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CAVEAU [kavo]
n. m.

Rem.

Variante graphique cavot.

1

Syn. de cave1 (sens II.2).

Caveau à légumes, à patates.

[...] ensuitte du puit est un cavot batie en pierre servant d’etable, au dessus duquel est un petit grenier ayant sa lucarne ayant veüe sur la cour [...]. 1743, Québec, BAnQQ, Pjn 745, feuillet 10.

À vendre, [...] une terre [...] sur laquelle est construite une maison de pierre, grange, écurie, boulangerie, laiterie, caveau en pierre, joignant la dite maison. 1831, La Minerve, Montréal, 28 février, p. 3 (annonce).

Dans l’habitation traditionnelle, le caveau à légumes est généralement peu apparent, il se confond dans l’environnement immédiat et sa présence passe inaperçue. Dans la région de la Côte de Beaupré, le caveau à légumes devient un élément architectural très visible et qui captive l’étranger. Loin de détonner dans le décor, ce petit bâtiment presque dissimulé sous terre et dont on ne voit que la façade toute blanche, attire la curiosité. 1978, J. Lavoie, « Les caveaux à légumes de la Côte de Beaupré », dans Habitation rurale au Québec, p. 67.

À l’endroit indiqué, je m’arrête devant une étrange structure de pierre enfoncée dans le flanc d’une colline, derrière les fondations d’une maison coloniale et les restes d’un four à pain. À première vue, on dirait un caveau à légumes – trois mètres sur six, deux mètres de haut et, surtout, une toiture formée de blocs de schiste d’un mètre sur cinq! 1993, L’Actualité, 1er mai, p. 42.

2

VieilliPlacard, petit débarras aménagé dans un espace qui autrement resterait inutilisé (p. ex. sous un escalier, sous les combles d’une toiture).

[...] faire deux caveaux dans les mansardes et un petit chassis dans le hangard [...]. 1844, Québec, BAnQQ, gr. J. Petitclerc, 28 juillet.

La mère Audet [...] lui montra un caveau sous l’escalier. – Cachez-vous, dit-elle [...]. 1884, P. LeMay, L’affaire Sougraine, p. 359.

Notre bois d’hiver est tout fendu et entré. Vous engagerez un petit garçon, [...] il viendra remplir votre caveau à bois chaque semaine. 1941, Ch.-H. Beaupray, Les beaux jours viendront..., p. 87.

Histoire

De cave1, et suff. -eau.

1Depuis 1743. Découle de caveau « petite cave; compartiment isolé dans une cave », attesté en français depuis le XIIIe s. (v. FEW cavus 2, 559b). Probablement hérité de France; cp. l’exemple suivant, relevé sous la plume de G. Sand : La tour féodale [...] dont un habitant de l’endroit s’est fait un caveau pour serrer ses denrées (v. GLLF qui définit alors caveau par « réduit, qui n’est pas forcément souterrain, où l’on garde également des provisions » et qui le donne comme vieux ou dialectal); cp. en outre cavreau (sens 2). Ces données permettent par ailleurs de penser que ce type de construction n’était pas inconnu des premiers colons français venus s’établir en Nouvelle-France, contrairement à une opinion répandue qui en attribue l’origine à une imitation du mode de vie amérindien (v. par ex. R.-L. Séguin, La civilisation traditionnelle de l’« habitant » aux 17e et 18e siècles, 2e éd., 1973, p. 357-358, et J. Provencher, C’était l’automne, 1984, p. 46-47). 2Depuis 1844. Hérité de France; relevé sans marque dans Larousse 1928 et 1960 mais absent de tous les autres dictionnaires de la langue moderne. Cp. en outre [kavjo] « petit débarras » dans un parler du département du Loiret (v. ALCe 615).

Version du DHFQ 1998
Trésor de la langue française au Québec. (1998). Caveau. Dictionnaire historique du français québécois (2e éd. rev. et augm.; R. Vézina et C. Poirier, dir.). Université Laval. Consulté le 20 avril 2024.
https://www.dhfq.org/article/caveau