QUEUE DE POÊLON [kœtpwɛlɔ̃] ou
QUEUE DE POÊLONNE [kœtpwɛlɔn]
n. f.
Parfois écrit avec des traits d'union.
Région.Nom donné au têtard de la grenouille et du crapaud.
2007, G. Webster, Queues de poêlon [photo], CC BY-SA, Wikimedia Commons. https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Handful_of_Tadpoles.jpg.Rem.Relevé presque partout au Québec, sauf à l’ouest de la région de Trois-Rivières où l’on emploie loche.
Suivant mademoiselle Mériam, les bélostomes [« punaises d’eau géantes »] font la guerre à plusieurs individus de l’ordre des Batraciens pour en faire leur proie. Il n’y a pas de doute que leurs fortes griffes leur permettraient de jouir facilement des tétards ou queues de poëlons [sic] en compagnie desquels on les trouve souvent. 1869, L. Provancher, dans Le Naturaliste canadien, vol. 1, no 2, p. 48.
Ont-elles [les fillettes d’aujourd’hui] comme nous l’art que nous avions pour faire des bouquets de fleurs de mai et l’adresse qui était nôtre pour poigner les queues de poélon [sic] dans l’eau des fossés? 1942, A. Brassard, La métairie Rancourt, 7 avril, p. 5 (radio).
Histoire
Depuis 1869. Héritage des parlers de l’Ouest et du Nord-Ouest de la France (v. FEW cauda 2, 530b, ALF 1719, ALO 429, LaChVend 240; signalé également en Bourgogne, v. ALB 934). Queue de poêlon et queue de poêlonne sont des variantes de queue de poêle, lequel est bien attesté avec le même sens dans le Centre et dans le Nord-Ouest (v. FEW id.) de même qu’en Acadie (v. Mass no 443); poêlon et poêlonne sont des diminutifs de poêle (en parlant de l’ustensile de cuisine) qui ont eu cours autrefois en français de France et qui se sont maintenus dans bon nombre de parlers d’oïl, notamment dans l’Ouest, d’où ils sont passés au Québec (v. FEW patĕlla 8, 3a). Les appellations queue de poêle et queue de poêlon (ou queue de poêlonne) s’expliquent par une analogie de forme entre le têtard et l’ustensile.