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SYMPATHIE [sẽpati]
n. f.

  

(Au pluriel). (Emploi critiqué). Condoléances.

Offrir, exprimer, présenter ses sympathies, toutes ses sympathies, ses plus sincères sympathies à qqn. Recevoir les sympathies de qqn.

Carte de sympathies, dont on se sert pour offrir ses condoléances à qqn.

(En tournure elliptique). Mes, toutes mes sympathies.

Nos sincères sympathies, titre d’une comédie de Joseph Désilets, parue en 1932.

Rem.En France, le mot peut aussi s’employer pour exprimer la participation de quelqu’un à la douleur d’autrui à l’occasion d’un deuil, mais toujours au singulier et dans certaines formules figées (dire sa sympathie, exprimer des témoignages de sympathie à qqn).

Avant la suspension de la séance, M. Robertson rend hommage à la mémoire du regretté M. Gaspard Drolet, auditeur de la province. Il fait un bel éloge du défunt et propose la motion suivante [...] : [...] Que cette chambre offre ses sympathies à Mme Drolet et à sa famille et qu’une copie de cette résolution soit transmise à la famille. 1890, Le Canadien, Québec, 31 janvier, p. 2.

L’église était remplie de fidèles, et les sympathies montaient avec l’encens autour de la morte. 1933, Cl.-H. Grignon, Un homme et son péché, p. 149-150.

Méo reposait dans sa modeste tombe de bois [...]. La famille se tenait dans la cuisine, passive et prostrée. [...] Seul, Henri demeurait maître de lui-même. [...] Il accueillait les visiteurs et les présentait à la famille. Alors commençait, à chaque visite, la même litanie des condoléances et des lamentations. [...] Origène ne quittait pas sa berceuse. Il se levait quand on lui offrait les sympathies d’usage, puis il se rasseyait sans parler. 1951, G. Proulx, Chambre à louer, p. 176-178.

Par ext. Sentiments de compassion au malheur d’autrui.

Tout le monde d’ailleurs s’apitoyait sur madame Frenette; on venait d’apprendre que son enfant, le petit de dix ans, avait été renversé le matin même par une auto américaine; il s’en était tiré avec une jambe cassée, mais on avait dû le transporter à l’hôpital de Montréal. Et dans le village, cet accident prenait figure de catastrophe, les touchait tous [...]. Monsieur le député venait de présenter ses sympathies à la mère, devenue le centre de l’attention et qui ne s’en sentait pas peu flattée et adoucie. 1946, Ringuet, L’héritage et autres contes, p. 178-179.

Histoire

Depuis 1890. D’après l’anglais sympathy, généralement utilisé au pluriel dans ce sens (v. Random 1983, COD 1990). Carte de sympathies a été calqué sur sympathy card (v. OED-Suppl 1986).

Version du DHFQ 1998
Trésor de la langue française au Québec. (1998). Sympathie. Dictionnaire historique du français québécois (2e éd. rev. et augm.; R. Vézina et C. Poirier, dir.). Université Laval. Consulté le 9 décembre 2024.
https://www.dhfq.org/article/sympathie