ENFIROUAPETTE [ɑ̃fiʀwɑpɛt]
n. f.
Variantes graphiques : enfirouâpette, enfirouâpète.
Fam., plaisant.Duperie, tromperie, entourloupette.
enfirouapage; enfirouapement; enfirouaperie (s.v. enfirouaper).
Au Devoir, [un directeur de journal], docteur en enfirouâpette, compagnon [d’un ministre], Trudeaufan inavoué, partisan du Québec-grange-ouverte et de la ronde carrée irlandaise, a pris la piquette de Champagne pour de l’eau de Pâques ou pour de l’eau bénite – et ouvrez donc les vannes! 1969, J. Ferron, Le Devoir, Montréal, 20 janvier, p. [4].
Tout le français est à notre disposition : ça nous appartient dans le sens le plus strict du terme. Et qu’on ne me fasse pas dire ce que je n’ai pas dit : il existe des mots qui nous sont propres, il n’y a aucune raison de les rejeter : libérés, nous serons même en mesure de les exporter s’il le faut; ils iront enrichir le patrimoine de la langue commune […]. Mais aussi longtemps qu’on ne fera porter la problématique que sur les mots, on passera à côté de la question. C’est d’expression totale qu’il s’agit. Cette fausse problématique sert actuellement d’enfirouâpette où beaucoup se laissent prendre [...]. 1973, J. Marcel, Le joual de Troie, p. 141.
Un enfirouâpé, pas d’enfirouâpète [titre]. […] À cause de cette majeure et de cette mineure bien posées, le roman de Monsieur Yvon Beauchemin n’a rien de gratuit et de fou; il a une probité intellectuelle dont manquaient les scénaristes d’octobre. Ce n’est pas une enfirouâpette, bien au contraire. C’est seulement l’histoire d’un enfirouâpé qui joue son personnage à fond pour le profit du lecteur québécois, qui l’était quelque peu lui-même et le sera moins dorénavant. 1974, J. Ferron, Québec-Presse, Montréal, 2 septembre, p. 56.
Il est évident que cette formation, suivie de quelques mois de prestations d’assurance-emploi, auraient [sic] permis à plus de 100 familles de la Haute Matawinie d’acheter du temps, de patienter jusqu’au redémarrage de la scierie. « Ce n’était surtout pas, martèle le chef syndical, une « enfirouapette » pour obtenir des prestations d’assurance-emploi. […] » 2008, L’Action, Joliette, 6 avril, p. 1.
L’enfirouapette [d’un ministre] [titre]. Lundi, j’ai exprimé mon étonnement et ma satisfaction de voir les omnipraticiens et le gouvernement s’entendre sur une formule « à coût nul », et sans la matraque des quotas de patients, pour mettre sur pied un système qui permettrait à 85 % des Québécois d’avoir un médecin de famille d’ici deux ans. Je m’en excuse, je suis une éternelle optimiste. 2015, Le Journal de Québec (site Web), 29 mai.
Il faut enfin que l’assemblée constituante soit sans mandat souverainiste et laisse pleine liberté au peuple et aux constituants : […] la plupart des indépendantistes s’y refusent par crainte que les fédéralistes y soient majoritaires, mais ils oublient que si les fédéralistes sont toujours majoritaires au terme du processus constituant et du débat qu’il suscitera dans la population, ceux‑ci bouderont de toutes façons une constituante pipée d’avance et ils voteront non au référendum final pour l’adoption d’une constitution souverainiste. On ne contourne pas indûment la démocratie par une enfirouapette! 2016, L’Aut’Journal (site Web), Montréal, 25 avril.
Histoire
Depuis 1969. De enfirouaper et du suffixe ‑ette.