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CAVE [kav]
n. et adj.

  

n. et adj. Fam.(Souvent comme terme d’insulte, de mépris). (Personne) qui manque d’intelligence, de jugement, qui est niaise, imbécile, idiote.

2022, TLFQ, Cave, Grand Théâtre de Québec [photo], Oeuvre de Jordi Bonet, phrase de Claude Péloquin.

Être, avoir l’air cave. Passer pour un, pour une cave. Un gros, un maudit cave. Bande, gang de caves.

Faire le cave : agir comme un imbécile, comme un idiot. Travailler comme un cave, comme un fou.

 adj. Par ext. 

Une question, une chanson cave.

Rem.En France, cave peut s’employer en parlant d’une personne imbécile (qu’on peut tromper, voler), mais seulement dans la langue argotique (voir Histoire).

 innocent, innocente.

– Robert : Mais avec qui est-ce que tu joues [aux cartes] comme ça, donc, Simon? – Simon : Avec toute sorte de monde, cette affaire... mais surtout avec les gars de l’usine à moteurs... des caves, mon vieux, des caves [...]. 1944, R. O. Boivin, Rue Principale, 17 mars, p. 5 (radio).

Quand il pense à la manière dont elle se conduit à son égard, il voit rouge. « J’ai l’air d’un beau cave, moi, là-dedans. Elle me traîne au cinéma, au musée, comme une parure. [...] J’suis là pour payer, ça, oui, mais dis pas un mot, fais pas un geste, mamzelle aime pas ça... » 1964, A. Major, Le cabochon, p. 30.

Vous êtes pas écœurés de mourir bande de caves! C’est assez! 1969, Cl. Péloquin, Pour la grandeur de l’homme, p. [165].

– Danièle : Des promesses que je peux plus tenir, Manuel. J’espérais que tu l’aurais compris plus vite. – Manuel : Comprendre... comprendre... faut toujours deviner... sans ça on passe pour un cave, pour un imbécile. 1973, M. Dubé, Manuel, p. 146.

Pour qui se prenait-il, ce garçon de quatorze ans qui n’avait pas souffert une minute de sa vie, enfermé dans sa belle maison, entouré de parents qui ne l’avaient même jamais traité de « maudit fou » ou « d’espèce de cave ». 1985, D. Bombardier, Une enfance à l’eau bénite, p. 177.

 Fam.Caverie n. f. Bêtise, stupidité.

– Bonjour, mesdames et messieurs. Le soleil brille de tous ses feux, aujourd’hui. Les policiers ont dû tous aller faire un petit tour sur le Mont-Royal avec leur blonde. [...] – Tu dis des caveries, mon garçon, fait Jerry en fronçant les sourcils, et il lui fait signe de s’asseoir. 1974, Y. Beauchemin, L’enfirouapé, p. 35.

 (Hapax). Se décaver v. pron.

Se distinguer, se raisonner S’émanciper Se libérer, s’administrer Se décaver, s’équilibrer S’évaporer S’évoluer, se posséder. 1993, Cl. Dubois, « Comme un million de gens », chanson de 1969 publiée dans Fresque. Chansons, p. 133.

Histoire

Depuis 1944. De cave « homme fait pour être dupé, qui se laisse tromper facilement », attesté en France depuis 1882 comme terme d’argot (v. RobHist, s.v. caver; dès 1861 d’après HustJur 164), d’où, par extension, le sens de « niais, imbécile », depuis 1901 (v. RobHist, s.v. caver; v. aussi TLF et GLLF, s.v. cave2). C’est cet emploi qui a été généralisé au Québec dans la langue familière. L’étymologie du mot est incertaine (v. RobHist, s.v. caver, et TLF, s.v. cave2).

Version du DHFQ 1998
Trésor de la langue française au Québec. (1998). Cave2. Dictionnaire historique du français québécois (2e éd. rev. et augm.; R. Vézina et C. Poirier, dir.). Université Laval. Consulté le 25 avril 2024.
https://www.dhfq.org/article/cave-0