ÉQUARRIR [ekɑʀiʀ]
v. tr.
Variantes graphiques : écarir, écarrir.
VieuxTailler les pièces de bois de (la charpente d’un bâtiment) en vue de sa construction; construire.
Équarrir une maison, une église.
Rem.De nos jours, le mot a le sens de « rendre carré, tailler à angles droits (une pièce de bois, un arbre, etc.) », comme en France.
Ils ce mirent a couper les bois et faire de grands abatis pour a la suitte faire de grands deserts, les charpantiers a ecarir des maisons, les menuisiers, couvreurs, sieurs de longt, massons a preparer des materieaux pour s’anployer chacun de son mestier, a quoy ils ce portois d’un grand zelle et desir de bien faire. 1697, M. Morin, dans Gh. Legendre (éd.), Histoire simple et véritable, 1979, p. 66.
– Q. : Qui a équarri la maison où vous restez? – R. : C’est une vieille maison, on l’a acheté telle qu’elle était là, on a fait servir tout le vieux bois tout ce qui pouvait servir. 1890, Trois-Rivières, BAnQQ, Cour d’appel (Québec), cause no 3, factum de l’appelant, p. 19.
[...] vous allez bâtir un bâtiment [« bateau »], équarrir un bâtiment, pour pouvoir trader [« commercer »] avec les vieux pays. 1956, Hébertville (Lac-Saint-Jean-Est), AFEUL, C. Laforte 482 (âge de l’informateur : 78 ans).
VieuxÉquarri, équarrie adj. Qui est bien bâti (en parlant de qqn). (Clapin, Dionne).
Histoire
Depuis 1679 (ASQ, C-2, p. 113 : ecarrir et tailler l’eglise). Emploi métonymique à partir du sens de « rendre carré, tailler à angles droits », attesté en français depuis le XIIIe s. (d’abord esquarrir, v. FEW quadrare 2, 1395b-1396a).