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CÂLINE [kɑlin]
n. f.

Rem.

Variante graphique : (à époque ancienne) caline.

  

VieilliBonnet de femme, fait général. de tissu léger, garni de dentelles, de rubans, qui se nouait sous le menton et qui se portait le plus souvent à l’intérieur.

Câline de coton, d’indienne. Câline blanche.

 capine.

À l’intérieur, pendant que la soupe bout sur le poële, la mère de famille, assise, près de la fenêtre, dans une chaise berceuse, file tranquillement son rouet. Un mantelet d’indienne, un jupon bleu d’étoffe du pays et une câline propre sur la tête, c’est là toute sa toilette. 1861, H. R. Casgrain, Légendes canadiennes, p. 48.

Au reste, trois ou quatre commères, à bout de patience, montraient leurs câlines chiffonnées dans l’entre-bâillement de la porte, et la consigne [de ne pas entrer dans la chambre] allait être forcée. 1890, V.-E. Dick, L’enfant mystérieux, t. 2, p. 155.

Quelque pâle et lointain portrait Nous conserve un peu votre image, Femmes, épouses d’un autre âge, Reines du ber et du rouet... [/] Sur vos cheveux une câline Blanche et rustique s’étalait; Vous portiez un grand mantelet, Et, quelquefois, la crinoline. 1920, Bl. Lamontagne-Beauregard, La vieille maison, p. 127 (poème).

Elle s’appelait Jacqueline Margoulette. Elle avait douze câlines frisées, six capuchons simples, trois bonnets. Elle était bien greyée, vous savez. Au bout de trois jours, j’étais marié à mon tour! 1949, Petite-Rivière-Saint-François (Charlevoix-Ouest), AFEUL, L. Lacourcière 811 (âge de l’informatrice : n. d.).

Par ext., Vieilli Bonnet de nuit.

 Disparu Calinette n. f. Bonnet de femme (ou d’enfant).

 DisparuColinette n. f. Id.

Colinette de taffetas, de mousseline.

Histoire

Mot d’origine régionale française dérivant de cale « coiffure de femme », lequel a cours en français depuis le XIIe s. (considéré comme ‘provincial’ depuis le XVIIe s., v. FEW a. bas-frq. *skala 17, 79a; TLF et Robert 1985, s.v. cale, ‘vieux’). Depuis 1746 (BAnQQ, PJN 1433, p. 195 : Item six calines de taffetas de diverses couleurs). Relevé dans bon nombre de parlers de France, notamment dans ceux du Nord-Ouest et de l’Ouest (caline ou câline, v. FEW 17, 81, MaizNorm, VivNant, DudPerch, RézOuest). Le sens de « bonnet de nuit » (depuis 1832) a été signalé en saintongeais, en tourangeau et en bourguignon (v. FEW 17, 81a, et ALB 1543). Calinette (1755-1784), dérivé de câline, a été relevé dans les parlers du Centre et de la Franche-Comté avec les sens de « bonnet à brides », « bonnet de coton » (FEW 17, 81b). Colinette (1722-1763), beaucoup mieux attesté, est sans doute une variante du même mot qui s’expliquerait par un rapprochement ultérieur avec le nom propre Colinette (v. JunLex 153); colinette est attesté en français depuis Trévoux 1771 au sens de « coiffe de nuit pour femme » (vieux de nos jours, v. TLF et FEW Nicolaus 7, 110b, qui font dériver le mot directement du nom propre Colinette).

Version du DHFQ 1998
Pour poursuivre votre exploration du mot câline, consultez notre rubrique En vedette.
Trésor de la langue française au Québec. (1998). Câline. Dictionnaire historique du français québécois (2e éd. rev. et augm.; R. Vézina et C. Poirier, dir.). Université Laval. Consulté le 28 mars 2024.
https://www.dhfq.org/article/caline