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FRICASSÉE [fʀikase]
n. f.

  

Hachis fait de grillades de lard ou de restes de viande, parfois de poisson, et de pommes de terre en tranches avec des oignons.

Une assiette, un plat de fricassée. De la fricassée aux patates, aux oignons.

Rem.En France, désigne généralement un ragoût fait de morceaux de viande de lapin ou de poulet, cuits à la casserole, dans une sauce.

 hachis.

Un vieux garçon qui n’a vécu, depuis plusieurs années, que sur la fricassée proverbiale des maisons de pension de troisième ordre, nous communique l’observation suivante [...]. 1878, Le Farceur, Montréal, 26 octobre, p. 4.

Mais le plus drôle de la bande, c’est c’tui-là qui m’a jeté une bordée de bêtises à la face parce qu’au lieu de bon lait pasteurisé j’avais été élevé aux binns pis aux fricassées d’oignons. 1945, G. Roy, Bonheur d’occasion, p. 432.

Si tu restes vieux garçon, qui plus tard va fermer les paupières des trous au bout de tes bas? Hein! Qui va te faire de la fricassée le samedi avec les restants de la semaine? Hein! Puis qui ensuite va dépenser toute ta paie? Hein! 1948, L. Jodoin et al., « Radio-Carabin », dans P. Pagé, Le comique et l’humour à la radio québécoise, t. 1, 1976, p. 436.

On mangeait du pain brun, on avait du lard salé, on se faisait des grillades pour manger avec des patates, on se faisait de la « fricassée » avec ça, pis c’était bon... 1971, Roberval (Lac-Saint-Jean-Ouest), dans Saguenayensia, vol. 14, no 2, 1972, p. 31.

Je me suis fait faire un petit bateau pour aller à la pêche. Quand bien même qu’il sera pas bien beau, c’est pas ça qui nous empêche. Dans une marmite ou chaudron, fricassée, lard et jambon, patate et mouton, porc frais et poisson, voilà le fricot de la pêche. 1974, Saint-Pierre-de-l’Île-d’Orléans (Île-d’Orléans), AFEUL, L. Chabot 23 (chanson) (âge de l’informateur : 59 ans).

C’est plutôt étonnant [...] de découvrir que ce poisson quand il est cuit d’une certaine manière, qu’il est arrosé d’une sauce savante, n’est plus une simple truite mais un mets à s’en lécher les doigts, à en laver son assiette avec un croûton de pain comme papa faisait pour tes fricassées maison dont il raffolait. 1982, Cl. Jasmin, Maman-Paris. Maman-la-France, p. 236.

Fig. (Hapax). Payer en fricassée, en mauvaises marchandises. (1746, PotierH 93).

Histoire

Depuis 1878 (exemple soutenu par cette remarque de Clapin : « terme courant pour hachis de viande »). Le mot est attesté déjà en 1750 dans un contexte non explicite : la soupe qu’il a mangez, telle quelle estes, et notre petite potez avec les pois au lard et une petite fricassez (É. Bégon, dans RAPQ 1934-1935, p. 245). Héritage de France. Le mot fricassée, attesté depuis le XVe s. (v. FEW frīgĕre 3, 792a), « était autrefois un terme générique qui s’appliquait à toutes les préparations de viande coupées en morceaux » (Besch 1892, qui relève encore fricassée de pommes de terre); v. aussi Larousse 1982 : « Autref., ragoût non seulement de volaille, mais aussi de viande de boucherie, de poisson, voire de légumes ». Fricassée conserve, dans le Nord de la France, le sens de « mets fait de légumes, de lard et d’oignons » (v. DebrOAm, s.v. frikasé rouse) et celui de « ragoût de pommes de terre au lard » (v. Robert 1985 et GLLF).

Version du DHFQ 1998
Trésor de la langue française au Québec. (1998). Fricassée. Dictionnaire historique du français québécois (2e éd. rev. et augm.; R. Vézina et C. Poirier, dir.). Université Laval. Consulté le 18 avril 2024.
https://www.dhfq.org/article/fricassee