[ʒ]      joualvert, déjeuner, surlonge

[l]       lard, balado, aubel

[ʀ]      ronde, morue, livre

[m]     marsouin, calmir, atrium

[n]      nanane, adonnance, poutine

[ɲ]      grafigner, beigne

[ŋ]      meeting, pouding

[ˈ]       hachis, huard, oka (sans élision ni liaison)

 

Semi-consonnes (ou semi-voyelles)*

[j]       piastre, poudroyer, anguille

[ɥ]      inuit, suisse

[w]      barachois, bouette, wok

 

Bien que certaines nomenclatures récentes classent les sons [j], [ɥ] et [w] parmi les consonnes, nous les classons parmi les semi-consonnes, selon une classification plus traditionnelle. 

 

Autres symboles

[c]      variante palatale de [t] et [k]

[ɟ]       variante palatale de [d] et [ɡ]

[ɛ̃]      variante mi-ouverte de [ẽ]

[r]       variante apicale de [ʀ]

 

Principes de transcription phonétique

Le système employé pour la notation des sons est l’alphabet phonétique international. Sur le plan de la prononciation, les différences que présente le français québécois, dans son usage standard, par rapport au français décrit dans les dictionnaires de France ont trait surtout à la façon de produire certains phonèmes, lesquels sont, en principe, les mêmes dans les deux variétés de français.

Une transcription phonétique doit être représentative de la langue parlée tout en étant guidée par un principe d’économie. Par conséquent, il s’agit nécessairement d’un compromis entre transcription phonologique et transcription phonétique. On ne retient ainsi que les éléments phonologiquement distinctifs indépendamment de toutes les variantes phonétiques possibles pouvant être produites et de la variation phonique, c’est-à-dire l’accent.

Selon ce principe, les phénomènes socialement non marqués dont la variation est automatique sont exclus de la transcription. L’affrication des consonnes [t, d] en [ts, dz] devant [i] et [y] et les semi-voyelles correspondantes [j] et [ɥ], de même que le relâchement des voyelles fermées [i, y, u] en [ɪ, ʏ, ʊ], en syllabe fermée par une consonne autre que [ʀ], [v], [z], [ʒ] (consonnes allongeantes), en sont des exemples.

 

Consonnes

Le h muet et le h aspiré

En français actuel, le h n’est jamais prononcé. Les appellations h muet et h aspiré reposent sur une convention d’usage. On le dit muet lorsque le h se comporte comme une voyelle, c’est-à-dire que l’élision (l’habit [labi]) et la liaison (les habits, [lezabi]) se produisent. On le dit aspiré lorsqu’il se comporte comme une consonne, c’est-à-dire lorsque l’élision (le huard [ləyɑʀ], un huard [œ̃yɑʀ]) et la liaison (des huards, [deyɑʀ]) ne se produisent pas. Quelques mots commençant par une voyelle se comportent ainsi, comme le mot oka (le, un oka; des okas [ləokɑ, œ̃okɑ; deokɑ]). La transcription de ces mots comporte une apostrophe initiale ([‘yɑʁ], [‘okɑ]).

La distinction entre le h muet et le h aspiré, héritée de l’histoire, est arbitraire, ce qui explique qu’on ait, par exemple, l’héroïne, mais le héros.

 

L’assimilation consonantique

La nasale vélaire [ŋ] est utilisée pour les mots empruntés à d’autres langues, surtout à l’anglais, comme dans le suffixe ‑ing devant les consonnes occlusives vélaires [k] et [ɡ] (sink [siŋk], inning [iniŋ]), en raison de l’assimilation consonantique d’une nasale au lieu d’articulation de l’occlusive qui suit.

L’assimilation de sonorité des groupes consonantiques est également notée, que ce soit dans les cas de désonorisation (absorbant [apsɔʀbɑ̃]) ou de sonorisation (bisbille [bizbij]).

 

Voyelles

Maintien de certaines oppositions

Le français québécois maintient des distinctions qui ont tendance à disparaître en France. C’est le cas des paires de voyelles suivantes :

  • entre [ẽ] et [œ̃] comme dans brin et brun – la voyelle / ɛ̃ / est réalisée mi‑fermée en français québécois [ẽ] et mi‑ouverte [ɛ̃] en France;
  • entre [a] antérieur et [ɑ] postérieur comme dans patte et pâte;
  • entre [ɛ] et [ɛː] en syllabe fermée finale (position accentuable) comme dans mettre et maître.

 

Intégration des voyelles longues [iː] et [uː]

Ces voyelles d’emprunt à l’anglais (ou à d’autres langues éventuellement) s’opposent à celles déjà présentes dans le système phonologique du français. Les voyelles longues [iː] et [uː] sont utilisées pour les mots empruntés à d’autres langues, surtout à l’anglais, dans des mots comme jean [dʒiːn] ou suit [suːt] (par opposition à gin [dʒin] ou soute [sut]).

Malgré ce qui précède, il importe de mentionner que les prononciations familières ou populaires sont parfois notées en entrée ou en remarque. D’une part, un certain nombre de mots traités sont vieillis ou régionaux, ou encore relèvent d’un usage traditionnel; leur prononciation échappe donc aux contraintes de la norme décrite ci‑dessus. D’autre part, certains mots peuvent connaître une variation graphique sous l’influence de la prononciation familière, comme les mots cent et piastre, qu’on rencontre dans divers écrits sous les formes cenne et piasse. Dans ces cas, les variantes phonétiques [sɛn] et [pjas] sont notées en entrée en plus des prononciations [sɛnt] et [pjastʀ], puisque ces prononciations permettent d’expliquer des graphies usuelles. Une marque d’usage relative à ces variantes de prononciation est inscrite dans la remarque d’entête. Certaines variantes phonétiques ont pris une telle importance qu’elles sont devenues les seules façons de prononcer un mot dans certains de ses emplois, donnant ainsi naissance à des graphies qui se sont figées, par exemple guerlot et gorlot, parallèlement à grelot; ces graphies figurent dès l’entrée, chacune étant suivie de sa transcription phonétique.