BRIGHT [bʀajt]
adj.
Invariable en genre et en nombre.
Très fam.(En parlant de qqn). Qui comprend vite et bien, qui est futé.
Un gars bright. Une fille bright. Avoir l’air bright. (Très fréquent en contexte négatif). Ne pas être ben bright.
La maman. – J’ai une très jolie famille, Jacques, danse à ravir, Léon, chante comme un ange, Louis, est un beau joueur de foot-ball, et Suzanne peint avec beaucoup de gout. – Et Henri ? – Oh ! celui-là n’est pas très bright. Il travaille pour faire vivre les autres. 1903, Le Canard, Montréal, 21 novembre, p. 8.
Japonais. – n. m. Petit homme braill’te [bright] qui s’en laisse pas imposer par la Ligue des Nations et qui se fiche pas mal des soviets de Moscou. 1933, Le Goglu, Montréal, 10 février, p. 4 (dans un lexique burlesque).
Thérèse se demanda si le gardien ne riait pas d’elle, s’il n’avait pas déjà deviné leur manège, mais les yeux gris de Gérard Bleau ne contenaient aucune ironie, innocents, purs, grands ouverts et pourtant étonnamment vides. « Y doit pas être ben bright. » Thérèse se gourma [« affecta un air compassé »] avant de parler, pour cacher son émotion. Elle le trouvait vraiment de plus en plus beau. 1978, M. Tremblay, La grosse femme d’à côté est enceinte, p. 184.
S’il y a un affrontement, j’ai tendance à me retourner et à m’en aller, à moins qu’un affrontement soit obligatoire. C’est pour une raison bien simple : je n’ai jamais le discours pour affronter le monde. Ils sont toujours plus bright que moi… Je sors de là avec plus rien à dire. Ils me rient en pleine face et je ne peux même pas leur dire. 1989, La Presse, Montréal, 15 avril, p. C1.
Ça va peut-être sembler drôle, mais j’apporterais aussi Les 400 coups de François Truffault (1958), que j’ai vu par hasard, à l’émission Ciné-Quizz [sic] un après-midi où j’étais malade. Je devais être en première secondaire. Je regarde ça, je me reconnaissais tellement dans le petit gars, bright et oppressé, ça m’a marquée. 2003, La Presse, Montréal, 9 mars, p. E3.
On ne le dit pas souvent, mais je trouve que ma génération, on se pense bien fin, bien au-dessus des autres. Mais dans le fond, nous sommes de parfaits petits consommateurs, parfaits pour le système néolibéral. On est sûr qu’on est plus vert, plus bright, plus progressiste, mais quand tu analyses ça, ma génération cause beaucoup de dégâts. 2019, Le Soleil (site Web), Québec, arts, 5 avril.
(En parlant d’un animal).
Daunais [dont le cheval refuse d’avancer] : Je peux pas [passer], la lumière est rouge... Fridolin : Qu’il est donc bright, ce cheval‑là… Bon, elle est verte là, avance… 1939, G. Gélinas, Le train de plaisir, 15 mars, p. 14 (radio).
Histoire
Depuis 1903. De l’anglais nord-américain bright, de même sens (v. Nelson 1997, CanOD 2001, Craigie et Webster 1993; se dit particulièrement d’un enfant ou d’un inférieur en anglais britannique, v. OED et COD 1990).