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TOTON [tɔtɔ̃] ou  TETON [tətɔ̃]
n. m. et adj.

Rem.

Variante graphique tôton.

  

n. m. Très fam.(Souvent comme terme d’insulte, de mépris). Individu imbécile, idiot, insignifiant, peu ou pas dégourdi.

Espèce de gros toton! (En fonction attribut). Être, avoir l’air toton.

 innocent, innocentetaon.

[...] j’voudrais juste te poser une p’tite question à propos d’un des gars qui était assis avec toué, là-bas. L’gros, là! Pas l’gros qui a l’air tèton [sic], l’aut’, là! Y est dans police, c’gars-là? 1974, R. Plante, La débarque, p. 24.

La foule de Québec a la mauvaise réputation d’être horriblement critique, de laisser tomber ses joueurs, de les huer, même, dès qu’ils perdent. « Des totons! » dit un copain à moi qui a un copain qui joue pour les Nordiques. 1980, L’Actualité, mars, p. 28.

Il en va ainsi aussi des fins d’années qui s’effilochent en solennelles simagrées avant que résonne le taratata du nouvel an. On dirait que les hommes jouent à la fin du monde. Ils comptent les dernières secondes comme s’il devait arriver quelque chose d’extraordinaire et de définitif... Mais comme avec mon oncle et avec les hommes en général, il n’arrive rien ou presque, que le nasillement des mirlitons, un bouchon de champagne qui saute et deux douzaines de tôtons dans le salon qui font « Yeah! »... 1988, P. Foglia, dans La Presse, Montréal, 31 décembre, p. A5.

adj. (En parlant de qqch.). Bête, stupide.

C’est assez toton, cette histoire-là! Un geste toton.

Histoire

Depuis 1974. Relevé dans un parler du Centre de la France (toton « personne sans volonté, facile à mener; sot, benêt », v. FEW tōtus 132, 127b). On a rattaché cet emploi à toton « petite toupie qu’on fait tourner avec le pouce et l’index », attesté en français depuis le XVIIe s. (d’abord écrit totum, ibid.) et lui-même emprunt du latin totum, neutre substantivé de l’adjectif totus « tout entier » (v. BW5 et RobHist). D’une part, il n’est pas exclu que le mot puisse remonter plutôt à un radical d’origine expressive : cp. toto et tata; cp. en outre tondo « imbécile, nigaud » en provençal, tountoú « niais, badaud » en béarnais ainsi que [tuntɔnɑ] « femme stupide » en savoyard (v. FEW tunt- 132, 418a). D’autre part, on ne peut écarter la possibilité d’une influence du mot téton.

Version du DHFQ 1998
Trésor de la langue française au Québec. (1998). Toton ou teton. Dictionnaire historique du français québécois (2e éd. rev. et augm.; R. Vézina et C. Poirier, dir.). Université Laval. Consulté le 17 avril 2024.
https://www.dhfq.org/article/toton-ou-teton