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STEAK [stek]
n. m.

Rem.

Variante graphique : (au XIXe s.) stake.

I

(Emploi critiqué). Steak minute : steak mince dont la cuisson est rapide.

Rem.1. On a proposé de dire plutôt bifteck minute. 2. En France, on trouve entrecôte minute, qui fait référence non pas à l’épaisseur du steak, mais à la rapidité avec laquelle le client est servi.

Voici quelques-uns de nos spéciaux pour le jour d’ouverture […] Souper [/] Soupe au poulet ou Crème de tomates [/] Steak Minute Lyonnais ou Dinde rôtie avec sauce aux atocas et 2 plats de légumes [/] Dessert [/] Pain et beurre [/] Thé – Café – Lait […]. 1932, La Presse, Montréal, 19 novembre, p. 61 (annonce).

Le menu du jour est le suivant : Coquetel de fruits frais [/] Céleri et olives […] [/] Demi-poulet, Sause [sic] paprika [/] Steak minute niçoise […]. 1934, La Presse, Montréal, 5 mai, p. 44 (annonce).

Des soupières géantes lui envoyèrent des odeurs acides et grasses; à côté, mijotaient des ragoûts […]. Il y avait encore des légumes, d’autres viandes, des croquettes, des steaks minute; des plats d’une grande variété, assez bien apprêtés sans doute […] et mêlant si bien leur parfum que manger paraissait tout à coup d’un monstrueux ennui. 1954, G. Roy, Alexandre Chenevert, p. 56‑57.

Au cas où quelqu’un est écœuré de manger du steak haché, il s’achète du steak minute = $ 1.25 ou autre chose. 1968, Hauterive (Saguenay), dans R. Blondin, Chers nous autres, t. 2, 1978, p. 250 (lettre).

Steak « minute » à l’échalote. […] Chauffer l’huile et y cuire le steak 2 ou 3 minutes de chaque côté; saler et poivrer; retirer du poêlon et garder au chaud. 1976, M. Beaulieu, Je cuisine pour moi, p. 67.

En mettant le pied dans l’établissement, il exigeait de voir son repas servi : jus de tomate, filet de sole meunière, compote de pommes et café, alternant avec jus de tomate, steak minute, salade de fruits et café. 1981, Y. Beauchemin, Le matou, p. 59.

[…] comme c’est souvent le cas dans les soirées de ce genre, on se préoccupe beaucoup plus de l’animation et du concept que de la qualité des plats cuisinés. Ainsi, le bouillon de bœuf de Cléopâtre n’est rien de plus qu’un bouillon de bœuf où baignent des nouilles « alphabet », et le bœuf braisé à la romaine, un steak minute accompagné de carottes cuites et de patates en purée. 1994, M. Cassivi, La Presse, Montréal, 4 août, p. C2.

Pour être franc, un peu de peaufinage dans la politique familiale reste encore à faire. Quand on sert le steak-minute à des petits, par exemple, on devrait laisser tomber la sauce au poivre, beaucoup trop piquante pour les papilles encore fragiles des bambins. Dans leur cas, cette tendre viande sera fort appréciée toute nue. 2002, M.‑Cl. Lortie, La Presse, Montréal, 12 juillet, p. B7.

La veille, madame Nicole […] frappe à la porte du petit chalet qu’on avait loué pour nous offrir gentiment de la viande d’orignal pour le souper, en nous souhaitant la bienvenue. C’est son fils qui a tué cet automne et elle voulait nous faire plaisir. On a viré ça dans la poêle avec du beurre bruni qu’on a ensuite versé sur des patates rondes. Du steak minute d’orignal avec un bon vin corsé, ça goûtait le ciel. 2008, R. Blackburn, Le Progrès-dimanche, Chicoutimi, 17 février, p. 20.

II
1

Tranche de viande grillée, ou à griller, provenant d’un animal autre que le bœuf ou le cheval.

2009, F. Van Robin, Steak de chevreuil [photo], CC BY-SA 2.0, Wikimedia Commons. https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Venison_Steaks.jpg

Steak de chevreuil, d’orignal, d’ours. Steak de porc ou steak de lard. Steak de jambon.

Rem.En France, steak est synonyme de bifteck et désigne une tranche de viande de bœuf, parfois de cheval. Seul bifteck paraît y être attesté (et rarement) en parlant d’une tranche de viande provenant d’un autre animal. De nos jours, cependant, steak tend à y remplacer bifteck dans certains emplois (voir Robert (en ligne) 2023‑09).

