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TARTE [taʀt]
n. f.

  

Pâtisserie faite d’un fond de pâte brisée garni d’une préparation sucrée, souvent à base de fruits, que l’on peut recouvrir d’une abaisse.

2022, TLFQ, Tarte aux fraises [photo].

Une pointe, un morceau de tarte. Une assiette à tarte. Tarte aux pommes, aux fraises, aux framboises, aux bleuets, à la rhubarbe. Tarte aux raisins.

Tarte à la farlouche, à la colle, garnie d’un mélange de mélasse, de farine et de raisins secs.

Tarte au citron, au chocolat. Tarte au sirop d’érable, au sucre d’érable.

Tarte au sucre, à base de cassonade et de crème ou de lait. Tarte au suif, à base de suif de bœuf, de raisins et de cassonade ou de sucre d’érable.

Rem.En France, désigne une pâtisserie semblable, mais qui n’est pas recouverte d’une abaisse.

Pendant que l’on fait main basse sur les rôtis et les sauces, sur les pâtés cuits dans les plats de fer et les tartes constellées de fleurs en pâte, Picounoc entre. – Bonne [sic] appétit! nasille-t-il... Gardez-moi une pointe de tarte toujours! 1877, P. LeMay, Le pèlerin de Sainte Anne, t. 2, p. 319.

Toujours accompagnés d’un constable à peu près abruti, nous faisons une tournée de caserne [...]. De là, on passe aux cuisines où l’on nous donne notre ration du soir. La ration consiste en deux tranches de pain blanc, un carré de beurre, une écuelle de thé qui ferait vomir un Chinois, une pointe de tarte à la colle et des morceaux de bœuf qui semblent avoir été découpés dans les bottes d’un officier supérieur. 1935, reportage dans J.-L. Gagnon, Les apostasies, t. 1, 1985, p. 262.

– Quel genre de nourriture vous faisiez dans les chantiers? – Ah dans ce temps-là, c’était des fèves au lard, et puis du gros lard salé, pis on avait des patates et puis, des pâtisseries, on avait le sucre blanc, la cassonade, et puis on faisait des tartes au sucre et puis… quand je dis des tartes au sucre, c’était aux raisins, ça. Et puis, les tartes au sucre, c’était ce qui marchait le plus, ça. 1975, Québec, AFEUL, J. Dufresne 4394 (âge de l’informateur : n. d.).

Quand je t’ai dit combien coûteraient les chaudrons tu as hurlé comme si je voulais te dévaliser. J’ai dû me rabattre sur la tarte au sucre et le pouding au pain pour ne pas perdre la clientèle des routiers. 1977, M. Ferron, Le chemin des dames, p. 150.

Proches des cousins français avec lesquels nous partageons le vin, divers ingrédients culinaires et les techniques de cuisson, nous avons tout de même intégré beaucoup de spécialités anglaises à notre menu depuis la Conquête : les ketchups et diverses marinades, les gâteaux aux fruits, les tartes (pies) à doubles croûtes, le pudding au suif ou au riz [...]. 1989, Le Devoir, Montréal, 30 décembre, p. B7.

Marie-Laure voltigeait entre les groupes, prêtant la main à tout. Son bureau servit de plan de travail pour la pâte. On venait lui présenter chaque tarte recouverte de son abaisse : elle inventait une décoration originale à chacune, piquant, modelant, marquant d’une fourchette ou d’un couteau. 1993, V. Nadeau, Nous irons tous à Métis-sur-Mer, p. 115.

Histoire

Depuis 1612 (Lescarbot : gateau ou tarte à faire; v. Histoire de la Nouvelle France, éd. de 1866, p. 543-544); depuis 1877 en parlant d’une tarte recouverte de pâte. Par extension du sens de « pâtisserie formée d’un fond de pâte sur lequel on a mis de la crème, des fruits », attesté depuis le XIIIe s. en français (v. FEW tŏrta 132, 112a). Résulte peut-être d’une influence anglo-saxonne dans la manière de faire les tartes, en les recouvrant d’une abaisse (v. Random 1983 et OED, s.v. pie). Cp. néanmoins, en Wallonie, ronde tåte ou tåte ås pomes désignant une tarte aux fruits, ronde et couverte (v. HaustFrLiég, s.v. tarte) et, dans les parlers du Nord de la France, tarte « tarte recouverte » et tarte érkouverte « tarte aux pommes recouverte de pâte » (v. DebrOAm). Tarte au sucre est attesté en Belgique et dans les parlers du Nord de la France (TLF : « tarte dont la garniture est faite essentiellement de sucre »), mais ce nom y désigne une sorte de gâteau plutôt qu’une véritable tarte.

Version du DHFQ 1998
Trésor de la langue française au Québec. (1998). Tarte. Dictionnaire historique du français québécois (2e éd. rev. et augm.; R. Vézina et C. Poirier, dir.). Université Laval. Consulté le 28 mars 2024.
https://www.dhfq.org/article/tarte