TAON [tɔ̃]
n. m.
1. En France, on dit [tɑ̃], prononciation inusitée au Québec (voir Histoire). 2. Variante graphique : (par confusion) thon.
Nom donné au bourdon, insecte voisin de l’abeille (fam. des apidés), au corps lourd et velu, noir et à larges rayures jaunes.
2022, TLFQ, Taon [photo]. 2013, R. Hodnett, Taons [photo], CC BY-SA 4.0, Wikimedia Commons. https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Common_Eastern_Bumble_Bees_(Bombus_impatiens)_on_a_Common_Sunflower_(Helianthus_annuus)_-_Gatineau,_Quebec_2013-09-20.jpgUn gros taon. Un nid de taons.
Rem.1. Est attesté un peu partout au Québec, même s’il paraît avoir d’abord été d’un emploi régional (voir l’exemple de 1869, ci‑dessous). 2. Comme en France, le mot s’emploie aussi en parlant d’un diptère piqueur mieux connu sous le nom de taon à cheval (voir sens 2, ci‑dessous).
Ainsi dans le district des Trois-Rivières les bourdons (bombus) sont des bourdons et les taons (tabanus) des taons; on sait parfaitement distinguer les uns des autres; on sait que le bourdon a quatre ailes et qu’il ne pique pas : tandis que dans le district de Québec, on ne sait pas distinguer ces deux genres; qu’il n’y ait que deux ailes ou qu’il y en ait quatre, ce sont toujours des taons. [...] Ainsi, si vous allez dire aux Trois-Rivières que vous avez trouvé dans la terre un nid de taons, et qu’il y avait beaucoup de miel; on vous rira au nez, parce qu’on sait bien là que les taons ne font pas de nids et qu’ils ne produisent jamais de miel. 1869, L. Provancher, Des noms en histoire naturelle, Le Naturaliste canadien, vol. 1, no 4, p. 90.
Comme on était à causer miel et fleurs, un insecte bien canadien, et qui lui aussi voulait revendiquer une part de la fête, un « taon », vint, sans plus de cérémonie, faire mine de s’asseoir à la table d’honneur, ce que voyant, M. l’inspecteur Goulet donna à l’intrus une leçon « qui ne lui fut pas le moins du monde utile », puisque quelques minutes après, le laborieux insecte était au beau milieu de la gerbe de fleurs placée au centre de la table, butinant le suc qui donnerait ensuite un miel délicieux. 1936, F. Bélanger, Mémoires d’un cultivateur, p. 181.
Et Jean, ce matin‑là, croyait posséder toute la chance de la terre. Il montait la Pente Douce, allègre, les mains aux poches, en sifflant au nez des taons qui venaient bourdonner autour de sa tête. 1944, R. Lemelin, Au pied de la Pente Douce, p. 77.
[…] on a déjà aménagé 19 bleuetières qui présentent chaque année une récolte intéressante. Des spécialistes regrettent cependant certaines erreurs comme le rasage de la forêt autour de ces bleuetières, ce qui compromet gravement la pollinisation, c’est-à-dire le transport par les insectes, notamment le vulgaire bourdon (thon) du pollen des fleurs mâles aux fleurs femelles, élément absolument essentiel à la culture du fruit sauvage. 1972, Le Soleil du Saguenay–Lac-Saint-Jean, Chicoutimi, 23 septembre, p. 4.
Dès le mois de mai on peut y admirer [à Pointe-Calumet] des grands sapins à l’est du jardin et des touffes de cèdre taillées en capuchon et une haie mitoyenne de cèdres verdoyants en toute saison, de beaux érables, de grands peupliers et un saule plus que centenaire en lesquels sont accrochés des nichoirs d’oiseaux gazouillants. Que dire des arbres fruitiers d’un petit verger fleurissant, des lilas parfumant l’air, où bourdonnent les taons et butinent des abeilles, les muguets sans oublier les bons pissenlits tenaces. 1989, La Presse, Montréal, 21 août, p. A3.
