SNOW [sno]
n.
Variante de snowmobile.
2007, Melensdad, Snowmobile (« snow ») [photo], CC BY-SA 3.0, Wikimedia Commons. https://commons.wikimedia.org/wiki/File:BlueBombardier.jpg 2022, TLFQ, Snowmobile (« snow ») [photo], © 2022 par Société historique de Bellechasse. Reproduit avec permission.Tour de snow.
J’aurais bien pu te laisser là; tu aurais gelé comme une creton [sic], mais, tu étais mon maître; ... je suis restée ta jument. [...] José, le Croche, – un vieux trappeur, – entendit mes cris de détresse, et vint à ton secours... Une demi-heure après, tu entrais à la maison, et moi, à l’étable. – Trouve-moi donc un « snow » qui en aurait fait autant? 1953, E. Arsenault, Les loisirs d’un curé de campagne, p. 168‑169.
Il était neuf heures mais Milienne n’était pas debout encore. Dehors, le snô [sic] glissait rapidement dans la neige en laissant de grands nuages blancs derrière lui. 1971, V.‑L. Beaulieu, Les grands-pères, p. 88.
Le corps fut embaumé à Gaspé puis placé sur le train en direction du Barret de Saint-Gildas. Le Barret était une petite gare de réseau située entre Ramelet et Percé où le train n’arrêtait que pour les cas urgents. […] Léonard Cuillerier se chargea de transporter le corps du Barret à Saint-Gildas, direction Middle West, en passant par Montville, directement chez Joachim le barbier. Le cercueil fut placé dans le snow, par la porte de côté. Heureusement qu’elles avaient été inventées ces portes de côté, sinon il aurait été impossible de transporter quoi que ce soit dans ces carlingues exiguës. 1980, R.‑G. Bujold, Le P’tit Ministre-les-pommes, p. 94.
Théo aimait les jeux risqués. Un de ses jeux préférés consistait à se laisser tirer en skis derrière le snow du voisin. Personnage énorme et débordant d’énergie, le voisin était médecin et, en hiver, lorsque les tempêtes avaient bloqué les routes, il se servait d’un snowmobile pour aller visiter les malades qui habitaient loin du village. « Le docteur Noël a sorti son snow », disaient les gens quand ils entendaient le fracas épouvantable de l’engin qui traversait le village en soulevant des rafales de neige. 1984, J. Poulin, Volkswagen blues, p. 34‑35.
Ces autos-neige à hublots, avec un nez de dauphin, les gens les appelaient du nom anglais de « snow-mobile » ou, simplement, de « snow ». Pas plus confortable qu’il faut, mais pas besoin d’atteler la time (team) de chevaux ou d’attendre la charrue qui pouvait retarder de quelques jours si vous aviez le malheur d’habiter un rang « bleu » dans un comté « rouge ». Le scénario de [la mini-série Bombardier] évoque avec subtilité toutes ces réalités des peuples de neige. Mon pays, c’est l’hiver mais nous ne sommes pas seuls : les écoliers et bûcherons de North Bay, de Göteborg, de Sapporo ont vu leur train-train hivernal transformé par le « snow ». 1992, D. Lemay, La Presse, Montréal, 22 février, p. 3.
Elles étaient les taxis de campagne des années 1940. Le boulanger autant que la maîtresse d’école ou le docteur y montaient pour parcourir les rangs non déneigés. […] Les yeux rivés vers l’extérieur, les excursionnistes peuvent admirer l’Isle-aux-Grues et tous ses îlots voisins, emprisonnés dans la glace. Quand l’autoneige gravit une colline, on peut voir la rive nord du fleuve Saint-Laurent et ses nombreux monts. […] À l’intérieur de l’engin, c’est le discours interactif qui est roi. […] Bien sûr, les férus de mécanique pourront en apprendre sur les rouages de l’autoneige, affectueusement appelée « Snow », qui a été inventée bien avant la motoneige, soit en 1937. 2006, P. Cloutier, Le Soleil, Québec, 21 janvier, p. A14.
Mon voisin vient de s’acheter un Bombardier snowmobile B12 de l’année 1948. C’est une bête à chenille, avec de gros yeux ronds, un curieux insecte qui laisse dans la neige des traces de mastodonte, un véhicule original qui a marqué aussi brièvement que profondément l’histoire du Québec territorial. Il a charrié la poste, le médecin de campagne, le prêtre de l’extrême-onction, il a conduit les enfants à l’école; ils sont nombreux les Abitibiens, les Gaspésiens, les Mauriciens, les gens du Lac-Saint-Jean, du Saguenay et de la Côte-Nord à garder un souvenir attendri des « snow » qui ont sauvé tant de vies et établi des ponts entre les villages isolés dont on ne pouvait sortir en hiver, à cause des chemins bloqués par des murs de neige. 2016, Québec Science, vol. 54, n° 7, p. 50.
Histoire
Depuis 1953. De snowmobile, par apocope. Il n’est toutefois pas exclu qu’il vienne du nom anglais d’un modèle d’autoneige, le Snow B7, produit par J.‑A. Bombardier à la fin des années 1930 (v. R. Lacasse, Joseph-Armand Bombardier, 1988, p. 55).