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TIRE [tiʀ]
n. f.

  

VieilliAmas de billes de bois non mesurées, tirées d’un chantier et empilées le long d’un chemin en forêt, notamment en vue de la drave.

 Par méton.VieilliCorde de bois.

Rem.1. Relevé de façon sporadique dans les domaines québécois et acadien, surtout dans la moitié est du Québec depuis le lac Saint‑Pierre, sur la Côte‑Nord, dans Charlevoix, au SaguenayLac-Saint-Jean, en Gaspésie et au Nouveau-Brunswick (voir PPQ 1313; Lavoie 518 et 552, qui précise que ces billes sont destinées à la drave et à la fabrication du papier). 2. Enregistré auparavant, en 1953, sur la Côte‑Nord et au Nouveau-Brunswick par la Société du parler français au Canada avec le sens de « billots tirés d’un chantier et cordés le long d’un chemin en forêt » (voir « Nouveau glossaire », dans La Revue de l’Université Laval, vol. 7, no 10, p. 925). 3. En parlant d’un amas de bois non mesuré, tire est beaucoup moins utilisé que cordée. En parlant d’une pile de bois mesuré, le mot usuel est corde (voir PPQ 1313).

Une tire de dix cordes. Tire de bois. Tire de bois de corde. Grande tire de pulpe.

3 hommes demandés par Austin and Nicholson pour faire des billots et « tires »; salaire $75 par mois en montant. 1920, La Presse, Montréal, 23 août, p. 12.

Je vais citer des cas de chantiers de deux compagnies, que je connais plus particulièrement pour avoir travaillé pour leurs entrepreneurs, tout en étudiant les tactiques de chacun. Quels salaires reçoit-on? Laissez-moi vous dire, d’abord, qu’on nous fait bûcher les restants des autres années – la « glaine », comme on dit. Ce sont des lieux où les bûcherons n’ont pas voulu bûcher, alors qu’on payait jusqu’à $6.00 la corde. Aujourd’hui, profitant de la rareté de travail, et sans prendre en considération le coût exorbitant de la vie, on nous traduit dans ces lieux, pour nous faire bûcher au prix ridicule de $3.00 la corde, en obligeant à des chemins bien faits, du bois bien cordé, nœuds rasés dans la chair. S’il y a quelques blocs de coll [= cull « bois de qualité médiocre »], pour employer l’expression populaire, on nous refuse nos tires. 1950, Vers demain, Beauceville‑Est, 1er juillet, p. 7 (commentaire d’un bûcheron de la Gaspésie).

Les gars arrivent, eux autres, puis ils dumpent [le bois] sur le bord. Puis, ils se font une pile dune quinzaine de pieds de haut, la première, tu sais, cordée égale, puis les autres piles, bien, ça suit une à côté de l’autre. Tu fais huit, dix tires de large, tu sais, des tires qu’on appelle, nous autres. Ça a douze, quinze pieds de haut. 1971, Gaspé, AFEUL, F. Joncas 15 (âge de linformateur : n. d.).

Une corde de bois de chauffage, là, c’est une tire de quatre pieds de haut, huit pieds de long. Ça, c’est juste du bois de quinze pouces de long, tu sais, pour chauffer les poêles. 1973, M. Juneau et Cl. Poirier, Le livre de comptes d’un meunier québécois, p. 117, note 44 (commentaire d’un sexagénaire de Rimouski).

Histoire

Depuis 1920. De l’anglais tier dont le sens général est « a row, rank, or layer of articles; esp. : one of two or more rows arranged one above another » (v. Webster 1993, qui donne parmi ses exemples built up neat tiers of firewood. V. aussi DNE, s.v. tier, qui cite un glossaire de 1965 : « A pile of sawlogs near water. The logs are piled parallel to the water, with each tier of logs resting on two or more slender poles laid across the preceding tier. » Le commentaire qui suit la définition suggère que le mot est employé dans le contexte de la drave.

Nouvelle entrée de la deuxième édition

Dernière révision : octobre 2021
Trésor de la langue française au Québec. (2021). Tire2. Dictionnaire historique du français québécois (2e éd. rev. et augm.; R. Vézina et C. Poirier, dir.). Université Laval. Consulté le 30 août 2024.
https://www.dhfq.org/article/tire-0