QUÉTAINITUDE [ketɛnityd]
n.
Variante graphique : kétainitude.
Rare Ensemble des caractéristiques associées aux personnes ou aux choses jugées quétaines; appartenance à une culture, une mode ou un courant de pensée couramment perçus comme quétaines.
Il décrit les participants du festival de la santé ainsi : des milliers de marcheurs rondelets […] en gaminet et short sport mauve […], des poupounes bronzées bien uniformément […] et le bourrelet soigneusement camouflé sous le vêtement seyant […]. À une époque marquée par l’individualisme, il est rassurant de voir 10, 20 ou 30 000 personnes ensemble, échanger au sujet d’une passion commune : leur santé. Il est sain de s’adonner à des activités qui suscitent l’estime de soi et des autres, plutôt que de maugréer seul sur son balcon […] sur la « quétainitude » de nos contemporains. 1996, Le Devoir, 26 juillet, Montréal, p. A8.
En effet, s’il est facile de dire, clamer même, haut et fort, pourquoi pas, que l’on n’aime pas la Saint-Valentin, parce que la fête incarne la quintessence de la kétainitude à laquelle jamais, au grand jamais, on ne voudrait s’associer, parce que le chocolat bon marché, pas bon du tout, non merci, il suffit que le jour J, donc, lors de ce fatidique 14 février honni, la voisine de bureau, elle, reçoive un magnifique bouquet de fleur [sic], pour que tout à coup, crac, nos grands principes s’écrasent. Et moi? J’ai pas de bouquet, moi? Pourquoi j’ai pas de bouquet, moi? Avouez... De quoi détester encore plus cette journée. 2010, S. Galipeau, Cyberpresse (site Web), Montréal, 11 février.
Noël a toujours été un évènement très familial chez moi et il est assez difficile d’en sortir un qui m’a réellement marqué plus qu’un autre. Je crois que je vais y aller avec la bonne vieille quétainitude et dire que Noël a toujours été pour moi une vraie source de bonheur en général. J’ai toujours eu du plaisir à aller à l’église avec mes grands-parents pendant que […] le Père-Noël venait faire sa livraison. […] Le souper interminable avant les cadeaux, les rigolades et les blagues médium drôles de ma sœur, bref Noël, c’est parfait. 2015, Le Collectif, vol. 39, no 8, p. 11.
[…] le film français culte La Cage aux folles […] constitue également une adaptation d’une œuvre théâtrale à succès. Alors qu’un couple gai apprend que son garçon de vingt ans va épouser la fille d’un député très conservateur, les quiproquos s’enchaînent […]. Déjà, par son titre, le film La Cage aux folles affirme son parti pris et sa « quétainitude », lire son caractère kitsch et sa réappropriation du terme. 2023, J. Vaillancourt, À tout prendre et Il était une fois dans l’Est, p. 127.
Histoire
Depuis 1996. De quétaine, et suffixe ‑itude (sur le modèle de mots comme québécitude).
quétaine; quétainement; quétainerie; quétainiser; quétainisme.