UNIFOLIÉ [ynifɔlje]
n. m. et adj.
Le drapeau unifolié ou l’unifolié : le drapeau national du Canada.
Hisser, arborer l’unifolié.
Par méton. Le Canada.
Porter les couleurs de l’unifolié aux Olympiques.
Rem.Drapeau unifolié, unifolié, drapeau à feuille d’érable* ne sont pas les noms officiels du drapeau canadien; ce dernier porte plutôt l’appellation officielle de drapeau national du Canada.
Une dizaine de milliers de Canadiens ont fait connaître leur appréciation envers le nouveau drapeau canadien au moment où il était hissé pour la première fois au mât de la Tour de la Paix à Ottawa hier midi. Peu après que l’unifolié blanc et rouge eut atteint le sommet du mât érigé pour cette occasion, aux airs de l’hymne « Ô Canada », la foule présente à la cérémonie a crié son enthousiasme, en brandissant drapeaux miniatures et chapeaux. Quelques minutes plus tôt, le Red Ensign avait été amené et plié respectueusement avant d’être relégué aux archives. 1965, Le Devoir, Montréal, 16 février, p. 1.
La Monnaie royale, qui redessine ses pièces tous les vingt ans environ, aurait pu profiter de l’occasion pour réserver le côté face des pièces à des roturiers, comme c’est le cas pour certains billets de banque. Elle ne l’a pas fait, au nom de la tradition. Ce geste va à contre-courant de l’évolution de la société canadienne qui veut créer ses propres symboles unificateurs, du remplacement du « Red Enseign » par l’unifolié au rapatriement de la constitution. 1989, A. Dubuc, La Presse, Montréal, 28 juin, p. B2.
Pendant près d’un mois, les policiers militaires avaient imposé à mes yeux blasés les épaulettes feuillues de leurs vareuses. Après chaque interrogatoire, je baissais la tête pour ne pas apercevoir l’énorme unifolié de Goose Bay claquer au vent de la mer du Labrador. Je n’en pouvais plus, à un point tel que la moindre feuille d’érable déclenchait désormais chez moi d’affreux borborygmes. 1999, A. Noël, Le seigneur des rutabagas, p. 154.
Deux mimes, devenus sans-abri pour l’occasion, se couchent directement sur l’asphalte de la Colline parlementaire, avec un unifolié comme seule couverture et le Ô Canada comme musique de fond […]. 2012, F. Saillant, Le radical de velours, p. 35.
Il a paru surpris en nous voyant, surtout quand il a remarqué le drapeau unifolié sur ma caméra. Mais un sourire de politicien a vite remplacé l’expression d’étonnement dès que l’objectif s’est fixé sur lui et que le voyant rouge s’est allumé. « Des compatriotes. Bonjour! » S’il était mécontent de tomber sur un journaliste du pays, il n’allait pas le montrer. 2017, M. Jean, Tsunamis, p. 84.
La Torontoise de 32 ans n’a pas connu le bonheur de la victoire au tableau principal d’un événement de la WTA depuis le tournoi de Birmingham à la fin du mois de juin. Marino a vu Bronzetti, la cinquième favorite de cette compétition, prendre son service à trois reprises. La représentante de l’unifolié a quant à elle raté sa seule occasion de bris. 2023, Le Journal de Québec (site Web), sports (tennis), 22 août.
Histoire
Depuis 1964 (v. Le Soleil, 15 décembre, p. 1 : Vote final en faveur du drapeau unifolié après un violent débat [titre]). De unifolié adj. « qui ne porte qu’une feuille », attesté depuis 1846 en français dans le vocabulaire de la botanique (v. Besch 1847 et Robert (en ligne) 2023‑08); par référence à la feuille d’érable* rouge stylisée, emblème canadien, qui figure seule sur le drapeau national du Canada, lequel fut adopté par la Chambre des communes le 15 décembre 1964 et proclamé par Sa Majesté la reine Elizabeth II le 15 février 1965. Avant l’adoption officielle du drapeau, l’appellation unifolié a d’abord servi à distinguer le drapeau présentant une seule feuille d’érable d’une autre proposition de drapeau qui en présentait trois, appelé trifolié dans certaines sources de l’époque (v. p. ex. Le Nouvelliste, 12 juin 1964, p. 1 : Les partisans de T. C. Douglas proposent un drapeau unifolié comparativement aux trois feuilles d’érable du projet Pearson. […] De fortes pressions se font sentir pour que le gouvernement divise sa motion en deux parties bien distinctes, la première portant sur l’acceptation d’un drapeau distinctif, unifolié ou trifolié, et la seconde sur l’adoption de l’Union Jack comme symbole de l’appartenance du pays au Commonwealth britannique.).