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ZARZAIS, ZARZAISE [zaʀzɛ, zaʀzɛz]
adj. et n.

Rem.

Variantes graphiques zarsaiszersais; (au masculin) zarza.

1

adj. et n. VieuxSyn. de jersais.

adj. Région.(Bas-Saint-Laurent). Botte zarzaise : sorte de botte haute, appelée aussi botte malouine.

2

n. Fam.Personne qui est simple d’esprit, qui manque d’intelligence, qui n’est pas délurée.

Faire le zarzais : agir en sot, en imbécile.

(Comme terme d’insulte). Espèce de grand zarzais! Traiter qqn de zarzais. (En fonction attribut). Être, avoir l’air zarzais.

 innocent, innocentetarla.

En 1850, on était pas exempt de loteries, je le concède, mais jamais on ne se flanquait dans la tête des simagrées de cette catégorie et de cette famille-là. Même les plus zarzais dans la concerne [« les affaires »] de cette époque-là pensaient pas à ces choses-là, et lors même qu’ils y auraient songé, ils auraient été pleins d’esprit pour n’y pas mettre les doigts. 1919, La Patrie, Montréal, 8 février, p. 19 (chron. humor.).

– Dis donc, Violette, qu’est-ce qu’i’ voulait, c’t’ habitant-là? – Oh! c’est un espèce d’épais qu’était perdu! I’ voulait la station. – Quiens, ça devait être un zarzais de par chez vous, de Saint-Jacques! – I’ avait d’l’air assez bête pour ça, répondit la fille. 1938, Ringuet, Trente arpents, p. 234.

– Bertrand : T’aimes pas ça m’embrasser? – Colombe : Oui mais pas comme ça. Tu me serres, tu me déranges tous les cheveux... [...] – Bertrand (Baiser sonore). [...] : C’est comme ça que je voulais t’embrasser. [...] Des permissions pour embrasser une fille, ça se demande pas. Chu pas un zarzais. J’ai-t-y l’air d’un zarzais? [...] – Annonceur : Non, Bertrand n’a pas l’air d’un zarzais parce que les Zarzais ce sont les pêcheurs anglais de la côte qui sont venus des îles Jersey, et qu’on devrait appeler Jerseyais... 1952, J. Bernier, Je vous ai tant aimé, 28 janvier, p. 6 (radio).

Ça, c’était une lumière, il avait dix-neuf ans, il avait pas encore fait sa première communion. Dans ce temps-là, les enfants allaient tous à la même petite école; les petits gars d’un bord, les petites filles de l’autre. Paquet était bien niaiseux, bien zarzais, mais ça n’empêche pas qu’il était encore assez fin pour faire des clins d’œil aux petites filles, même pendant le catéchisme. 1963, Château-Richer (Montmorency), AFEUL, J.‑Cl. Dupont 1 (âge de l’informatrice : n. d.).

– La Zarzaise [...] : Mouain! Ma mère dit que c’est toute ce que je peux faère. A demande tejours à Renelle, à Lucille, à Robartine pis à Paula de faire ben attention devant moé. « Tenez-la innocente », qu’à leu dit, « autrement es sœurs en voudront pas. Même pas pour faére leus commissions ou ben non pour quêter. Si a reste de même, y feront p’t’être une touriére avec. » – Ti-Beu : Aye! Aye! Aye! Même pour laver leu plancher à quat’ pattes y voudraient pas de toé, espèce de zarzaise. 1975, A. Ricard, La gloire des filles à Magloire, p. 68.

 adj. Fam.(En parlant de qqch.). Qui paraît bizarre, a l’air fou.

Viens mon mari, grouille un peu. Ce chapeau dur, t’aurais ben pu mettre ton chapeau mou. Ça a l’air assez zarzais un coco. 1952, J. Bernier, Je vous ai tant aimé, 8 février, p. 8; radio.

 (Variante). Zazais, zazaise.

Ah! Sainte-Etrète, faut ben être zazais comme un homme pour s’être fait ‘enfirouâper’ pendant quatre ans, puis même pas s’en apercevoir après coup! 1944, R. Choquette, Métropole, 11 avril, p. 1; radio.

Histoire

Variante de jersais (d’après la prononciation traditionnelle [ʒaʀzɛ]); le passage de [ʒ] à [z] est attribuable à un phénomène d’assimilation consonantique régressive, ou à une ancienne tendance héritée des parlers de France (à ce propos, v. JunPron 143).

1Depuis 1867 (Gingras2, s.v. zarsais). 2Depuis 1919.

Version du DHFQ 1998
Pour poursuivre votre exploration du mot zarzais, consultez notre rubrique En vedette.
Trésor de la langue française au Québec. (1998). Zarzais, zarzaise. Dictionnaire historique du français québécois (2e éd. rev. et augm.; R. Vézina et C. Poirier, dir.). Université Laval. Consulté le 17 avril 2024.
https://www.dhfq.org/article/zarzais-zarzaise