CÉDRIÈRE [sɛdʀiɛʀ]
n. f.
1. Variantes graphiques : cèdrière; (XVIIe et XVIIIe s.) cedriere; (XIXe s.) cedrière; (plus rarement; XVIIe s.) sedriere. 2. L’OLF a normalisé le mot avec l’orthographe cédrière (v. OLFAvis4, no 302).
Peuplement forestier, généralement à sol mal drainé et humide, où domine le cèdre (genre Thuja); plantation de cèdres.
Estant arrivée proche de la bourgade [d’Onondagué], elle [une Amérindienne] se cache dans les bois les plus espais, comme sont les cedrieres & les sapinieres qui sont fort frequentes en ces contrées […]. 1647, dans The Jesuit Relations and Allied Documents, vol. 30, p. 260.
Le cèdre disparaît encore plus rapidement [de la province de Québec]. Il n’y en a plus dans les Cantons de l’Est; plus de la moitié de ce qu’il y en avait dans la région du lac Témiscouata a été livré au commerce; les fabricants de bardeau de Rimouski, Matane et Bonaventure ainsi que les commerçants de dormants de chemins de fer font dans les cédrières de la Gaspésie des trouées qui augmentent d’année en année. 1906, J.‑Chr. Langelier, Les arbres de commerce de la province de Québec, p. 17.
Dès son entrée en forêt, les sentiers de lièvres fraîchement balisés se firent nombreux. La pose des collets s’amorça donc aussitôt dans la grande cédrière; avec un peu de chance, sa douzaine de traquenards porterait des fruits d’ici la fin de la journée, car le temps pressait! 1991, Sentier Chasse-Pêche, décembre, p. 85.
Le tour du lac des Pères était en cèdre. Le père oblat avait obtenu une cédrière un peu plus haut, à peu près à cinq milles d’ici. C’était savaneux. Il y a encore du cèdre dans ce coin. C’est mouilleux et graisseux. Le cèdre a besoin de beaucoup d’eau et d’humidité. 2004, C. Girard et G. Tremblay, Le Grand-Brûlé, p. 121.
L’ablation d’un autre poumon vert est en cours. Une cédrière au complet est en train d’y passer sur le chemin Taylor, à Hatley, à un kilomètre et demi du lac Massawippi. Cette coupe sévère était la seule option suite aux ravages causés par le verglas de décembre, justifie-t-on. 2014, La Tribune (site Web), Sherbrooke, perspectives, 17 juillet.
Un secteur près du golf comporte beaucoup de peupliers deltoïdes : de toute évidence, la forêt est plus jeune. On a peut-être défriché un peu trop autour du golf et on a laissé la forêt envahir le terrain qui n’était pas nécessaire. Plus loin, sur un terrain plus sec, on traverse une cédrière. L’ambiance est évidemment totalement différente. Et puis, parfois en excellent état, parfois envahis par les arbustes, des murets de pierre traversent la forêt. C’est une relique du passé agricole de l’île. 2020, M. Tison, La Presse (site Web), Montréal, Grand Montréal, 31 octobre.
(Mot de la même famille). RareCédraie.
Pas farouches pour deux sous, les mésanges volent aux alentours, s’attroupent dès qu’elles voient une main tendue. Elles ont leurs coins préférées [sic], comme le début du sentier où on leur offre souvent des graines, ou encore la cédraie et la prucheraie où elles trouvent déjà naturellement de la nourriture. 1993, La Presse, Montréal, 1er mars, p. A5.
Histoire
Depuis 1647; de cèdre, et suff. -ière (très productif dans la formation de noms désignant des terrains où pousse en abondance une essence ligneuse particulière). Cédraie, depuis 1943 (v. P. Dansereau, L’érablière laurentienne, t. 1, p. 69); mot emprunté au français de France où il est attesté depuis le début du XXe s. et sert à désigner une forêt de cèdres véritables (genre Cedrus) (v. RobHist, qui le donne comme rare).