Collation tous les jours à midi suivant la carte. Steaks et côtelettes de moutons à toute heure. 1851, La Minerve, Montréal, 5 juin, p. [4] (annonce).

« Moufle soup » et « steaks » de venaison, aujourd’hui. 1854, La Minerve, Montréal, 11 mai, p. [3] (annonce).

– Papa, hazarda [sic] Brin-de-Fil, le petit os de la patte gauche [de l’ours] guérit le mal de dent, – si je le prenais?... [/] – Prends-le, mon garçon, prends-le, riposta Michel Rocheteau, – tout ce que nous demandons pour nous c’est un « stake ». 1872, Ch. Ameau [pseud. de B. Sulte], Une chasse à l’ours, Album de La Minerve, vol. 1, nos 6‑7, p. 316.

Soudain il aperçut l’orignal de l’autre côté du lac. […] Jamais encore il n’avait vu une aussi belle bête. [/] – Quinze cents livres au moins. De la viande pour notre hiver. Et quelle chair succulente! Quels steaks! 1961, Cl.‑H. Grignon, Le père Bougonneux, Le Bulletin des agriculteurs, novembre, p. 74.

Quatre chevreuils ont passé par là, un mâle énorme, une femelle adulte, une autre femelle plus jeune, probablement vierge, et un faon de l’année. […] Ce sont de gentilles bêtes, douces, élégantes, qui me font détester le jour, déjà lointain, où j’en abattais à coups de feu, pour l’amour d’un steak vulgaire. 1965, J.‑Ch. Harvey, Des bois… des champs… des bêtes, p. 50.

J’ai nettement préféré me tourner vers la table d’hôte, qui offrait ce soir-là un bagel au saumon ou un steak de jambon assez sages. 1994, Cl. Dessureault, Voir, Québec, du 31 mars au 6 avril, p. 25.

Le steak de caribou du Nouveau-Québec était tout simplement superbe! C’était une belle pièce de viande sauvage (Eh! oui, depuis le 1er avril de cette année, il est désormais possible de se procurer du caribou chassé par les Inuit) tendre, juteuse et bien agrémentée d’une sauce au poivre noir classique. 1995, J.‑L. Doudeau, Le Droit, Ottawa-Hull, 16 juin, p. 33.

« Quand on leur parle de cerf, les gens pensent tout de suite au steak de chevreuil que leur beau-frère leur a donné, mais notre cerf ne goûte pas la même chose du tout. C’est comme comparer du lapin à du lièvre, ou du poulet à de la perdrix. […]. 2003, La Tribune, Sherbrooke, 10 octobre, p. S9.

Une fois le repas prêt, chacun se met autour du feu sur du sapin et mange le bon steak d’orignal avec de la bannique chaude. Tout en dégustant notre dîner, mon père raconte comment il a suivi l’orignal depuis l’aube lorsque le soleil est apparu à l’horizon. 2011, Vie saine, Wendake, automne, p. 2.

Spéciaux de « Ben » du lundi au jeudi midi […] Steak de porc 11,99 $ Servi avec salade de chou, frites ou purée […] Spécial de « Ben » vendredi midi […] No. 2 – Steak de poulet pané 6,99 $ Servi avec riz, pommes de terre frites ou pilées, sauce BBQ et salade de chou[.] 2020, L’Écho de Maskinongé, Trois-Rivières, 26 août, p. 3 (annonce).

Plais., région. (à l’est de Trois-Rivières). Steak de jobber (ou jobbeur), steak de chômeur, steak de garde-feu (et variantes) : saucisson de Bologne.

Rem.Peu attesté à l’écrit.

 baloné.

Bienvenue à la « cookerie » du chef Padoue où l’on sert des mets canadiens de 5 h. 30 du matin à 3 h. de la nuit […] Beans du chef. Patates fricassées avec steak de jobber. Cretons du petit canayen. 1973, Progrès-dimanche, Chicoutimi, 25 février, p. 63 (annonce).

Après ça, le steak de jobber est arrivé : le baloney maudit! C’est avec ça qu’on se brisait l’estomac. Ça se comprend : manger une pareille cochonnerie gelée, en plein mois de janvier, quinze, vingt en bas de zéro. Ça aurait pris un mixeur à ciment pour digérer ça… 1976, B. B. Leblanc, Moi, Ovide Leblanc, j’ai pour mon dire, p. 42.

