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DÉCOSTER [dekɔste]
v. intr.

  

Mar., vieilli(En parlant d’un bateau, de celui qui est à bord). Larguer les amarres, appareiller, gagner le large.

Il me semble de le voir, sur le seuil de la porte, avec sa tête rouge, et toujours époitraillé dans sa vaireuse [= vareuse] carreautée. Tape un clin d’œil icitte et là. Penche d’un bord, penche de l’autre, comme un bateau qui se décide pas à décoster. 1947, G. Guèvremont, Marie-Didace, p. 89.

De temps en temps, tard sur le quai quand le bateau décoste, il se trouve quelqu’un pour dire [...]. 1967, G. Vigneault, Les gens de mon pays, p. 100.

J’en ai fait des voyages! J’ai mille fois décosté, mille fois viré vent debout pour sortir du remous de la baie de Gaspé et me retrouver dans l’eau libre. 1970, Y. Thériault, Le dernier havre, p. 37.

Fig. Partir, prendre le large (en parlant de qqn).

Histoire

De coster. Attesté depuis 1947, le mot a été relevé également en créole seychellois (v. D’OffSeych, s.v. dekoste); il s’agit donc sans doute, comme pour coster, d’un emploi qui avait cours dans la langue des marins français de l’époque coloniale.

Version du DHFQ 1998
Trésor de la langue française au Québec. (1998). Décoster. Dictionnaire historique du français québécois (2e éd. rev. et augm.; R. Vézina et C. Poirier, dir.). Université Laval. Consulté le 25 avril 2024.
https://www.dhfq.org/article/decoster