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CHANCRE [ʃɑ̃kʀ]
n. m.

  

AcadieCrabe.

À la naissance de la Dune-du-Sud, et du côté du large, se blottit sous les rochers gréseux, un poste de pêche aussi fréquenté que pittoresque. [...] Par centaines, les cages à homard, encore remplies de chancres (crabes) et de bourlicocos (coquillages spiralés), secs et blanchis, s’empilaient au bord du chemin et sur les petits caps de grès rouge. 1920, Frère Marie-Victorin, Croquis laurentiens, p. 217-218.

Vous voyez, ô vous qui partez là-bas, que vous avez grandement besoin d’un guide. L’idéal serait de prendre avec vous Marguerite à Yutte, ou Jos Sullivan, ou tante Evangéline. Ceux-là ne vous laisseraient point poser le pied sur un chancre. Si vous insistez pour dire un crabe, à votre aise, mais chez nous ça s’appelle un chancre, et vous apprendriez itou à parler la langue du pays [...]. 1973, A. Maillet et R. Scalabrini, L’Acadie pour quasiment rien, p. 11-12.

Histoire

Depuis 1920; peut-être attesté déjà en 1616 chez le père Biard, sous une variante qui n’est peut-être que graphique, dans le passage suivant qui a trait à un événement qui s’est passé en Acadie : ils firent une fort belle pesche de gros aumars, ou canchres de mer, et les sauvages leur donnèrent libéralement force oyseaux et poissons (dans L. Campeau (éd.), Monumenta Novæ Franciæ, t. 1, p. 580). Héritage de France; bien attesté en ancien et en moyen français ainsi que dans les parlers du Nord-Ouest, de l’Ouest et du Centre (v. FEW cancer 2, 174b, ALF-Suppl, s.v. crabe, et EdSol; encore relevé dans Larousse 1960).

Version du DHFQ 1998
Trésor de la langue française au Québec. (1998). Chancre1. Dictionnaire historique du français québécois (2e éd. rev. et augm.; R. Vézina et C. Poirier, dir.). Université Laval. Consulté le 6 janvier 2025.
https://www.dhfq.org/article/chancre