ROUÂPE [ʀwɑp]
n. m. ou f.
Variante graphique : rouape.
VieilliRouable, instrument de fer à long manche de bois servant à remuer les tisons du poêle, à remuer la braise; grattoir pour enlever la suie à l’intérieur d’un poêle.
L’attisée est consommée et le four est chaud à point. « La boulangeuse » enlève la braise avec le « rouâpe ». Vite! les enfants, c’est le temps d’enfourner! 1915, Le Progrès du Golfe, Rimouski, 4 juin, p. [2].
J’trouve pas la rouâpe pour nettoyer le poêle. 1981, Shawinigan, corpus du Centre d’études linguistiques de la Mauricie (enq.; âge de l’informateur : 56 ans).
(Variante). Rouâbe n. m. (GPFC).
Par ext., VieilliGrattoir servant à déneiger les cours, les routes; charrue à neige.
Pour entretenir ses trottoirs la ville [de Trois-Rivières] utilisait des grattes de bois bien rudimentaires, que les Trifluviens appelaient les « rouâpes » (du mot anglais « rasp » probablement) […]. Le chargement de la neige se faisait à petite échelle et il fallait un contingent de 100 à 200 hommes, durant des semaines, pour déblayer de façon plus ou moins satisfaisante nos rues. 1945, Le Nouvelliste, Trois-Rivières, 19 février, p. 3.
Histoire
1Depuis 1880 (Caron). Semble résulter du croisement de râpe et de rouable, mot du français général, attesté dès la seconde moitié du XVIIe siècle en franco-canadien (v. R.‑L. Séguin, Les ustensiles en Nouvelle-France, 1972, p. 48‑49) et relevé dans le GPFC sous la forme rouâbe (cp. rouabe « tire‑braise », forme relevée en Touraine, v. FEW rŭtābŭlum 10, 597b). Cette hypothèse explique la forme, les sens et l’hésitation sur le genre. 2Depuis 1945. Le sens 2 s’applique, par analogie, à un objet servant à racler la neige (et non les braises).