VASEUX, VASEUSE [vɑzø, vɑzøz]
adj.
Qui est plein de boue, formé de boue (en parlant d’un chemin, d’un terrain).
Un bout de chemin vaseux. Route vaseuse. C’est vaseux. S’il pleut, ça va être vaseux.
SYN. boueux (surtout dans la langue soignée).
Rem.En français de France, le mot désigne principalement le fond ou les abords d’un cours ou d’une étendue d’eau qui contiennent de la vase, et non un mélange de terre et d’eau se trouvant sur le sol (voir l’article vase).
Avant les deux derniers hivers, lorsque cette saison arrivait, que les travaux étaient finis; que les chemins étaient couverts de boue, puis de neige; […] Dieu! que cela était absurde, monotone, ennuyeux auprès de ce que nous voyons de nos jours! […] Au lieu de faire de ces insipides assemblées où quelques prétendus beaux parleurs venaient fatiguer leurs auditeurs qui soufflaient dans leurs doigts, grelottaient et battaient de leurs pieds engourdis le sol vaseux et durci par les frimats, les habitans passent leur tems et leurs résolutions d’une façon plus pittoresque. 1838, Le Fantasque, Québec, 10 novembre, p. 254‑255.
[…] la corporation dans la vue de l’améliorer [une rue], a acheté de M. LaBarre quatorze pieds de front sur cent vingt cinq pieds de de profondeur, a exhaussé le terrain et ce qui n’était encore il y a un mois qu’un fossès vaseux, présente maintenant à l’œil ravi du voyageur le spectacle d’une rue magnifique, bordée de plusieurs beaux arbres et de parapets neufs, enfin la rue la plus large de la Cité. 1857, L’Ère nouvelle, Trois-Rivières, 26 octobre, p. [2].
J’en conclus que si un chien qui vous attaque était tué sur le coup, ce serait une belle occasion offerte à son propriétaire pour aller en cour de justice faire constater le droit qu’il croit avoir de molester les passants. Si ce propriétaire trouve un juge qui lui donne le dessus, – j’espère qu’un jour de gala, ce même juge verra venir à lui l’animal reconnaissant, lequel posera sur les basques de son habit deux pattes vaseuses et lui léchera la figure en signe de fraternité. 1876, B. Sulte, Mordant mordu, Mélanges d’histoire et de littérature, p. 155.
Q. : Cette route‑là était bien entretenue? R. : Oui, monsieur; quand il mouillait, c’était vaseux et quand il faisait beau, c’était une bonne route. 1884, Québec, BAnQQ, Cour d’appel (Québec), cause no 11 (1886), factum de l’intimé, p. 46.
La lune était ronde, les chemins sales et vaseux. Le temps ne se bornait plus à être chiche en ce mars fripon; au contraire, il se voulait généreux et tapissé de folles caricatures incroyables. 1981, R.‑G. Bujold, La sang-mêlé d’arrière-pays, p. 79.
Mélanie met la table et Caroline paresse encore quelques minutes dans son lit. Puis, toutes ensemble, nous partons. Salutations générales aux enfants du quartier : Pupuce, Poupou et Bibiche. Puis nous descendrons le petit chemin de terre, tantôt sec, tantôt vaseux, qui nous mène jusqu’au carrefour où nous attend notre taxi. 1999, Le Soleil, Québec, 28 janvier, p. S8.
À l’époque, la vie était rude pour tout le monde. Et les routes capricieuses. « Il m’arrivait de mettre les chaînes aux roues même en été quand les routes de gravier étaient trop vaseuses. » Et l’hiver, rien ne remplaçait un bon attelage de chevaux pour compléter la tournée de la malle. « On en a pelleté une escousse… » insiste Josaphat, histoire de mieux dépeindre les longs mois d’hiver sur les routes de la région. 2002, L’Écho de Frontenac, Lac‑Mégantic, 14 juillet, p. 4.
On monte dans la voiture de Jean pour le petit bout de route tout vaseux qui nous mène de La Croquée [un restaurant] à son campe, à la Coopérative du Bras‑du‑Nord. 2017, Les libraires, no 101, p. 17.
Fille de pionniers et colonisateurs de notre belle paroisse, j’ai connu le défrichage, les gros maringouins à profusion, la boucane des abattis, la route et les terrains vaseux, les bécosses et les pots de chambre. Pour me rendre à l’école du village, je devais marcher un mille matin et soir, beau temps mauvais temps. 2021, L’Éveil campagnard, Saint-Marc-de-Figuery, avril, p. 11.