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CHALUMEAU [ʃalymo]
n. m.

  

(Dans le voc. de l’acériculture). Petit cylindre conique que l’on enfonce dans une entaille pratiquée au printemps sur un érable* et qui permet de conduire l’eau* d’érable soit (traditionnellement) dans un seau placé en dessous, soit (aujourd’hui) dans un tube de plastique d’un système de collecte sous vide relié directement à la cabane* à sucre.

Chalumeau en bois, en fer‑blanc, en aluminium, en plastique. Chalumeau jetable. Suspendre les chaudières au chalumeau.

 goudrelle.

Déjà depuis longtemps, le fermier canadien a préparé ses chalumeaux, qui, introduits dans le corps de l’érable, feront couler cette eau précieuse sur la pièce de bois qu’il aura creusée. 1860, L’Ordre, Montréal, 20 avril, p. [1].

Les chalumeaux ou coulisses doivent être nettoyés afin de faire disparaître surtout la sève du printemps précédent; les coulisses en ferblanc [sic] pour ceux qui ont des chaudières seraient préférables. 1870, Gazette des campagnes, Sainte-Anne-de-la-Pocatière, 7 avril, p. 4.

Il existe de nombreux modèles de chalumeaux. [...] Le chalumeau doit être fait de métal assez dur, à l’épreuve de la corrosion (rouille) et exempt de plomb. Les chalumeaux de bois, comme ceux fabriqués de métal oxydable ou à base de plomb, sont condamnables parce qu’ils sont la cause de pertes considérables dans nos érablières. 1952, J. R. Méthot et N. Rompré, L’érable à sucre du Québec, p. 26.

Plus tard est arrivée la chaudière qu’on a appelée la bucket de bois. C’était un récipient avec des cercles en fer et, aussi, des cercles en bois qui étaient de forme ovale et puis qu’on entaillait l’érable avec une mèche, cette fois, et on introduisait dans le trou un chalumeau, un chalumeau en bois et la sève tombait goutte à goutte dans ce récipient de bois. 1971, Saint-Étienne-de-Bolton (Shefford), AFEUL, G. Dulong 112 (âge de l’informateur : 75 ans).

Les premiers temps, lui [le père Bellerose] et ses fils André et Michel partaient le matin et revenaient du bois le soir, laissant à Hyacinthe le soin des vaches. Ils pratiquaient des entailles dans les érables avec un grand vilebrequin, enfonçaient un chalumeau de bois dans l’ouverture, accrochaient un petit seau là‑dessous. Tous les érables de leur terre connurent ce sort. 1981, L. Caron, Les fils de la liberté, t. 1, p. 74.

La première moitié de mars, il ne tient pas en place; il s’affaire à préparer tout le fourbi pour aller faire les sucres : outils, raquettes, vêtements, batterie de cuisine, nourriture. Quand le temps s’adoucit et qu’il juge que le moment est venu d’entailler, il se fait conduire à la sucrerie avec deux de mes frères. On commence à déterrer la cabane enfouie sous la neige, on s’installe, on bat des sentiers à la raquette, on perce les érables au vilebrequin, on pose mille chalumeaux auxquels on pend autant de chaudières et on attend que le soleil fasse son travail. 1989, G. Filion, Fais ce que peux, p. 41.

Gervaise s’approcha de la fenêtre, essuya les vitres et regarda son mari qui allait d’un arbre à l’autre, perforait les érables à l’aide du vilebrequin. Il introduisait le chalumeau dans l’orifice et suspendait la chaudière qui recevrait le précieux nectar. 1994, M. Gagnon-Thibaudeau, La boiteuse, p. 457.

L’entaillage consiste à percer un trou, de 5 cm de profondeur, dans le tronc de l’érable avec une mèche de 1 cm de diamètre et à enfoncer à coups de marteau un chalumeau. Le sucrier accroche au chalumeau un seau pour recueillir l’eau d’érable. La sève commence à couler immédiatement si la température est favorable. 1996, L’entraide généalogique, vol. 19, no 1, p. 17.

Le silence retomba dans la grande pièce, troublé uniquement par le tic‑tac de l’horloge installée dans un coin et la chute des tisons dans le poêle à bois. Durant les quelques minutes suivantes, Marie se leva encore à deux reprises pour regarder par la fenêtre si son mari et ses deux fils revenaient du bois. Ils étaient allés percer les érables et installer les chalumeaux en prévision de la saison des sucres qui finirait bien par arriver. 2011, M. David, Au bord de la rivière, t. 1, p. 12.

Avant d’être transformée, l’eau s’écoule goutte à goutte de l’arbre par des chalumeaux. On accrochait autrefois à ceux‑ci des seaux dont on versait régulièrement le contenu dans des tonneaux tirés par des chevaux. De nombreuses érablières utilisent aujourd’hui un réseau de tubulures reliant les chalumeaux à une pompe et acheminant la sève à l’évaporateur. 2020, Le Journal, vol. 79, no 3, p. 4.

Histoire

Depuis 1860. Découle, par extension, de chalumeau « petit tuyau de paille, de roseau, de métal, etc., dont on se sert pour souffler ou pour aspirer », attesté en français depuis le XVIe s., mais considéré comme vieux de nos jours (v. FEW calamellus 2, 52a, GLLF, TLF, PLar 2011; v. aussi MassÎG 455). Cet emploi a été retiré du PLar à compter de l’édition 2012.

Nouvelle entrée de la deuxième édition

Dernière révision : août 2023
Pour poursuivre votre exploration du mot chalumeau, consultez notre rubrique En vedette sur le site Web du Trésor de la langue française au Québec
Trésor de la langue française au Québec. (2023). Chalumeau. Dictionnaire historique du français québécois (2e éd. rev. et augm.; R. Vézina et C. Poirier, dir.). Université Laval. Consulté le 8 décembre 2024.
https://www.dhfq.org/article/chalumeau