Les joues en feu on court [/] Entre les traques [/] Dans les flaques d’huile [/] Ça sent le sable gras la moque à plein nez [/] C’est le nord de l’été [/] Les taons zigzaguent dans le yergeau [= la vesce jargeau] [/] On les capture dans des pots [.] 1990, L. Desjardins, La 2e avenue, p. 16.
Les Québécois sont invités à choisir l’insecte qui représentera le mieux le Québec. Voici les candidats : l’amiral (papillon noir), le bourdon fébrile (taon), la coccinelle maculée, la cicindèle à six points et la demoiselle bistrée (libellule dansante). La Commission des champs de bataille s’est associée à cette campagne lancée par l’Insectarium de Montréal. 1998, Le Soleil, Québec, 7 octobre, p. C2.
Eh bien de mon balcon, à portée de main, se dresse un magnifique pommier géant qui, à cette époque de l’année, resplendit de ses mille fleurs blanches. Les taons viennent y butiner, passant tantôt à l’arbre voisin – un pommier lui aussi –, tantôt à la vigne qui grimpe au mur derrière moi. 2012, Décormag, juillet-août, p. 10.
« […] Tout ce qui est jaune et noir, abeilles, guêpes, thons, pique et si vous êtes allergique à un, vous êtes allergiques [sic] à tous. Par contre, il n’y a aucun moyen de savoir si on est allergiques, à moins de se faire piquer. Donc c’est toujours action-réaction » […]. 2014, La Tribune, Sherbrooke, 22 juillet, p. 3.
Les producteurs utilisent des taons pour la pollinisation. « Des abeilles ça commence à butiner à 15 degrés, à 30 degrés ça ne vole plus et quand il pleut elles arrêtent pour faire sécher leurs ailes. Les taons sont plus vaillants » […]. 2017, Le Quotidien, Saguenay, 24 juillet, p. 10.
Il [le jardinier] a depuis ajouté beaucoup de fleurs à son aménagement. Et les pollinisateurs ont accouru; quatre taons butinent d’ailleurs à côté de lui, pendant qu’il parle des défis d’entretenir un tel potager et de la satisfaction que cela lui procure. 2019, La Voix de l’Est, Granby, 28 octobre, p. 24.
Vieilli Jeu traditionnel à deux joueurs dans lequel le meneur, tout en imitant de la main le vol du bourdon, essaie de saisir un bâtonnet placé en équilibre sur les mains jointes de son partenaire et de les lui frapper avant que celui‑ci n’ait eu le temps de les disjoindre.
Jouer au taon. (GPFC, PPQ 2052, Lavoie 3025).
Région. Taon à cheval (ou rare à chevaux) : syn. de mouche à cheval.
mouche (sens I.B.1).
Rem.1. Comme en France, on emploie aussi simplement taon, nom qui s’utilise en outre en parlant du bourdon (sens 1, ci‑dessus). 2. La forme taon du cheval est attestée en français comme nom de l’œstre du cheval (Gasterophilus intestinalis) (voir p. ex. : Encyclopédie catholique, 1848, t. 17, p. 757 : « L’espèce que l’on nomme Taon du cheval, est une espèce d’Œstre. »; voir aussi Gazette des campagnes, Kamouraska, 15 août 1865, p. 158).
Le rapporteur. – Quels obstacles auront les troupes à rencontrer. M. A. – Elles devront partir, vous le savez, avant les pluies du printemps, les savanes seront pleines d’eau, et les cheveaux [sic] seront tourmentés par les terribles taons à cheval, tandis que les hommes auront à se défendre contre les moustiques. 1870, Le Canadien, Québec, 20 avril, p. [2].
L’insecte que l’on nomme correctement bourdon (Bombus) dans la région de Montréal, les Québecquois l’appellent taon. Et cela ne les empêche pas du tout, les Québecquois, [...] d’appliquer le nom de taon à cheval à un insecte (Tabanus) qui diffère du bourdon [...]. 1912, V.‑A. Huard, La terminologie franco-canadienne dans les sciences naturelles, Le Naturaliste canadien, vol. 39, no 3, p. 44.
