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MARCHETTE [maʀʃɛt]
n. f.

1

Cadre sur roulettes pourvu d’un petit siège, qui soutient un enfant qui commence à marcher et lui permet de se déplacer seul en ébauchant des pas.

Rem. Cet objet est appelé trotteur en France.

Jean vient d’enfourcher sa première poussette, petite voiture connue ici sous le nom de « marchette ». [...] c’est nouveau d’être assis et d’avoir les pieds qui touchent à terre [...]. Puis il constate que son nouveau siège est mobile. On n’a qu’à bouger les jambes pour que cela avance ou recule! 1959, Le Devoir, Montréal, 22 octobre, p. 4.

Dès que l’enfant peut se tenir debout, on l’installe dans une marchette pour qu’il apprenne à faire des pas. Cet instrument très perfectionné maintenant ne date pas d’aujourd’hui. Maman me raconte qu’on lui en avait fabriqué une dans une vieille chaise de bois à laquelle on avait enlevé le dossier, ouvert le siège et ajouté des roulettes au bout des pattes. Et, dès l’âge de neuf mois, ma mère pouvait ainsi déambuler à toute vitesse dans la grande cuisine [...]. 1965, Québec, AFEUL Th. Latour, ms. 4.

La main froide de Mam sur mon poignet. Peut-être voulait-elle me dire quelque chose que je n’avais pas su comprendre. « T’étais un beau bébé, Jos, avec de grosses cuisses. Tu te traînais dans ta marchette, puis t’étais tout fier de toi quand t’arrivais à te lever. Tes grands boudins s’agitaient dans le vent. » 1978, V.-L. Beaulieu, Jos Connaissant, [2e éd.], p. 199.

On rapporte que de 30 à 40 p. cent des enfants qui utilisent une marchette sont impliqués dans des accidents. Les parents doivent savoir que même une marchette bien conçue demeure un jouet qui, contrairement à la croyance populaire, n’aide pas à l’apprentissage de la marche. 1987, Protégez-vous, décembre, p. 6.

2

Cadre métallique sur pieds, muni ou non de roulettes, conçu pour servir d’appui dans la marche aux personnes éprouvant de la difficulté à se déplacer.

2017, Moritz 320, Marchette [photo], Pixabay. https://pixabay.com/fr/photos/d%c3%a9ambulateur-walker-personnes-%c3%a2g%c3%a9es-1983771/

SYN. techn.déambulateur.

L’œuvre principale de la Légion canadienne est de fournir des chaises roulantes, des marchettes, des béquilles, des cannes à la disposition des handicapés de la région. 1970, Le Nouvelliste, Trois-Rivières, 24 octobre, p. 9.

Ce soir-là elle me demanda de lui apporter une solide chaise de cuisine à haut dossier et de l’aider à se mettre debout devant cette chaise qui lui servirait d’appui. [...] Elle me fit [...] déposer sur le siège un gros dictionnaire très lourd pour rendre la chaise plus stable. C’est avec cette curieuse « marchette » de son invention que maman dès lors reprit ses exercices. 1977, G. Roy, Ces enfants de ma vie, p. 50.

Après m’avoir regardé penser, il a pesé sur un bouton [...] et une déesse est apparue pour s’avancer vers nous en marchant à l’aide d’une espèce de rampe chromée avec des roulettes au plancher. Ses jambes avaient l’air aussi raides que les poteaux de sa marchette, ce qui expliquait pourquoi ses deux bras faisaient tant d’efforts pour déplacer le tout. 1982, J.-P. Filion, À mes ordres, mon colonel!, p. 188.

Histoire

De marcher, et suff. -ette; peut-être d’après l’anglais walker attesté dans les mêmes sens (v. OED-Suppl 1986 et Webster 1986).

1Depuis 1933 (Le Soleil, 3 juillet, p. 6; annonce : marchettes pour enfants). 2Depuis 1970.

Version du DHFQ 1998
Trésor de la langue française au Québec. (1998). Marchette2. Dictionnaire historique du français québécois (2e éd. rev. et augm.; R. Vézina et C. Poirier, dir.). Université Laval. Consulté le 18 avril 2024.
https://www.dhfq.org/article/marchette-0