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VACANCE [vakɑ̃s]
n. f.

1

(Au sing.). VieilliPériode annuelle, jour de congé dont bénéficient les écoliers, les étudiants, les travailleurs salariés, pour se reposer; congé que l’on prend pour se reposer, pour rompre la monotonie de la routine quotidienne.

La vacance d’été, d’hiver. Une vacance agréable, reposante. Une vacance d’une, de deux semaines. Passer sa vacance quelque part.

Rem.1. Usité plutôt au pluriel de nos jours, comme en France. 2. Souvent considéré comme un anglicisme, mais à tort (voir Histoire).

Je ne sais si les enfans viendront te voir pendant leur courte vacance. 1835, L.-J. Papineau, dans RAPQ 1953-1955, p. 378.

Un matin du mois de janvier 1889, après la vacance du Jour de l’An, j’arrivai à l’école à huit heures et demie, alors que la récréation battait son plein. 1915, E. Bilodeau, Un Canadien errant..., p. 23.

– Mais vous n’avez pas l’idée de revenir au bureau, Jacqueline? – Certainement. J’en ai tellement par-dessus la tête de rester à ne rien faire que je travaillerais pour le seul plaisir de travailler, sans aucun salaire... – J’avais pensé que vous voudriez prendre une vacance, après votre rétablissement. 1941, Ch.-H. Beaupray, Les beaux jours viendront..., p. 171.

Le temps des Fêtes s’amène sans que j’aie jamais entendu parler de congé pour moi. Pourtant j’aurais aimé ça aller passer une couple de jours dans ma famille [...]. Le major a eu beau s’excuser et faire le fin à la suite de l’incident de la glace, il ne m’a toujours rien dit au sujet d’une vacance qui, il me semble, serait plus que méritée. 1977, J.-P. Filion, Les murs de Montréal, p. 79.

Vieux(Parfois dans vacance judiciaire). Autrefois, période de l’année pendant laquelle les audiences des tribunaux étaient suspendues.

 (Parfois dans vacance du Parlement). Période de l’année pendant laquelle le Parlement n’est pas en session.

Rem.1. De nos jours, on dit plutôt vacances parlementaires, comme en France. 2. L’OQLF recommande interruption de session en parlant de la « période qui s’étend de l’ajournement à la reprise des travaux à l’intérieur d’une même session parlementaire » (voir OLF-Avis4, no 844).

2

(Au pluriel). Cour.Vacances de la construction : période de congé annuel dont bénéficient l’ensemble des travailleurs de la construction, statutairement fixée aux deux dernières semaines complètes de juillet; le congé lui-même.

Les critiques littéraires [...] ont décidé que c’était durant la période de ce qu’il est convenu d’appeler « les vacances de la construction », les deux dernières semaines de juillet (et au début d’août), que « le monde » lisait le plus. Sous prétexte qu’il était, le monde, étendu sur une plage, évaché dans une chaise longue, à Old Orchard, au chalet, sur la galerie, ou en train de faire visiter le zoo local à ses enfants. 1979, Le Soleil, Québec, 13 juillet, p. A9.

Le climat, à peu près invivable jusque-là, devint nettement asphyxiant lors des vacances de la construction. La circulation doubla, les engueulades aussi. 1983, B. B. Leblanc, Variations sur un thème anathème, p. 37.

La folie des vacances de la construction arrive vendredi [titre]. Ils seront 120,000, vendredi soir, à ranger leurs pics et leurs pelles pour deux semaines, le temps des vacances de la construction. [...] Les vacances de la construction sont une tradition instaurée en 1971, lorsqu’un décret a obligé les employeurs à fermer leurs chantiers les deux dernières semaines de juillet. 1989, Le Soleil, Québec, 12 juillet, p. C14.

Histoire

1Depuis 1835. Hérité de France; attesté dans la langue générale à la fin du XVIe s. et au début du XVIIe ainsi que dans certains dictionnaires des XVIIIe et XIXe s., voire du XXe, mais guère usité hormis dans la littérature (v. FEW vacare 14, 95a, Littré, Larousse 1866 et GLLF). Contrairement à l’opinion émise par certains, cet emploi n’est donc pas à mettre au compte de l’anglais vacation (v. p. ex. DarbAngl 85 et Colpron2 174), encore moins de l’anglais vacancy (v. LorrÉtr, s.v. vacancy). Vacance « période de l’année pendant laquelle les audiences des tribunaux étaient suspendues » a aussi été hérité de France; il a été relevé dans la langue du XVIIe s. (v. FEW id.). 2Depuis 1979.

Version du DHFQ 1998
Trésor de la langue française au Québec. (1998). Vacance. Dictionnaire historique du français québécois (2e éd. rev. et augm.; R. Vézina et C. Poirier, dir.). Université Laval. Consulté le 24 avril 2024.
https://www.dhfq.org/article/vacance