« Et il faut que je vous parle des mouches aussi. Edmond était au monde dans ce temps‑là, et si j’ai un conseil à vous donner, si jamais vous allez défricher des terres avec des jeunes enfants, amenez toujours une vache blanche et non pas une vache noire, car cette dernière attire les mouches beaucoup plus. Et, je ne vous mens pas, là, mais les taons à cheval étaient aussi gros et aussi longs que ça (montrant son pouce trapu jusqu’à la première phalange) […] ». 1934, Saint-Félicien, E. Tremblay, Le Devoir, Montréal, 6 juin 1938, p. 2.
Rien de plus agaçant qu’un maringouin, une guêpe ou un taon à cheval quand on fait un pique-nique. Le bon veux tue‑mouche est rarement efficace, même quand la bestiole se pose quelque part. 1981, La Presse, Montréal, 24 août, p. A12.
[…] alors que partout ailleurs cet été, on se plaignait de la prolifération des moustiques et ce même en ville, au terrain de camping du lac Ha! Ha!, on peut les compter tant ils sont rares. Il n’y a même pas de maudits taons à cheval si détestables lorsque l’on se baigne ou que l’on s’étend sur le bord de l’eau. 1983, Le Quotidien, Chicoutimi, 29 juillet, p. 26.
On revoit cette journée de juin, à la brunante, sur un lac d’huile. Les maringouins étaient partis manger ailleurs, les thons à cheval avaient regagné leur nid et le silence régnait dans la baie. Bien assis sur le banc de la chaloupe, on ramenait doucement la ligne pour effectuer un dernier lancer, avant que la noirceur s’installe. 2002, R. Blackburn, Progrès-dimanche, Chicoutimi, 14 avril, p. A60.
Les taons [:] mouche à chevreuil, taon à cheval et autres [sous-titre] 40 espèces. Pondent leurs œufs et se nourrissent dans la matière organique en décomposition, en milieu humide. Seule la femelle pique mais elle peut le faire à plusieurs reprises. 2011, La Presse, Montréal, 18 juin, p. A25.
« J’arrive dans le stationnement et je vois un nuage de mouches et je croyais que c’était des taons à cheval, mais je les trouvais folles, les mouches à cheval. Je débarre ma voiture, je rentre et je m’assois. Je fais ‘hein’, ce n’est pas des taons, ce sont des abeilles » […]. 2020, Le Quotidien (site Web), Saguenay, actualités, 24 juin.
Rare ou région. Taon à chevreuil : syn. de mouche à chevreuil.
[…] les moustiques de toutes espèces sont légion. Ce sont d’abord les mouches noires (Simulium), les taons à chevreuils, à orignaux (Chrysops), et beaucoup d’autres. Tous ces diptères sont munis du plus merveilleux des proboscis, fonctionnant avec un art admirable. Vous penchez-vous pour admirer une fleur, voici qu’un nuage de bestioles s’élève du tapis de mousse et vient vous faire cortège. 1935, Le Devoir, Montréal, 22 juin, p. [12].
Lorsque nul client n’était en vue, je sortais m’étirer à la chaleur avec eux, discuter en chassant les mouches et les terribles taons à chevreuil. 1992, L. Hamelin, Cowboy, p. 295.
Un chasse-moustiques efficace éloignera la grande majorité des insectes volants sauf les satanées mouches à chevreuil, également appelées taons à chevreuil. 2021, Le Journal de Montréal (site Web), plein air, chasse et pêche, 20 février.
Rare ou région. Taon à orignal : syn. de mouche à orignal.
Rem.Au pluriel, on trouve parfois taons à orignaux.
C’est le premier été que j’en vois tant et que je me fait [sic] tant dévorer. Ce ne sont pas seulement les mouches noires mais de gros taons à orignaux, des brulôts [sic] […] et des maringouins. Ça me donne envie de juronner… 1950, Laval Forestier, 1952, vol. 11, p. 23.
L’Abitibi n’a pas de grandes dénivellations, mais il y a pire que les éprouvantes montées du Tour de France. Il y a les brûlots, les mouches noires, les maringouins et un animal surnommé ici ‘taon à orignal’. [...] Mais il n’y en a presque pas, ces jours‑ci, ce qui est dommage. Rien de tel qu’un dard dans le derrière [d’un coureur cycliste] pour produire un chrono record. 1993, D. Arcand, La Presse, Montréal, 23 juillet, sports, p. 12.
