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SOUPANE [supan]
n. f.

Rem.

1. Aussi prononcé [supɔn], notamment dans les régions de Montréal et de l’Outaouais, d’où la forme soupone que l’on rencontre à l’occasion (voir Histoire). 2. Variante graphique soupanne.

  

Vieilliou région.(surtout à l’ouest de Québec). Bouillie à base d’avoine ou de maïs que l’on sert chaude, général. au petit déjeuner.

2022, TLFQ, Bol de soupane [photo].

Un bol, une assiettée de soupane. Soupane d’avoine, de blé d’Inde.

 gruausagamité.

[...] nous réussîmes à coller des petits bouts de bois avec lesquels nous fîmes des cuillères ou palettes qui nous servirent à manger notre soupane (bouillie d’avoine). 1845, L. Ducharme, Journal d’un exilé politique aux terres australes, p. 10.

Un repas substantiel pour un homme d’affaires. Très appétissante, plus hygiénique et moins échauffante que la viande, la soupane à la farine d’avoine Ogilvie soutient et fortifie les muscles et les nerfs et fournit au cerveau les éléments de résistance nécessaires à la fatigue résultant de la tension des affaires. 1910, Le Devoir, Montréal, 23 février, p. 2.

Ah! l’on mangeait bien dans cette maison. Le déjeuner était le repas qu’Urgel préférait. Une assiettée de soupanne, deux œufs frits et une ou deux tranches de pâté aux pommes arrosé de bonne crême [sic] qui sortait toute fraîche de la laiterie, ou des piles de crêpes avec du sirop d’érable. 1942, A. Laberge, La fin du voyage, p. 197.

Les vivres nécessaires en campagne étaient fournies [sic] en bonne partie par l’adresse des chasseurs; quand la viande manquait, on se rabattait sur la bouillie d’avoine, – espèce de soupane, – un mets bien canadien appelé dédaigneusement par les officiers français : la « colle ». 1949, G. Malchelosse, dans Les Cahiers des Dix, no 14, p. 124.

Et, par contre, l’autre mange comme trois (chaque matin : deux bananes, trois œufs et deux grands bols de soupane) mais s’obstine à répartir également les coûts de la nourriture. 1989, Y. Beauchemin, Juliette Pomerleau, p. 490.

Histoire

Depuis 1845. Emprunt de l’anglais nord-américain supawn, lui-même d’origine algonquienne (v. Craigie, Mathews, Webster 1986; v. aussi DictCan, s.v. supon). La prononciation [supɔn] et la forme soupone sont à mettre en relation avec la prononciation anglaise du mot.

Version du DHFQ 1998
Pour poursuivre votre exploration du mot soupane, consultez notre rubrique En vedette.
Trésor de la langue française au Québec. (1998). Soupane. Dictionnaire historique du français québécois (2e éd. rev. et augm.; R. Vézina et C. Poirier, dir.). Université Laval. Consulté le 17 avril 2024.
https://www.dhfq.org/article/soupane