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COQUE [kɔk]
n. f., parfois m.

Rem.

Variante graphique : (autrefois, plus rarement) cocque.

  

AcadieNom donné à la mye (surtout Mya arenaria, fam. des myidés), connue au Québec sous le nom de clam.

2022, TLFQ, Coques [photo].

Aller aux coques. Pêcher des coques dans les baies, les estuaires. Des coques frites, cuites à la vapeur. Du fricot, du pâté, de la soupe aux coques.

Rem.1. Relevé en quelques points du territoire québécois en dehors des zones de peuplement acadien. 2. Le mot est également connu en France (au féminin), mais il s’applique principalement à un mollusque de la famille des cardiidés (voir Histoire).

Le surplus du te[m]ps ilz [les ouvriers] l’emploie[n]t à aller recuillir des Moules qui sont de basse mer en grande quantité devant le Port, ou des Houmars (espece de langoustes) ou des Crappes [= crabes], qui sont abondamment souz les roches au Port Royal, ou des Coques qui sont souz la vaze de toutes parts és [= en les] rives dudit Port. 1609, M. Lescarbot, Histoire de la Nouvelle France, p. 591.

Là, sous leurs pieds gisent les morues, quelques-unes palpitantes encore, d’autres inertes, flasques, leurs grandes bouches ouvertes, cachant, au fond du gosier, les restes des coques qui ont trompé leur avidité. 1947, L. Garnier, Du cométique à l’avion, p. 48.

– Ah, ils prennent de la morue avec ? – Ah ! Avec les clams, les coques, là, qu’on appelle, nous autres. Ça, tu sais, on s’en va sur les battures pis il y en a encore à l’heure actuelle, en n’importe quel temps que voulez en avoir. Un homme pouvait ramasser, par exemple, sept à huit siaux [seaux]… dans une marée. Puis, on s’en venait avec ça, on mettait ça dans des sacs, là, pis on mettait ça dans nos canots […] pis, on se mettait à écaler ça. Je vais vous dire que sept siaux pouvaient donner à peu près un siau de coques claires d’écales. 1959, Sept-Îles (Sept-Rivières), AFEUL, G. Landry 137 (âge de l’informateur : 78 ans).

Et la mer continue à battre sur l’enclume le marteau de son souffle projeté par les fonds vers tous les ciels, la mer reste horizontale malgré la hauteur de sa voix, et cherche ses mots sur les rivages parmi les agates lumineuses comme l’œil des saumons, et la nacre reluisante des « coques » sablonneuses et des « padoues » mortes. 1963, P. Perrault, Toutes isles, p. 61.

Et ces coques, on ne les pêche pas dans l’eau, mais dans le sable, dans la vase, préférablement. [...] En entrant au pays, tenez, juste après avoir passé Campbellton, vous apercevrez, de chaque côté de la longue dune de Dalhousie, un véritable tableau de Breughel : ce sont des pêcheurs et pêcheuses de coques, penchés sur leurs pelles ou leurs seaux, et plongeant leurs bras jusqu’aux coudes dans la bonne terre gluante de la baie. Et le soir, vous mangerez ces coques frites, en fricot, ou tout simplement dans la coquille, comme une huître. 1973, A. Maillet et R. Scalabrini, L’Acadie pour quasiment rien, p. 79.

 AcadiePêche-coques n. m. Pelle ou trident servant à fouiller la vase ou le sable des rivages pour en extraire les coques.

Un vigoureux coup de pêche-coques, et dans l’émiettement du sable mouillé, paraîtra la blanche coquille que les enfants recueilleront pour la déposer dans la baille [‘cuve’]. 1920, Frère Marie-Victorin, Croquis laurentiens, p. 205.

Histoire

Depuis 1609 (Lescarbot). Par extension de l’emploi qu’on fait du mot en France où il s’applique, depuis le XVIe s. (peut-être même dès le XIVe s., v. TLF), à un coquillage comestible appartenant à la famille des cardiidés, le Cerastoderma edule (anciennement Cardium edule; aussi appelé bucarde), qu’on ne retrouve pas en Amérique (v. RollFaune 12, p. 74; FEW cŏccum 2, 823b; BrassAtlas 63; Larousse 1982, s.v. cardium); dans certaines régions de la France, peut s’appliquer en outre à des coquillages appartenant à d’autres genres, notamment le genre Venus (v. L. Joubin et E. Le Danois, Catalogue illustré des animaux marins comestibles des côtes de France et des mers limitrophes, 2e partie, 1925, p. 140, 142 et 144; v. aussi Mass no 531).

Version du DHFQ 1998
Trésor de la langue française au Québec. (1998). Coque. Dictionnaire historique du français québécois (2e éd. rev. et augm.; R. Vézina et C. Poirier, dir.). Université Laval. Consulté le 4 octobre 2024.
https://www.dhfq.org/article/coque