Mon grand-père pilotait son pick‑up de poteau en poteau, et moi sur la plateforme je m’ensevelissais sous les fleurs avec son chien Gustave. […] Gustave se désaltérait à grands coups de langue et happait au vol les taons à orignal et les demoiselles aux ailes en cellophane. 2006, S. Trudel, L’oiseau-tonnerre, La mer de la Tranquillité, p. 38.
(Variante). (Hapax). Taon d’orignal.
Comme le cheval enfonce jusqu’au ventre, je dois en descendre pour battre la route en avant sac au dos. Aussitôt s’élève toute une légion d’insectes, moustiques, maringouins, brûlots, mouches à chevreuil, taons à cheval, taons d’orignal, guêpes, frappe d’abord et autres vipères de la même espèce, enfin toutes les variétés d’insectes à trompe et à lancette de la création. 1937, S. Dubois, Sur le front des missions blanches, N. Lafleur, La vie quotidienne des premiers colons en Abitibi-Témiscamingue, 1976, p. 182.
Péjor., très fam. Personne dont on a une piètre opinion, individu minable.
(Comme appellation condescendante, tranchante pour interpeller qqn).
Calme‑toi, le taon! Hé, le taon, viens ici! Minute, le taon!
cave2; épais, épaisse (sens I.4); innocent, innocente.
– Non! c’est pas possible! fis‑je, exaspéré… voilà qu’on me fiche en « tôle »! Ça ne se passera pas comme ça! Je réveille mes compagnons de geôle, et les mets de fort méchante humeur. – Enerve-toé pas, l’taon! fit l’un d’eux… t’es pogné, tu sortiras pas d’sitôt! 1948, S. Deyglun, En prison, Photo-journal, 8 avril, p. 10.
Ovide : Rien t’empêche de prendre le train, pour aller la manger sans oignons, ta soupe, chevalier de la rondelle. Guillaume : Oh! ben toi, Ovide Plouffe, laisse-moi tranquille, le taon... Ovide (très sec) : Fais bien attention que le taon te pique, mon jeune fend le vent! 1962, R. Lemelin, La famille Plouffe, 16 janvier, p. 4 (radio).
Homard, qui le regarde avec mépris : Y a quelqu’un qui t’a demandé l’heure, le thon? Reste dans ton coin, dis pas un mot. Fais-toi le plus rare possible. 1971, M. Dubé, Le naufragé, p. 33.
Peut-être que je devrais aller faire la rue. Le racolage, c’est la nouvelle mode. Oui, mais si je frappe un taon, je pourrai me dire ensuite comme Jalopin : « Vive le gonocoque, un microbe sans rancune! » 1973, J.‑J. Richard, Centre‑ville, p. 39.
On va faire un marché, l’thon. Tu vas nous dire qui c’est qui t’a mis au courant que l’député Poirier s’en v’nait à l’hôtel, pis on appellera pas la police. 1975, A. Major, Une soirée en octobre, p. 61.
– Bon, c’est le fun de se geler, mais j’ai pas fini mes livraisons. J’ai encore l’ouest à arpenter. – Arrête, tu vas me faire brailler! – Ta gueule, le taon! 1990, Cl. Daignault, La ruelle effrayante, p. 61.
– Y a faite le tour du monde, lui, coudonc, pis sans grouiller de sa chaise! – Y fait son Jos Connaissant, un point c’est toute! – Ton catéchisse, tu le connais‑tu aussi ben que ta géographie, le taon? [/] J’étais consterné, abattu, épouvanté par leur courte vue, leur innocence effrayante, leur amnésie. Je désertais le salon de barbier, à demi tondu, une grande couette dans la face et qui me fouettait les joues, le cœur ratatiné au creux de ma poitrine, comme une vieille pomme au fond du baril. 1998, R. Lalonde, Le vaste monde aperçu chez le barbier, Le Devoir, Montréal, 7 novembre, p. D4.
