ÉCART [ekɑʀ]
n. m.
Techn.et vieilliAngle formé par les faces d’un objet, arête; côté, face, pan.
Une alène avec des écarts. Une lime à trois écarts. Un écrou à six écarts. Un comble à deux, à quatre écarts.
(Spécial.). Pan de mur, pan de comble.
Une maison à quatre écarts. Une grange à quatre, à huit écarts.
On l’équarrit [le mât]. On le fait sur huit faces, après ça on le fait sur seize faces pis trente-deux faces. À trente-deux faces, il est rond, là. On prend sa varlope pis, là, on lui donne ça. À trente-deux écarts, le morceau est rond. 1961 env., Baie-Saint-Paul (Charlevoix-Ouest), AFEUL, P. Perrault 81 (âge de l’informateur : n. d.).
Pis, en fin de semaine, il y avait des touristes qu’on appelait, les gens qui travaillaient et qui venaient donner un coup de main la fin de semaine. Ils venaient plutôt nuire, parce qu’ils savaient pas planter un clou, pis ça, ça m’enrageait. Encore aujourd’hui, quelqu’un qui vient planter un clou croche devant mon nez, si je bâtis un écart, ça m’achale, alors c’était la même chose dans ce temps-là. 1964 env., Montréal, AFEUL, P. Perrault 1224 (âge de l’informateur : n. d.).
[...] avec un autre petit outil [...] on abat les écarts [de l’extrémité de la pièce de cuir], c’est un peu moins carré, après ça on teint le bord, là. 1975, Saint-Éphrem (Beauce), AFEUL, M. Rancourt 7 (âge de l’informateur : 55 ans).
Histoire
Depuis 1909 (BPFC 7/8, p. 313). Relevé en France dans le parler lorrain ([ɛkɑʀ], v. FEW quadrare 2, 1392b). Cette forme écart (à distinguer de écart, découlant de écarter) est sans doute un déverbal de l’ancien verbe équarrer « rendre carré, tailler à angles droits ».