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ÉCUREUX [ekyʀø]
n. m.

Rem.

1. Écureux peut également servir de forme plurielle à écureuil. 2. Variantes graphiques : (anciennement) escureux; (au singulier) écureu

  

Pop.Écureuil.

2022, TLFQ, Écureuil (« écureux ») gris, Parc linéaire de la rivière Saint-Charles, été [photo]. 2022, TLFQ, Écureuil (« écureux ») noir, Parc linéaire de la rivière Saint-Charles, été [photo].

Nerveux, vif comme un écureux. Attraper des petits écureux. Écureux gris ou écureux noir (Sciurus carolinensis).

Écureux volant : polatouche.

2022, TLFQ, Écureuil (« écureux ») volant naturalisé [photo], Collections de l’Université Laval. 1990, Laurent Bélanger, Écureuil (« écureux ») volant [photo], CC BY-SA 3.0, Wikimedia Commons. https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Petit_polatouche_(%C3%89cureuil_volant)_(Glaucomys_volans)_(2).jpg?uselang=fr

VieuxÉcureux suisse : tamia rayé.

2022, TLFQ, Écureuil (« écureux ») suisse au mont Saint-Hilaire [photo].

 suisse (sens I.1).

Ils [les Hurons] ont aussi trois sortes & especes d’Escureux differends, & tous trois plus beaux & plus petits que les nostres. Les plus estimez sont les Escureux volans, nommez Sahoüesquanta, qui ont la couleur cendree, la teste un peu grosse, & sont munis d’une panne qui leur prend des deux costez d’une patte de derriere à celle de devant, lesquelles ils estendent quand ils veulent voler [...]. 1632, G. Sagard, Le grand voyage du pays des Hurons, p. 305.

– Y avait-il encore du sucre dedans [le chaudron], risqua une voix railleuse? – Non! parle m’en pas les v’limeux « d’écureux » avaient senti ça et étaient venus à bout de se faire un petit trou dans le côté du chaudron pour manger le sucre... 1928, G. Bouchard, « Le sucrier des grands bois », dans Le Canada français, vol. 15, p. 625.

Elle voit un gros-t-écureux sur une clôture, pis elle arrive au confessionnal, elle dit : – Mon père, je m’excuse d’avoir été scandalisée. – Qu’est-ce [que] vous avez vu? – Bien, elle dit, j’ai vu un écureux. – Pis, qu’est-ce que ça fait, ça? – Oui, mais, elle dit, il-n-avait un joli paquet! 1953, Saint-Raphaël (Bellechasse), AFEUL, L. Lacourcière 1651 (âge de l’informateur : n. d.).

– Aïe! regarde les deux beaux petits écureux! Par réflexe Tit-Mé avait saisi sa carabine. – Tire pas! fit l’autre en rabattant l’arme. 1982, R. Lemelin, Le crime d’Ovide Plouffe, p. 27.

(Comme terme d’affection).

Il parlait lentement, d’une voix profonde, par monosyllabes presque et, quand il voulait être gentil avec une femme, l’appelait ‘mon petit écureux’. 1982, R. Lemelin, Le crime d’Ovide Plouffe, p. 25.

 (Variante). AcadieÉcureau.

[...] il allait dans le bois avec sa flèche pour essayer à tuer des oiseaux ou des écureaux1980, Conte de 1952, dans G. E. Aucoin, L’oiseau de la vérité, p. 24.

Histoire

Depuis 1632 (escureux, au singulier et au pluriel; écureu depuis 1841, Maguire 181). Héritage de France. Le mot écureuil a connu diverses variantes en français (notam. escureul et escurieu) avant de se fixer sous sa forme actuelle. Issu du latin vulgaire *scūriolus (TLF), il est connu au Moyen Âge sous la forme escureul qui faisait son pluriel en -eux, comme les mots à finale -euil, d’où la réfection d’escureul en escureuil (puis écureuil), forme qui est attestée depuis les années 1670 et qui domine déjà dans le « bel usage » de l’époque d’après Richelet 1680 (v. FEW sciūrus 11, 314, CatOrth s.v. écureuil, et NyropGramm2 3, p. 118-119; cp. chevreuil). D’après le pluriel escureux (ou escurieux), on a également refait des singuliers en -eu(x), d’où (un) escurieu (ou écurieu), courant en français des XVIe et XVIIe s. (v. Huguet s.v. escureux, CatOrth, et NyropGramm5 2, p. 233-234), et (un) écureu qui n’est pas attesté clairement dans le français de l’époque mais qu’on trouve par la suite répandu dans les parlers du Nord-Ouest, de l’Est et du Nord-Est de la France (v. FEW id., ALF 450, ALB 879, ALN 626). Écureau (depuis 1895, JulAc) a été relevé en ancien français (escureau), en français du XVIe s. et dans certains parlers dialectaux, notamment dans le domaine limousin (v. Tl 3, 1030, FEW id., ALF 450, ALAL 513, ALQ 402, et RollFaune 7, p. 151, 153 et 159); il est peut-être issu de escurel, variante attestée en ancien français (v. FEW 11, 315a), dont le pluriel, qui était en -aux, pourrait avoir généré un nouveau singulier en -eau (cp. agneau, anciennement agnel / agneaux, v. NyropGramm5 2, p. 230-231).

Version du DHFQ 1998
Trésor de la langue française au Québec. (1998). Écureux. Dictionnaire historique du français québécois (2e éd. rev. et augm.; R. Vézina et C. Poirier, dir.). Université Laval. Consulté le 30 août 2024.
https://www.dhfq.org/article/ecureux