DIVAN [divɑ̃]
n. m.
Syn. de sofa.
2023, TLFQ, Divan [photo].Divan à trois, à quatre places. Le divan du salon. S’asseoir, s’allonger sur le divan.
Rem.Divan peut également désigner, comme en France, un long siège bas, sans bras ni dossier, garni de coussins, que l’on place contre un mur et qui peut servir de lit de repos.
(En composition). Divan-lit : canapé-lit.
2023, TLFQ, Divan-lit fermé [photo]. 2023, TLFQ, Divan-lit ouvert [photo].En face, Georges et moi, avions pris place sur un canapé. Au-dessus de nous pendait un portrait d’Hippolyte LaFontaine. A gauche du portrait, s’ouvrait la chambre de Georges, petit réduit obscur, dont la porte ne tournait plus quand le divan-lit était ouvert et où l’on entendait tous les bruits de la rue. 1945, R. Charbonneau, Fontile, p. 107.
À côté, chez mon voisin, là, il y avait un monsieur Levesque qui était mort subitement, pis il allait jamais à la messe, tu sais, il pratiquait pas, et puis, en tout cas, il était mort subitement dans un espèce de sous-sol, là. Il s’était couché sur un divan, pis ils l’avaient trouvé mort. 1969, Québec, AFEUL, A. Proulx 44 (âge de l’informatrice : n. d.).
– Courage, mon Ugène, ça va s’arranger. [/] Il lève les yeux, fatigué, irrité. La grand-mère a compris. Péniblement elle s’extirpe du divan. – Bon ben... excusez-moi! Il faut que j’aille me coucher. 1974, M. Capistran, Bingo, p. 22.
Un après-midi d’été, il arriva que Martha [...] avait aperçu un quêteux qui sortait de chez les Hogue. Elle avait immédiatement pris sa marmaille, grimpé les escaliers après avoir barré toutes les portes et glissé sa progéniture sous les lits. Seule Marie-Esther n’avait pas eu le temps de monter en haut et s’était cachée derrière le divan du salon. 1980, R.-G. Bujold, Le P’tit Ministre-les-pommes, p. 114.
Je fus un jour fasciné par la jupe vert turquoise d’une brunette de mon voisinage, Yvette. Chez elle, nous n’étions soumis à aucun chaperonnage, le salon était à l’écart de la cuisine, point de judas dans le mur ni de sentinelle en face du divan. 1987, M. Trudel, Mémoires d’un autre siècle, p. 126.
Anne se laisse tomber sur le vieux divan du salon : « Je suis morte! » et, fermant les yeux, elle essaie encore une fois de voir clair dans cet étrange et désirable personnage qu’est François Bélanger. 1992, M. Laberge, Quelques adieux, p. 120.
Histoire
Depuis 1908 (H. Roullaud, dans La Presse, 9 mai, p. 35); peut-être déjà en 1841, sous forme d’attestation indirecte (v. Maguire, s.v. sofa, qui rappelle l’emploi qu’on devrait faire en français des mots sofa, canapé et divan). Découle du sens de « long siège bas, sans bras ni dossier, qui peut servir de lit de repos » que connaît le mot en français depuis 1742 (v. FEW persan dīwān 19, 41a). L’emploi de divan dans le sens général de « canapé » s’explique sans doute par la confusion qu’il semble y avoir eu en France entre les appellations divan, sofa et canapé. En principe, le sofa est un type particulier de canapé (dont le dossier et les côtés sont de la même hauteur), alors que le divan (meuble qui fut particulièrement en vogue de 1820 à 1850, v. Havard 2, p. 124) ne comporte ni dossier ni accoudoirs. Mais la comparaison des données des dictionnaires fait voir que les trois mots ne sont pas distingués de façon nette. Par exemple, Littré définit divan par « sorte de sofa » et TLF donne sofa comme synonyme de divan; Robert 1985 relève divan à dossier, à bras et Quillet 1937-1948 dit de divan-lit qu’il s’agit d’un meuble « muni ou non de bras »; au XIXe s., Havard (id.) décrivait un siège appelé divan à accotoir comme étant « un intermédiaire entre le divan proprement dit et le canapé ou sopha ». Par ailleurs, comme l’anglais divan peut avoir une valeur générale (« a sofa or couch ») en plus de désigner, comme en français, le siège sans bras ni dossier (v. Random 1983 et Webster 1986), on ne peut exclure le fait que l’anglais ait pu contribuer au maintien de cet emploi de divan au Québec.