NEUILLASSE [nœjas]
n. m. ou f.
Variantes graphiques : (d’après une prononciation [nɛjas]) nejasse, neillasse; (d’après une prononciation [nejas]) néasse, néjasse.
Acadie, ruralJeune bovin (mâle ou femelle) en âge de se reproduire.
Après ça, l’année d’après, j’ai vendu un petit neillasse, un petit... un petit bœuf, ça, qu’on appelle un neillasse, un animau d’un an, un an et demi, qui va sur deux ans. On appelait ça, nous autres les Acadiens, ça là, des neillasses. 1966, Memramcook (Nouveau-Brunswick), AFEUL J.-Cl. Dupont 542 (âge de l’informateur : n. d.).
Par ext. Poulain. (Mass no 893).
Par métaph. Jeune homme, adolescent; enfant. (Mass no 1718, HubÎM 72, PPQ 1814x).
Histoire
Depuis 1895 (L’Évangéline, Weymouth BriDGe (Nouvelle-Écosse), 14 mars, p. 3 : a élevé un nejasse). Mot de la même famille que neuillère, variante (surtout acadienne) de anneuillère (v. ce mot). Sans doute hérité des parlers de France; cp. en ancien provençal (XVIe s.) le mot anolhasse f. « jeune vache en gestation ou venant de mettre bas pour la première fois » (v. FEW annǔcǔlus 24, 617a). Cp. en outre, dans les parlers de la Suisse romande, les variantes [anɔjɛt] « petit taurillon d’un ou deux ans » et [ãnɔjɛtɑ] « petite génisse de moins d’un an » ainsi que des emplois semblables en gascon (ibid.).