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ÉPITAPHE [epitaf]
n. f. ou m.

Rem.

L’emploi du mot au masculin est critiqué.

  

Monument élevé sur un lieu de sépulture et portant une inscription funéraire (nom et années de naissance et de décès de la ou des personnes qui y sont inhumées, pensée, etc.).

2022, TLFQ, Épitaphe au cimetière Belmont, Québec [photo]. 2022, TLFQ, Épitaphe [photo].

Graver un nom sur une épitaphe.

Rem.Épitaphe peut aussi désigner l’inscription funéraire elle-même, comme en France.

Il passait alors devant le cimetière et l’épitaphe blanche d’Améline Lanctôt frappa ses yeux. Il s’arrêta un instant comme pour se rappeler son bonheur passé [...]. 1893, A. Fortier, Les mystères de Montréal, p. 144.

Il est encore d’autres usages qui fixent le souvenir du défunt; ce sont les monuments funéraires, les épitaphes et les croix qu’on élève sur les tombes ou sur les lieux d’accidents mortels. Les épitaphes des familles riches sont en marbre, en granit ou en ardoise; les pauvres fabriquent les leurs en bois qu’ils ornent à leur façon. 1954, M. Doyon, « Rites de la mort, dans la Beauce », dans JAF 67/264, p. 144-145.

Une pensée profonde et pathétique est gravée sur l’épitaphe de René Lévesque, naguère premier ministre du Québec. Cette dernière fut dédiée par feu Félix Leclerc, poète de chez nous. Je cite : « La première page de la vraie belle histoire du Québec vient de se terminer... dorénavant, il fait partie de la courte liste des libérateurs du peuple. » 1994, Le Soleil, Québec, 26 août, p. A14.

Fig.

La folie de la spéculation immobilière [...] submergeait les abords du vieux Longueuil et s’avançait dans la campagne. Comme de malsains champignons, surgissaient au milieu des champs les petites cabanes carrées et hideusement badigeonnées des agents d’immeubles. Les affiches disgracieuses se levaient partout de l’herbe, épitaphes monstrueuses d’un immense cimetière, celui de la vieille terre féconde et fidèle. 1919, Frère Marie-Victorin, Récits laurentiens, p. 120-121.

Histoire

Depuis 1893. Hérité de France où cet emploi est bien attesté dans la langue des XVIIe et XVIIIe s. (v. Fur 1690 et Trévoux 1704-1771); cp. en outre épitaphe « tablette de marbre, de pierre, de métal, portant une inscription funéraire », attesté depuis le XIIe s. (v. TLF, qui le donne comme terme d’architecture, et Robert 1985, qui le donne comme terme d’archéologie; v. aussi GLLF). Tous ces emplois découlent d’épitaphe « inscription funéraire gravée sur un tombeau », attesté en français depuis le XIIe s. (d’abord sous la forme epitafe, v. RobHist; v. aussi Huguet qui en atteste de nombreux exemples avec le genre masculin dans la langue du XVIe s.).

Version du DHFQ 1998
Trésor de la langue française au Québec. (1998). Épitaphe. Dictionnaire historique du français québécois (2e éd. rev. et augm.; R. Vézina et C. Poirier, dir.). Université Laval. Consulté le 31 août 2024.
https://www.dhfq.org/article/epitaphe