Au magasin du village, où j’achetai du jambon, de la laitue, des tomates, des croustilles, du fromage et du pain, j’allais partir quand un client demanda du steak de « jobbeur », « épais de même à peu près ». Je fis mine de chercher autre chose, juste pour voir ce que pouvait être du « steak de jobbeur » […]. 1996, J. O’Neil, Stornoway : l’âge du bois, p. 236.

Il y a de ces mets traditionnels qu’on mangeait seulement chez nos parents et que tous se rappellent avec plaisir. Il en est ainsi des patates fricassées avec des oreilles de « Christ », des tranches de « baloney » qu’on appelait du « steak de jobber », et du jambon avec des patates bouillies. Peu de restaurants servent aujourd’hui un combiné de foie de porc avec du boudin accompagné d’une pelletée de ketchup vert fait maison. 1998, R. Blackburn, Progrès-dimanche, Chicoutimi, 8 novembre, p. A20.

2

(Emploi critiqué). Darne.

Steak de saumon, de morue, de flétan.

Soupe à l’eturgeon [sic] aujourd’hui. « Steaks » d’eturgeon [sic] et de Maskinongé, Harrengs [sic] frais. 1854, La Minerve, Montréal, 16 mai, p. [3] (annonce).

Steaks de morue fraîche, la livre… 15 ¢. […] Steaks de flétan et tranches du milieu, la livre… 30 ¢. 1923, Le Soleil, Québec, 4 janvier, p. 8 (annonce).

La plupart du temps, la chair blanche et ferme du flétan se vend sous forme de tranches prises sur le travers du poisson et appelées darnes ou, plus communément, « [s]teaks ». 1956, Le Lac-St-Jean, Alma, 9 août, p. 10.

Dans un chaudron de fer, de préférence à tout autre récipient déposer le 1/3 des grillades, 1 rang de rondelles d’oignon, de patates, sel, poivre et la moitié des steaks de morue. 1973, Madame Ch. Gagné, Recettes typiques de la Gaspésie et des îles de la Madeleine, p. 93.

Les darnes sont des tranches transversales taillées sur de gros poissons. On les appelle à tort des steaks. 1988, Protégez-vous, décembre, p. 33.

Étant dans un appétit plutôt moyen, j’ai opté pour le menu du jour qui, en plus de la crème de brocoli offerte en entrée, comprenait, ce soir-là, un filet de poulet sauté, des tortellinis au four, un riz frit aux légumes, une omelette aux asperges, un steak de flétan avec riz et salade, un slouvaki [sic] grec avec salade de même origine […]. 1995, M. Dassylva, La Presse, Montréal, 11 novembre, p. H16.

Le sashimi de sole aussi, d’une fraîcheur parfaite, fondait dans la bouche, porté par sa pointe de jus de citron […] Et le steak de thon grillé était cuit comme il devrait toujours l’être : saisi et croustillant à l’extérieur, parfaitement moelleux et cru à l’intérieur. 2006, M.‑C. Lortie, La Presse, Montréal, 25 mars, cahier Actuel, p. 10.

Enchaînez avec l’entrée chaude de foie gras poêlé, noisettes et chutney de mangue et ananas, et optez pour les crevettes géantes piquées sur bâtonnet de sucre de canne sauce yuzu ou le plus que parfait steak de thon rouge en plat de résistance. 2014, La Presse, Montréal, 2 avril, cahier M, p. 43.

Lors du passage du Soleil dans les cuisines du Bonne Entente mardi dernier, le chef avait concocté un « steak » de thon qu’il devait normalement ajouter au menu le soir même. Il s’agit en fait d’un morceau de longe dorsale – « là où la chair est la plus rouge, c’est très prisé par les sushimen » – en croûte de sésame, saisi à haute température pour qu’il soit mi-cuit (cru au centre). 2018, R. Plante, La Voix de l’Est, Granby, 8 septembre, p. W12.

Un steak de thon, une longe de porc, un assortiment de saucisses, une pièce de saumon… Est-ce que ça existe vraiment un pinot noir qui est plus que simplement « buvable » à seulement 17 dollars? Tout à fait! En voici justement un provenant d’Amérique du Sud qui ne vous laissera pas sur votre soif! 2022, iHeart Radio (site Web), Montréal, boom 104.1, 4 février.

III

Fig., pop.Arrière-train d’une personne, derrière.

