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GARNI, GARNIE [ɡaʀni]
adj.

1

Rare(En parlant de qqn, en partic. d’une femme). Qui est habillé convenablement, qui est bien habillé, bien paré.

– Colombe : Papa, maman, le docteur vous invite à venir avec nous autres! – Nastasie : Seigneur Jésus, je suis pas garnie pour sortir! [...] – Amédée : Embarque donc, Nastasie, c’est pas si souvent qu’on se barouette en auto! Mets-toi une veste de laine, pis un nuage pis viens-t’en. 1953, J. Bernier, Je vous ai tant aimé, 12 mai, p. 7 (radio).

[...] c’était le curé Paradis qui était curé, je l’avais pas trouvé malin, mais y en a qui le trouvaient terriblement sévère principalement les femmes, il n’aimait pas les femmes, une femme qui arrivait trop « garnie » pour aller communier, il lui passait au nez. 1969, Roberval (Lac-Saint-Jean-Ouest), dans V. Tremblay, Mémoires de vieillards, no 588, p. 1.

2

Cour.(En parlant d’un mets, en partic. d’un mets de restauration rapide; souvent dans tout garni). Qui est recouvert, rempli de tous les ingrédients habituellement associés à sa garniture complète.

2022, TLFQ, Pizza toute garnie [photo].

Une pizza toute garnie. Un hamburger, un hot-dog garni.

 all-dressed.

Mon premier client est là... et d’autres qui suivent à la file : – Ane pétaque pis un Pepsi... – Un hot-doye stimmé, relish moutarde. – Une pétate frite avec du vinaigre. [/] Une femme pimbêche apparaît : – Un chien chaud garni, s’il vous plaît. 1977, J.-P. Filion, Les murs de Montréal, p. 113.

[...] la veille au soir, au lieu de préparer le souper, il est allé aux Trois-Pistoles et a commandé une pizza toute garnie rien que pour elle. ALBertine l’a jetée à la poubelle sans même regarder ce qu’il y avait dans le carton. 1987, V.-L. Beaulieu, L’héritage, t. 1, p. 76.

Histoire

1Depuis 1953. Héritage de France; cp. garni « équipé, vêtu (en parlant de qqn) » et garnir v. tr. « vêtir (qqn) » en ancien français (v. DEAF, s.v. garnir, col. 304); cp. en outre se garnir « s’habiller » en ancien provençal (v. FEW germ. *warnjan 17, 530a); cp. encore se garnir (contre le froid) « se vêtir de façon à se préserver du froid », attesté dans la langue générale depuis la fin du XVIIe s. mais plus guère en usage de nos jours (« vieux » selon GLLF, « vieilli » selon TLF; signalé par ailleurs en tourangeau, v. DavTour, s.v. garni). 2Depuis 1977. Probablement d’après l’anglais all dressed, mot qui a également pénétré tel quel en français canadien (v. all-dressed). Cp. cependant garni « accompagné de légumes (en parlant d’une viande, d’un plat de viande, de poisson) » et choucroute garnie « choucroute à laquelle sont ajoutées des saucisses, des tranches de jambon, etc. » en français moderne (depuis 1865, v. GLLF et FEW 17, 531a; v. aussi TLF, s.v. garnir).

Version du DHFQ 1998
Trésor de la langue française au Québec. (1998). Garni, garnie. Dictionnaire historique du français québécois (2e éd. rev. et augm.; R. Vézina et C. Poirier, dir.). Université Laval. Consulté le 15 avril 2024.
https://www.dhfq.org/article/garni-garnie