VENDEUX [vɑ̃dø]
n. m.
Vieilliou péjor.Marchand, en partic. marchand ambulant.
Vendeux de viande, de poisson, de lait, de whisky, de journaux, de billets.
À trois milles de Lanoraie, v’la l’ train qui s’arrête. [...] Le convoi repart, cahin-caha. Deux milles se font. V’là les chars qui s’arrêtent encore. L’avocat se r’lève, marabout, et crie au vendeux de billets : « Mais, allons, que veut dire ceci? Je me plaindrai. » 1932, A. Nantel, À la hache, p. 198.
Ça vous arrive-ti comme à moi d’avoir envie de vous promener, des fois, le long des rues en rêvassant et de vous apercevoir que vous êtes pas capable de mettre deux idées ensemble? Il y a tellement de vacarme avec les petits chars, les autos, les camions, les sifflets de la police et les vendeux de journaux!... 1941, É. Coderre, Rêveries de Jean Narrache, 19 février, p. 1 (radio).
Quelques kiosques trop peu nombreux offrent aussi des fruits frais, du maïs et des jus, mais les enfants sont beaucoup plus attirés par les comptoirs voyants des « vendeux » de pop-corn, de frites, de liqueurs et de la barbe à papa (rose, verte et jaune). 1986, Le Soleil, Québec, 23 août, p. D1.
Histoire
De vendre. Depuis 1890 (dans GeddChal 95). Héritage de France. Vendeux au sens de « vendeur » a été signalé dans de nombreux parlers régionaux, notamment dans le Nord-Ouest (v. VerrAnj et FresnNorm2; cp. également vindeu(x) « id. » en wallon ainsi qu’en picard, v. FEW vēndĕre 14, 232b, LéonNam 755 et VassPic). On le relève en outre chez Guy de Maupassant (vendeux de lard « marchand de cochons ») qui le met dans la bouche d’un paysan normand (v. Contes et nouvelles, éd. de 1967, p. 144; texte de 1884).