 Rester assis, être assis, s’asseoir sur son steak ou rare sur son steak haché : ne rien faire, ne pas faire d’effort, refuser d’agir.

Un joueur de hockey assis sur son steak. Un politicien qui reste assis sur son steak.

Rem.Dans la presse écrite, on trouve cette expression surtout dans les chroniques sportives et politiques.

À part de ça qu’on est employé depuis trois mois à la Quebec Loafing Co. comme on dit par chez nous; le chômage c’est pas bien drôle, et ça nous en laisse du temps pour jongler, pour se ronger les pouces. Vous pensez toujours pas qu’on va rester à rien faire? C’est pas à nos âges qu’on a le goût de s’asseoir sur not’ steak pour le restant de nos jours. 1948, Le Front ouvrier, Ottawa, 19 juin, p. 3.

« Nous n’avons pas eu le temps de répéter, pas le temps de faire le minutage pour l’émission de télévision, pas le temps de régler la prise de son, ni de faire de générale. Je suis entré en scène à 9 heures en sachant qu’il fallait que j’aie fini une heure après. […] Si un artiste anglais avait été à ma place, il n’aurait pas parlé français mais on n’en aurait pas fait un débat aux Communes et nous les Canadiens-français on aurait eu le droit de se taire et de s’asseoir sur notre steak haché. » 1972, I. Saumart, La Presse, Montréal, 6 juillet, p. C4.

Moé, chus tombée assis sus mon steak, sus la chaise à côté du poêle. Voyons donc, Madeleine, not’fille, une sœur! Une belle fille de même! 1973, M. Tremblay, C’t’à ton tour, Laura Cadieux, p. 56.

Non, mais écoute, Jérôme, on n’est pas des enfants d’école. Y en a p’tête qui s’grouillent un peu, mais d’après c’qu’on sait, le député de Terrenoire reste assis su’ son stéque [sic] à ronfler comme un moteur… 1975, A. Major, Une soirée en octobre, p. 32.

Cachant mal son indignation, le comédien a pourfendu l’étroitesse d’esprit et l’intransigeance des techniciens et dénoncé « la bébête division du travail qui fait qu’un travailleur syndiqué reste assis sur son steak pendant quatre heures, sans jamais lever le petit doigt pour aider son collègue qui sue comme un cheval à ses côtés. » 1994, Y. Thériault, La Presse, Montréal, 29 septembre, p. D8.

Cela dit, je lève mon chapeau aux catholiques de la ville de Montréal. On peut leur reprocher bien des choses, mais au moins, eux, ils ont la démocratie à cœur. Quand on organise des élections, ils sautent dans leur auto et ils vont voter. Ils ne restent pas assis sur leur gros steak. […] Ils se lèvent et ils vont déposer leur bulletin de vote dans l’urne, dussent-ils avoir 102 de fièvre ou 97 ans. 1994, R. Martineau, Voir, Montréal, du 8 au 14 décembre, p. 5.

Les ordres sont formels au niveau des [ligues] mineures. La mission de monter, chaque année, à Montréal, quatre jeunes pour remplacer les joueurs riches assis sur leur steak à 3 ou 4 millions $. 1996, Cl. Larochelle, Le Soleil, Québec, 28 mai, p. D1.

Parlez-lui [à votre voisin] des impôts, il vous dira qu’il en paye trop, que l’État gaspille son argent et qu’il est temps de faire un grand ménage dans la machine. Les fonctionnaires? Justement, voilà le problème. Ils sont trop nombreux. Ils ne travaillent pas assez et sont assis sur leur steak à cause de leur sécurité d’emploi. 2003, V. Marissal, La Presse, Montréal, 13 mars, p. B4.

Les Jeux olympiques procurent une immense variété d’expériences, même lorsqu’on est juste assis sur son steak à les regarder à la télé pendant des heures et des heures. Hier après-midi, par exemple, Radio-Canada est passé du lancer de marteau féminin à la nage synchronisée. Direct de même, ça donne un petit coup, mettons. Où l’on prend conscience de manière aiguë de la belle diversité du genre humain. 2008, J. Dion, Le Devoir, Montréal, 19 août, p. A8.

« Les élus sont assis sur leur steak. Ils tiennent pour acquis que les entrepreneurs ne chialeront pas. C’est vrai. Notre réputation n’est pas surfaite. Nous autres, on reste chez nous, on ferme notre boîte et on travaille de sept heures le matin à sept heures le soir! » […]. 2011, G. Leduc, Le Soleil, Québec, 8 octobre, p. 47.

