Recherche avancée

POLITESSE [pɔlitɛs]
n. f.

1

VieilliBoisson, nourriture que l’on offre par courtoisie à un visiteur.

Offrir, servir une politesse, des politesses.

Faire une, des politesse(s) à qqn, lui offrir à boire, à manger.

Prenez, Monsieur, c’est de la franche Eau-de-vie [sic], et de la vergeuse; on n’en boit guère de semblable depuis que l’anglais [sic] a pris le pays. [/] Pendant que le bonhomme me faisait des politesses, la jeune fille ajustait une fontange autour de sa coiffe de mousseline en se mirant dans le même seau qui avait servi à rincer mon verre [...]. 1837, Ph. Aubert de Gaspé (fils), L’influence d’un livre, p. 37.

Pour les familles où les membres étaient dispersés, le jour de l’An était l’occasion des rencontres familiales chaleureuses. Pendant toute la journée, les gens se visitaient. Dans chaque maison, on servait des « politesses ». Un gros flacon de « gin » au goulot ciré était la boisson populaire. En guise de friandises, on ajoutait des croquignoles. 1977, R. Tremblay, Un pays à bâtir, p. 135.

2

loc. adj. Vieilli(En parlant de qqn que l’on considère comme un membre de sa famille). Par politesse : qui n’est pas un proche parent, avec qui l’on n’a pas de lien réel de parenté.

Un oncle, une tante par politesse.

C’est Léone et Aurélie qui avaient voulu préparer une fête-surprise pour leurs père et mère à l’occasion des noces d’argent [...]. Léone fit une liste des invités : – Bon, d’abord, c’est entendu qu’on invite rien que la parenté, pi pas la parenté du quinzième degré, seulement que la parenté rapprochée. [.../] On eut une première colonne. – Non, reprit Léone, y a queuque chose qui marche pas. Les petits parents [« les parents éloignés »] vont nous faire une face de bois jusqu’au Jour de l’An; va falloir les mettre. Prends, par exemple, ma tante Léontine, c’est toujours ben rien qu’une tante par politesse [...]. 1946, M. Trudel, Vézine, p. 80.

Histoire

1Depuis 1837. Héritage de France; relevé en France dans le parler de Lyon ainsi qu’en Suisse romande dans celui de Genève, dans faire une politesse à qqn (v. DuPGrCôte2, HumbGen et DumGen); cp. en outre politesse « offre d’un verre de vin sur le comptoir » dans l’argot français du XIXe s. (v. DelvArg 1866 et 1883; v. aussi FEW polire 9, 129a, et RobHist). 2Depuis 1946.

Version du DHFQ 1998
Trésor de la langue française au Québec. (1998). Politesse. Dictionnaire historique du français québécois (2e éd. rev. et augm.; R. Vézina et C. Poirier, dir.). Université Laval. Consulté le 9 décembre 2024.
https://www.dhfq.org/article/politesse