MANCHONNIER, MANCHONNIÈRE [mɑ̃ʃɔnje, mɑ̃ʃɔnjɛʀ]
n.
Rare au féminin.
VieuxPersonne spécialisée dans la confection, dans la vente des manchons de fourrure; par ext. fourreur.
(En appos.) Négociant-manchonnier. Chapelier-manchonnier.
À la requête de Pierre Dutour, manchonnier à Québec, assignation de Jacques Parent, charpentier de navire, afin qu’il paie au requérant un manchon vendu et livré [...]. 1723, Québec, dans RANQ 49, 1971, p. 113-114.
Manchonnier. Ce mot ne se trouve pas dans les dictionnaires, dit l’auteur. La raison en est sans doute que les faiseurs de dictionnaires en France n’ont jamais besoin de manchons; sans cela ils auraient senti que les faiseurs de ce précieux article de toilette en Canada, méritaient bien un nom particulier. Nous demandons droit de bourgeoisie pour le mot manchonnier, que nous préférons de beaucoup à celui de Fourreur, qui n’est pas en faveur en ce pays. 1842, « Remarques sur le Manuel des difficultés les plus connues [sic] de la langue française par M. l’Abbé J. Demers », dans N. E. Dionne, Une dispute grammaticale en 1842, 1912, p. 228. (dans le titre du manuel de Maguire, on lit communes et non connues).
J. B. Laliberté, chapelier et manchonnier. [...] Déjà l’hiver est arrivé et voilà le temps où il nous faut endosser les paletots d’hiver. C’est le temps pour les personnes qui ont des achats de pelleteries à faire de visiter le magnifique assortiment de fourrures que vient de recevoir le soussigné. 1876, Le Nouvelliste, Québec, 28 novembre, p. 4 (annonce).
À cet atelier, je fis, comme à Montréal, des enseignes, des statues et des autels. Ces enseignes représentaient des animaux : des bœufs pour les bouchers, et des loups pour les manchonniers... 1933, L. Jobin, cité par M. Barbeau, dans MSRC 27/1, p. 46.
Histoire
Depuis 1723. Héritage des parlers de France; relevé en picard (en 1790), en saintongeais (en 1785) et en provençal (sous la variante manchounié) (v. FEW manĭca 61, 211a, et MussSaint). De manchon « fourreau d’étoffe dans lequel on glisse les mains (et les avant-bras) pour se protéger du froid » (attesté en français depuis 1561, v. TLF), lui-même dérivé de manche1.