Dernier de notre série mais non le moindre, Simon […] montre un degré d’autonomie intéressant. Le jeune homme de 36 ans est travaillant, ricaneux, et sportif, comme il le dit si bien : « Je n’aime pas rester assis sur mon steak haché! ». 2021, P. Vaillancourt, L’Hebdo du St-Maurice (site Web), Shawinigan, communautaire, 1er décembre.

On ne va pas se faire de cachotteries, la pandémie a apporté son lot d’aspects positifs malgré tout! Le télétravail nous a permis de passer plus de temps à la maison, les achats en ligne se font plus facilement et on peut maintenant visiter toutes sortes d’endroits trop cool tout en restant bien assis sur notre steak! 2022, E. Voiselle-Décary, Nightlife.ca (site Web), Montréal, musique et arts (musées/galeries), 24 février.

Histoire

Le mot steak au sens de « tranche de viande de bœuf grillée (ou à griller) », attesté en France depuis 1894 (mais dès 1872 dans un contexte relatif à l’Angleterre) (v. TLF et Robert (en ligne) 2023‑09), apparaît dès 1838 dans la documentation québécoise (dans La Quotidienne, Montréal, 9 juin, p. 74 : soupes, hache’s [sic], steaks, etc.; attesté aussi en 1859 dans AnQM, gr. Ch.‑C. Spénard, Montréal, no 1535, 11 novembre, p. [6] : un gril pour steaks, une passoire en ferblanc). Steak de cheval, depuis 1881 (H. R. Casgrain, Œuvres complètes, t. 2, 1885, p. 417 : Depuis ce temps-là, mon estomac n’a pu se remettre des repas impossibles que j’ai pris [à Paris], depuis le steak de cheval jusqu’au fricot de rats.).

IDepuis 1932. D’après l’anglais minute steak (relevé depuis 1910 dans les dictionnaires de l’anglais, v. OED (en ligne) 2023‑09; v. aussi Webster 1986 et Longman 1992, s.v. minute steak). En France, minute s’emploie en apposition après un substantif désignant un objet au sens de « dont la réalisation, la réparation, etc. est très rapide » (p. ex. dans nettoyage minute, talon minute, clé minute, v. TLF et Robert (en ligne) 2023‑09, s.v. minute), d’où entrecôte minute qui se dit d’une entrecôte préparée et servie rapidement (v. p. ex. Robert (en ligne) 2023‑09, s.v. minute); entrecôte minute est sans lien direct avec le québécois steak minute.

II1Depuis 1851. D’après l’anglais (v. Webster 1986 : « a similar slice of a specified meat other than beef »; v. aussi OED). Steak de jobber, depuis 1973 (Lavoie 2173); steak de chômeur, depuis 1969 (Le Petit journal, Montréal, 17 août, p. 79 : Un steak de chômeur et un bon verre de champagne des pauvres!); steak de garde-feu, depuis 1973 (enq., FTLFQ); ces appellations plaisantes rappellent bifteck de grisette (grisette désignant une ouvrière de condition modeste) qui se disait autrefois en France d’une saucisse plate dont se nourrissaient ordinairement les petites ouvrières (v. ColArg et TLF, s.v. bifteck). 2Depuis 1854. D’après l’anglais (v. Webster 1986 : « a cross-section slice of a large fish »; v. aussi OED). Relevé en 1848 sous la plume d’un auteur français (v. TLF).

IIIDepuis 1948. L’image correspond à celle qu’évoque le mot bifteck en France dans la langue populaire et argotique où on l’emploie au sens de « partie charnue du corps humain (cuisse, fesse) » (v. ColArg et TLF). L’expression rester assis sur son steak pourrait avoir été inspirée en partie par l’anglais to sit on one’s arse (ass, backside, bum, etc.), qui a le même sens (v. OED (en ligne) 2023‑09 ; v. aussi GreenSlang).  

Dernière révision : janvier 2024
Pour poursuivre votre exploration du mot steak, consultez nos rubriques La langue par la bande et En vedette.
Trésor de la langue française au Québec. (2024). Steak. Dictionnaire historique du français québécois (2e éd. rev. et augm.; R. Vézina et C. Poirier, dir.). Université Laval. Consulté le 18 avril 2024.
https://www.dhfq.org/article/steak