TOAST [tost]
n. f.
Variantes graphiques : tôsse, tausse.
(Emplois critiqués).
Syn. cour. de rôtie.
2022, TLFQ, Toasts [photo].Faire, se faire des toasts. Faire brûler ses toasts. Faire des toasts sur le poêle. Beurrer ses toasts. Des œufs, des toasts et du café.
Rem.Certains recommandent de dire plutôt rôtie, qui est le terme auquel on recourt dans la langue soignée; d’autres considèrent le mot comme recevable, mais avec le genre masculin comme en France (voir Histoire).
– Jolicœur : Est-ce que je pourrais avoir une autre toast? – Mme Jolicœur : Attends une minute : je peux pas aller plus vite que le toaster. 1946, L. Pelland, La famille Jolicœur, 14 janvier, p. 5 (radio).
Tout à coup, Alexandre repoussa ses toasts. Il ne pouvait tout de même pas manger au moment où Gandhi venait de mourir. 1954, G. Roy, Alexandre Chenevert, p. 279.
Il y avait sur la table des cretons, du miel, du fromage, des pots de marmelade et de confiture, et une pile de toasts. 1974, J. Poulin, Faites de beaux rêves, p. 40.
Albertine couvrit sa toast d’une généreuse couche de beurre, l’œil brillant de convoitise, puis elle mastiqua lentement, sérieusement, humectant chaque bouchée d’une petite gorgée de ce thé qu’elle buvait tellement bouillant qu’on s’attendait toujours à la voir hurler de douleur chaque fois qu’elle portait sa tasse à ses lèvres. 1980, M. Tremblay, Thérèse et Pierrette à l’école des Saints-Anges, p. 137.
Le café d’Élisabeth stoppe soudain, en plein milieu de sa trajectoire. Elle fronce les sourcils. [...] Élisabeth repousse son assiette avec sa toast à moitié grugée. 1992, M. Laberge, Quelques adieux, p. 113.
VieuxToastier ou tossier n. m. Syn. de toaster2.
Toast dorée : tranche de pain trempée dans un mélange d’œufs et de lait, que l’on fait rôtir dans une poêle.
2022, TLFQ, Toasts dorées ou pains dorés [photo].SYN. pain doré.
amariné, amarinée (sens 2).
Je suis comme un enfant [...]... Dans la cuisine, sur la table, les toasts dorées que je mange gloutonnement... Et cette main sur mon épaule et maman me disant des mots gentils que je n’ai pas besoin de retenir car elle les répète tous les soirs. 1973, V.-L. Beaulieu, Oh Miami, Miami, Miami, p. 64-65.
Toast melba (ou Melba) : sorte de biscotte très mince.
2023, TLFQ, Toasts melba [photo].Des toasts melba.
Pour le dîner du roastbeef, [...] ou du veau ou du poulet, des légumes à l’eau : choux, carottes, navets, deux toasts Melba, et pour dessert, deux biscuits secs, de la salade de fruit, du jello ou de la cossetarde au lait écrémé complètent ce repas principal. 1970, Le Nouvelliste, Trois-Rivières, 17 février, p. 9.
Fig., fam.
Passer les toasts à qqn, passer qqn aux toasts : dire son fait à qqn, le réprimander sévèrement.
Se faire passer les toasts.
beigne (sens II).
Vas-y, Goglu, passe-leur les toasts. Ton journal est mieux gobé par le peuple que toutes leurs feuilles de choux. 1929, Le Goglu, Montréal, 11 octobre, p. 2.
Ça y prend ben du temps à ton électricien à le réparer [le poste de radio]? [...] Ben, tâche de y dire de se mouver, parce que moi, je vas y passer les toasts, à ton électricien. 1963, J. Daigle, Margot, 12 décembre, p. 1 (radio).
Y aller aux toasts ou, plus rarement, aller aux toasts : faire, accomplir qqch. avec empressement, avec exagération. (En tournure impers., pour souligner que qqch. est mené rondement). Ça y va aux toasts!
– Messager : Télégramme pour Fridolin... – Fridolin : Merci. (Ouvre le télégramme.) « Duplessis fini déjeuner à 11 hrs. Mis six morceaux de sucre dans café »... Hon souffrance! Voyez-vous ça hein? – Caro : Il ne les ménage pas? – Fridolin : Oui... il va aux toasts... On dirait qu’il se croit obligé de tout manger ce qu’il y a de bon dans la Province. 1938, Gr. Gélinas, Le carrousel de la gaieté, 4 mars, p. 10 (radio).
Il [le meneur de jeu] vous fait passer le roi, la reine, le valet dans une machine qui ressemble à une guillotine, et il en sort une carte gagnante. C’est Rod Tremblay qui assure la partie musicale. Ça y va, aux toasts! 1962, La Presse, Montréal, 8 août, p. 38.
Je t’ai vu poser ton « pitch » de goudron sur la couverture. Tu y allais aux toasts. 1974, Cl. Jasmin, La Petite Patrie, 10 novembre, p. 4 (télév.).
Histoire
I1Depuis 1833 (BAnQQ, gr. R.-G. Belleau, 13 mai : Une fourchette à toast). De l’anglais (v. OED et Webster 1986). Toast a pénétré également en français de France (attesté depuis la fin du XVIIIe s.), mais avec le genre masculin (v. RobHist), ce qui indique que le mot a été emprunté de façon indépendante des deux côtés de l’Atlantique. Toastier, depuis 1839 (AnQM, gr. C. Germain, 23 novembre : deux grils, un taustier [sic]). 2Depuis 1930 (GPFC, s.v. pain). Sans doute formé sur le modèle de pain doré, bien attesté dans le même sens en français moderne (v. TLF, Robert 1985 et GLLF, s.v. pain). 3Depuis 1970. De l’anglais melba (ou Melba) toast (v. OED-Suppl 1976 et Webster 1986).
II1Depuis 1929. Pourrait avoir été formé sur le modèle de passer les beignes à qqn (v. beigne, sens II). 2Depuis 1938.