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COUCHETTE [kuʃɛt]
n. f.

1

VieilliLit (en général).

Couchette simple, à une place. Couchette double, à deux places.

2023, TLFQ, Couchette [photo].

Grande couchette.

Couchette à, avec ciel, à baldaquin.

Rem.1. Encore bien attesté chez les gens âgés en parlant d’un grand lit. 2. En France, couchette ne se dit plus que d’un petit lit rudimentaire à bord d’un bateau, d’un train.

 (Spécial.). Mod.Petit lit, assez haut sur pieds, fermé par des côtés élevés constitués de barreaux.

Couchette d’enfant, de bébé, pour bébé.

 bassinette.

 (Dans le langage enfantin, pour signifier qu’il est temps d’aller dormir).

Aller à la couchette. C’est l’heure de la couchette.

L’officier de justice, Louis Chartier, veut en avoir le cœur net. Le déposant a-t-il « Veu la nudité de lun ou de l’autre » présumé amant? Dans la pénombre, Jobin n’« a fait que les Voir lun sur lautre ». Puis, s’étant retiré à l’écart, « par Des petites escalliers entendoit branller la couchette ». 1673, document cité dans R.-L. Séguin, La vie libertine en Nouvelle-France au XVIIe siècle, t. 1, 1972, p. 54-55.

Deux petits lits, tout près l’un de l’autre, et plus loin, une immense couchette à ciel. 1902, Madeleine, Premier péché, p. 5.

L’infernale musique du réveille-matin se fait souvent entendre au plus grand ennui de celui qui en sursaute dans son lit. Le fidèle cadran sonne furieusement l’alarme et pousse graduellement à la rage l’individu fatigué qui peut difficilement s’enlever aux charmes de sa couchette. 1930, Le Devoir, Montréal, 12 avril, p. 4.

Mais, il y avait par exemple, des soirées de famille. Il y avait des soirées de famille, beaucoup plus de soirées de famille dans les maisons privées dans ce temps-là. Ils démontaient les couchettes, pis ils faisaient maison nette là, pis ça dansait! 1964 env., Montréal, AFEUL, P. Perrault 91 (âge de l’informateur : n. d.).

– Comment coucheras-tu ta femme, dis-moi, Jean mon ami? – Sur une belle couchette, un beau lit de plumes, sa mère, pensez-y donc, Non pas sur un vieux paillasson Comme y en a qui font. 1971, Québec, AFEUL, R. Côté et G. Guilbault 3 (chanson) (âge de l’informateur : n. d.).

Puis Abel l’invita à passer dans la petite pièce, celle dans laquelle il y avait la couchette du bébé, le coffre à jouets blanc et rouge et la minuscule commode devant la fenêtre. 1974, V.-L. Beaulieu, Don Quichotte de la démanche, p. 120.

2

Plais.ou péjor.Sexe, activité sexuelle.

Aimer la couchette. Être fort sur la couchette. Penser juste à la couchette. Des histoires de couchette.

Le journal de ce soir commencera par une critique littéraire de mathieu, le roman de madame Françoise Loranger. [...] Il y a aussi un peu trop de couchettes et de « coucheries ». On voit tout de suite que l’auteur s’accommode fort bien de certains écrivains français actuels qui n’ont rien de recommandable. 1949, Cl.-H. Grignon, Le journal de Claude-Henri Grignon, 20 novembre, p. 1-2 (radio).

Il a promis de la marier à l’été si elle fait ce qu’il veut. Et il veut lui apprendre les secrets de la vie. Mais elle a peur. C’est comme ça que sa sœur s’est trouvée un beau jour partie pour la famille. La couchette, une chose tentante, c’est sûr, mais pleine de risque. 1965, A. Major, La chair de poule, p. 85.

J’sais bien, Gaby... mais quoi!... ça serait-y que t’aimes pas la couchette? [...] écoute! tu peux pas espérer qu’un homme va marier une fille rien que pour lui donner des p’tits becs sur le front... hein?... moi, je les connais, les hommes, ça j’ai pas honte de le dire... eh ben! c’est rien qu’à ça qu’y pensent, moi je peux te le garantir... pensent rien qu’au cul... le beau prince charmant et la princesse au bois dormant, c’est plus de notre âge... 1972, G. La Rocque, Après la boue, p. 90.

Histoire

1Depuis 1673. Hérité de France. Il semble, d’après une remarque de H. Havard (Dictionnaire de l’ameublement et de la décoration, t. 1, 1887, p. 954) que les termes lit et couchette étaient souvent pris l’un pour l’autre dans les récits du XVe et du XVIe s. Le mot est relevé avec le sens plus restreint de « petit lit qui n’a point de ciel, ni de rideaux, ni de hauts piliers » depuis le XIVe s. (v. FEW collŏcare 2, 908a, Fur 1690, Trévoux 1704-1771; TLF « vieilli » ou « littér[aire] »). Le sens de « petit lit d’enfant » est attesté en France aux XVIIIe et XIXe s. ainsi qu’en Suisse romande (v. Fur 1727; Besch 1847-1892; Larousse 1866-1928 : Mettre un enfant dans sa couchette; GPSR). 2Depuis 1949.

Version du DHFQ 1998
Trésor de la langue française au Québec. (1998). Couchette. Dictionnaire historique du français québécois (2e éd. rev. et augm.; R. Vézina et C. Poirier, dir.). Université Laval. Consulté le 18 avril 2024.
https://www.dhfq.org/article/couchette