Qui est-ce que je vois? Pas elle ici, maudit! Pas Valérie. Qu’est-ce qu’elle fait ici? Non, je dois rêver, c’est pas ma nièce, c’est une fille qui lui ressemble. Non, c’est elle! Elle a pas encore dix-huit ans! Valérie, commence pas ça! Non! Pousse-toi le taon. Reprends ton argent, je m’en câlisse de l’argent. – Fais pas ça, Valérie, c’est pas une vie, servir d’objet aux hommes. Valérie, je vais le dire à ta mère! – Ma tante, t’as pas de conseils à me donner, O.K.? 2007, J. Bertrand, Le bien des miens, p. 253.
Ce soir‑là, mon grand-père a des yeux de braise. Il me pointe le visage de son index […] : « Toé l’taon, serais‑tu capable de me trouver une casquette d’amiral au lieu de ma capitaine? Je suis même allé à Québec, y m’ont dit que ça existait pas. Y’ont juste des capitaines. Mais à Montréal, y doivent avoir ça, non? » Mon grand-père ne m’a jamais rien demandé. […] Cette casquette d’amiral, c’est du sérieux. 2016, Y. Fortier, Grand-père et capitaine, Ici Radio-Canada (site Web), Montréal, arts, 14 septembre.
Histoire
En français de France, la façon de prononcer le mot taon a connu un certain flottement jusqu’au XIXe s., des dictionnaires l’enregistrant avec la prononciation [tɑ̃] (v. Thierry 1564, Nicot 1606, Fur 1690), d’autres avec [tɔ̃] (v. Richelet 1680, Académie 1694‑1835, Poitevin 1856). Ce n’est que vers la seconde moitié du XIXe s. que les lexicographes ont fixé l’usage en faveur de [tɑ̃], prononciation que même l’Académie française – qui avait pourtant toujours recommandé [tɔ̃] – a adoptée (v. Besch 1847‑1892, Académie 1878, Larousse 1897, DG; v. aussi FEW tăbănus 131, 6, note 14, et CatOrth; v. enfin RoussCan 217). Les enquêtes linguistiques menées en France au début du XXe s. montrent que la prononciation [tɔ̃] était encore fort répandue dans les parlers de la France du Nord, notamment dans ceux du Centre, de l’Ouest et du Nord-Ouest, où elle est demeurée vivante jusqu’à récemment (v. ALF 1281, ALCE 584, ALIFO 478, ALO 439 et ALN 653). De toute évidence, elle y était déjà usitée à l’époque coloniale, puisque même des Français lettrés de passage en Nouvelle-France y recouraient, comme en fait foi la graphie ton, qu’on relève dans les écrits de l’intendant A.‑D. Raudot et de l’historien Fr.‑X. de Charlevoix, par exemple. Devant de tels faits, on ne s’étonne pas qu’elle se soit généralisée parmi les Canadiens établis dans la vallée laurentienne et qu’elle soit encore usuelle de nos jours (v. Usito, s.v. taon).
1Depuis 1869. Héritage de France; dans cet emploi, le mot a été relevé dans les parlers du Nord, du Nord-Est et du Centre (v. FEW tăbănus 131, 4a, ALF‑Suppl 269, pt 313, et RollFaune 13, p. 55). 2Taon à cheval, depuis 1870; sans doute fait sur le modèle de mouche à cheval. Le recours à cette appellation a peut-être permis au départ de lever l’ambiguïté suscitée par l’emploi du terme simple taon, lequel peut être associé au Québec à la fois au taon proprement dit (fam. des tabanidés) et au bourdon (fam. des apidés). Taon à chevreuil, depuis 1935; sur le modèle de mouche à chevreuil. Taon à orignal, depuis 1935 (v. la citation sous taon à chevreuil); sur le modèle de mouche à orignal. 3Depuis 1948. Probablement à rattacher à des emplois figurés de taon attestés en France, tels que « personne qui en tourmente une autre par ses assauts répétés, ses harcèlements » et « ce qui pique, agace, énerve, contrarie » (v. TLF); cp. l’expression être comme un taon « être extrêmement agaçant (d’une personne importune et qui revient plusieurs fois de suite à la charge) », signalée de façon marginale en français moderne (v. FEW tăbănus 131, 4a).